Devenus incontournables, d’où viennent les jeux de voiture en open-world - Partie 2

«Une décennie bien remplie» , - 1 réaction(s)

À l’aube des années 2010, les jeux de voiture en monde ouvert se sont suffisamment bien implantés dans le paysage vidéoludique, mais il semble difficile d’entrevoir l’apparition de nouveaux titres aussi novateurs que ceux qui se sont imposés durant la décennie précédente.

Cet article est la seconde partie de notre dossier consacré à l’histoire des jeux de voiture en open-world, vous pouvez retrouver la première partie ici.

Les années 2010, l’évolution d’un genre et l’hégémonie Forza Horizon

Eden Games et Atari réitèrent l’exploit avec l’arrivée en février 2011 de Test Drive Unlimited 2, un second opus se déroulant à Ibiza et Oahu. Les codes de la série restent les mêmes, l’esprit aussi. Les deux îles reproduites à l’échelle 1:1 dans un seul et même jeu représentent un atout central pour ce titre. La formule va s’étoffer avec l’arrivée du off-road puis des motos via un DLC, mais ne propose finalement que peu de nouveautés dans l’ensemble.

Face aux propositions techniques des jeux de voiture en vogue, le jeu d’Eden Games commence à se faire vieux sur plusieurs points (la physique et les graphismes notamment) et va disparaître des écrans radars. La situation économique d’Eden Games et le dépôt de bilan d’Atari Inc. ne vont pas arranger les choses.

C’est finalement en 2021 que Test Drive Unlimited Solar Crown est annoncé officiellement par l’éditeur Nacon, en espérant qu’il soit le digne héritier des mastodontes qui l’ont précédé. Développé par le studio français Kylotonn, ce prochain épisode nous emmènera cette fois-ci à Hong-Kong, mais pas avant 2022.

En 2011, une autre série en difficulté réussit son baroud d’honneur avec un dernier opus très réussi intitulé Driver : San Francisco, qui est la suite directe de Driv3r sorti en 2004. Tanner, notre flic infiltré préféré signe son retour, mais dans le coma. Le jeu se déroule entièrement dans son imagination. On y découvre le shift, un pouvoir nous permettant de prendre le contrôle de toutes les voitures du trafic, sans aucune limite. C’est un aspect central de cet épisode qui propose une conduite très plaisante, un vaste choix de véhicules (125 au total) d’époques et de catégories différentes.

Ubisoft Reflections s’est recentré sur la conduite pure (fini les phases à pied pour concurrencer GTA) et le moins que l’on puisse dire, c’est que Driver : San Francisco n’a pas si mal vieilli et regroupe tous les aspects que l’on peut attendre d’un jeu de voiture en open-world. Malheureusement pour la série, Ubisoft a finalement bifurqué avec deux autres formules : Watch Dogs et surtout The Crew.

La triplette majeure des années 2010 : Forza Horizon, Need for Speed et The Crew

Forza Horizon

De toutes les licences évoquées jusqu’à maintenant, la série Forza est restée relativement discrète et pour cause, le jeu de voiture réservé aux consoles de Microsoft s’est forgé de solides bases avec Forza Motorsport.

Cette simulation grand public axée sur un gameplay réaliste offre des options de customisation et de réglages vastes et surtout un choix de voitures colossal (atteignant les 500 avec Forza Motorsport 3). Forza a toujours été une licence destinée aux amoureux d’automobiles, de sports automobiles, l’ajout du Forzavista et la collaboration avec Top Gear (à l’époque de Jeremy Clarkson du moins) témoignant de cette passion de la part de Turn 10.

Quatre opus de Forza Motorsport sortiront avant de voir apparaître Forza Horizon en 2012, le premier jeu de voiture en monde ouvert développé par Turn 10 et Playground Games. L’arrivée d’une nouvelle série en monde ouvert donne une nouvelle dimension à Forza. Cela permet aux deux studios d’exploiter d’autres ressources et d’apporter le réalisme de la licence dans un monde ouvert et dans un cadre moins formel.

Le premier opus se déroule dans le Colorado et pose déjà les bases de la licence qui sont encore actuellement les mêmes : pendant quelque temps, le Festival Horizon axé sur la musique, la fête, et surtout les voitures va se tenir dans une contrée proposant de beaux paysages, une ou deux villes et de belles et longues routes que nous sommes libres de parcourir. Au programme : courses, épreuves, défis, recherches de Trésors de Grange et bien d’autres événements. Les plus jeunes d’entre vous ne le savent peut-être pas, mais le monde ouvert du premier Forza Horizon propose uniquement des routes et des pistes délimitées par des glissières de sécurité (pas encore de cross-country).

Forza Horizon va connaître un réel succès avec cette recette, proposant un choix de voitures colossal et une conduite digne, bien que plus arcade, de ce à quoi nous ont habitués les Forza Motorsport, en y ajoutant un monde ouvert riche et beau visuellement.

Turn 10 et Playground Games ne vont pas s’arrêter en si bon chemin puisque Forza Horizon 2 va encore repousser les limites de l’open-world. C’est le sud de la France et l’Italie qui seront mis à l’honneur dans un open-world explorable de fond en comble avec Nice, les champs de lavande provençaux et les villages côtiers italiens. L’upgrade graphique est impressionnante (météo réaliste et dynamique ) et il sera l’un des porte-étendard de la Xbox One, une réelle vitrine technologique qui exploite les capacités de la nouvelle console de Microsoft.

