Le précédent épisode de Tomb Raider a tenté de relancer les aventures de Lara Croft en revenant vers les fondamentaux de cette saga tout en y injectant une bonne dose de « modernité » (comprendre du script et un gameplay plus balisé). Le but était probablement, entre autres, de reprendre du terrain à Uncharted, jeu star ayant puisé ses origines dans Tomb Raider pour ce qui est des visuels et du thème de départ. Le résultat a été sacrément accrocheur, le jeu faisant partie de cette rare catégorie de titres dont la réputation s’améliore avec le temps. Pourtant, des défauts évidents en ternissent le bilan : la narration n’est vraiment pas bonne, et les scènes d’action prennent un peu trop le pas sur le reste. Tomb Raider a sans doute trop voulu concurrencer Uncharted, alors que fondamentalement l’ADN de la série n’est pas seulement une succession de scènes chocs...
A voir : 15 minutes de gameplay pour Rise of the Tomb Raider
Le succès a été au rendez-vous, mais sans doute pas assez pour continuer, puisqu’il se murmure très fort que c’est Microsoft qui a financé tout ou la majeure partie de ce Rise of Tomb Raider (ce qui laisse penser que le jeu ne débarquera peut-être jamais sur PS4, ou bien en rapportant indirectement de l’argent à Microsoft ! Il y a fort à parier que ça négocie dur au moment où vous lisez cette preview). Et vous savez quoi ? Ils ont eu bien raison.
Ce nouvel opus, sur Xbox One, est clairement ambitieux. Lara va suivre les traces de son père, pourchassée par des concurrents manifestement hargneux et prêts à tout pour arriver à leurs fins. L’aventure va se dérouler pour l’essentiel en Sibérie, avec un petit détour en Syrie, et couvre un terrain carrément trois fois supérieur à celui du jeu précédent ! Ça ne veut pas forcément dire seulement de la neige, il y a aussi d’autres environnements en Sibérie, pas d’inquiétudes à avoir. Globalement, le gameplay est le même, avec donc de nombreuses scènes d’action comme ce qui a été montré dans les vidéos. Mais la volonté des développeurs n’est pas de réduire Tomb Raider à un clone d’Uncharted. En effet, ce Tomb Raider souhaite revenir à ses origines, c’est à dire l’exploration, la découverte, les puzzles qui nécessitent grimpette et dextérité, en ajoutant l’aspect crafting introduit dans l’épisode précédent. Tout étant revu à la hausse et le terrain de jeu en exploration libre étant nettement plus grand, on se doute que mécaniquement il va y avoir un rééquilibrage. Ce sont maintenant 16 ressources différentes qui sont à collecter pour améliorer ses objets ou même les créer. On pourra ainsi fabriquer des flèches avec du bois, puis les enduire de poison avec des champignons. Au rayon nouveautés, le fait que Lara puisse maintenant grimper aux arbres pour en attraper la première branche peut changer pas mal de choses, donnant plus de perspectives de grimpette. A souligner également la volonté de resituer le sujet et la profession de Lara. Ainsi, en archéologue accomplie, elle déchiffrera des textes en langues mortes pour progresser et en comprendre toujours plus sur sa quête.
Le jeu est tout simplement magnifique, un des plus beaux jeux du salon d’un point de vue technique, et à mon humble avis le plus beau tout court d’un point de vue esthétique. Les éclairages et les ambiances sont juste fantastiques sur ce qui a été montré, avec des décors qui donnent envie de voyager et qui laissent véritablement bouche bée : on est comme l’archéologue qui découvre une merveille d’un autre temps au détour d’un passage tortueux. Qui plus est, on voit les puzzles qu’on devra résoudre pour avancer, et on peut ressentir le sentiment si agréable propre aux Tomb Raider en se disant : « OK, je dois aller la haut, à ma gauche un bout de bois tenu par une corde, à ma droite une corniche, comment je vais faire ? ». Les animations ne sont pas en reste et retranscrivent très bien l’état physique de la miss. Ainsi on ressent ses aptitudes de gymnaste, mais aussi sa souffrance quand elle est blessée. Ce qui a été montré semble étrangement ne souffrir d’aucun défaut si ce n’est quelques micro-lacunes techniques qui seront probablement corrigées pour la sortie (comme ses cheveux, en Syrie, qui gardent un peu trop un aspect mouillé).
Pour ne pas risquer d’être déçu, on va garder un peu de prudence en espérant que cette fois la narration tiendra la route, et que l’équilibre souhaité entre action et exploration va bien être là. Difficile de ne pas être très impatient de mettre la main sur ce Tomb Raider qui a tellement d’atouts pour lui qu’il pourrait bien être le jeu de cette fin d’année.
Rone tout emoustillé : E3 2015 : Rise of the Tomb Raider, nos impressions