Cet opus va aussi introduire les extensions proposant une nouvelle map aux conditions climatiques extrêmes avec “Storm Island”. En tout cas, la découverte de l’Europe du Sud (environnement rarement exploité habituellement) dans un tel jeu de voiture est un bonheur et il reste à ce jour l’un des meilleurs opus de la série.

En 2016, c’est en Australie que Forza Horizon 3 va emmener ses joueurs avec des améliorations graphiques évidentes, une carte toujours plus vastes et de magnifiques environnements. La carte de Forza Horizon 3 a su proposer une diversité impressionnante dans ses biomes et l’aspect off-road a été renforcé grâce à une sélection étoffée de véhicules, notamment de buggies et de SUV.

L’extension “extrême” de ce FH3 est Blizzard Mountain, la première proposant de la neige dans l’histoire de Forza ce qui est hyper intéressant en termes de gameplay et de graphisme dans un jeu aussi bien réalisé. Malgré cela, l’ambiance générale du jeu reste proche de ce que l’on a connu auparavant avec le Festival Horizon, ses concerts, ses montgolfières et ses épreuves de rassemblement toujours plus loufoques.

À ce stade à partir de 2016-2017, la licence Forza Horizon n’a plus à faire ses preuves et domine le secteur du jeu de voiture en monde ouvert, la concurrence n’étant que très faible ou ne proposant pas de jeux aussi bien réalisés que ceux de Turn 10 et Playground Games. Les développeurs ont toujours écoutés l’avis et les suggestions de la communauté, mais certains joueurs redoutent déjà une paresse de la part des équipes à l’origine de Forza Horizon.

Les jeux sortent désormais une fois tous les deux ans, en alternance avec Forza Motorsport qui reste l’autre fer de lance du sport automobile sur Xbox.

Le planning reste donc le même et c’est en 2018 que débarque Forza Horizon 4. Celui-ci prend de court beaucoup de monde en dévoilant une destination pour le moins étonnante : le Royaume-Uni via l’Écosse.

Moins exotique que le précédent, ce choix introduit le changement de saisons hebdomadaire. Cette fonctionnalité permet de redécouvrir la carte régulièrement et de multiplier les façons de conduire et d’explorer les paysages britanniques du jeu. Autre ajout majeur, l’arrivée des propriétés à acheter a beaucoup plu aux joueurs et n’est pas sans rappeler ce que proposait Test Drive Unlimited sorti 11 ans plus tôt.

L’extension extrême de cet opus, nommée Fortune Island invite les joueurs à explorer une île semblable à l’Islande ou aux Féroé, ses routes en lacet auront d’ailleurs un franc succès auprès des fans de drift.

Graphiquement, le jeu n’a jamais été aussi beau, détaillé et rayonnant. Son optimisation récente sur Xbox Series X n’a fait que magnifier son aspect visuel déjà très réussi. En ce qui concerne le gameplay, la recette peine tout de même à se renouveler. De plus en plus de joueurs ressentent de la lassitude et le Festival Horizon rempile pour une quatrième édition.

Il est clair que Forza Horizon semble difficile à détrôner suite à cette longue description, et c’est presque le cas quand l’on se penche sur la concurrence. Avec le Mexique, Forza Horizon 5 sorti globalement ce mardi enfonce déjà le clou en réalisant le meilleur démarrage pour un jeu Xbox Game Studios avec déjà plus déjà plus de 4,5 millions de joueurs.

Ubisoft a tout de même su proposer un open-world massif et une réelle proposition dans ce marasme avec The Crew.

The Crew

C’est en 2014 qu’Ivory Tower et Ubisoft Reflections (les anciens de Driver, souvenez-vous) sortent The Crew, une nouvelle licence de voiture en monde ouvert. Ce dernier est massivement multijoueur et sa progression ressemble à celle d’un RPG, avec des voitures à améliorer au fil de l’aventure, des courses et des épreuves à foison. L’atout majeur et impressionnant de cette licence est sa carte des USA reproduite au 1:40, intégrant plus d’une vingtaine de villes américaines plus ou moins grandes. Pas moins de 5000 km2 sont explorables de fond en comble, sur route et en hors-piste. La customisation est très poussée et il est possible de transformer des coupés sportifs en véritables 4x4 capables de rouler sur toutes les surfaces.

Le jeu propose cependant moins de 100 véhicules, ce qui est relativement faible pour un jeu aussi récent, par rapport à son concurrent de l’époque Forza Horizon 2 qui en propose plus du double. De plus, la conduite, la physique et la réelle beauté de cette grande carte sont remis en cause par les joueurs et se révèlent finalement des points négatifs de cet opus trop ambitieux.

Quatre ans plus tard, The Crew 2 étoffe la proposition initiale avec l’arrivée des bateaux et des avions en plus des voitures et des motos. Avec la possibilité de changer instantanément de mode de transport (comme dans Steep), The Crew 2 réussit à proposer aux joueurs diverses manières d’exploiter cet open-world toujours aussi massif. Ce dernier demeure la force principale de la franchise : une carte des USA riche et reproduite fidèlement, que l’on prend le temps de parcourir, seul ou en équipe.

The Crew 2 améliore concrètement les graphismes et de nombreux réglages de conduite permettent de créer une expérience adaptée aux besoins et aux exigences de chaque joueur.

Need for Speed

Suite à quelques années plus calmes, l’éditeur américain EA revient en force en 2015 avec un reboot de sa série fétiche Need for Speed. Ce nouvel opus introduit un nouveau moteur graphique et redonne une place centrale au tuning et à l’univers des courses de rue. Ce qui fait le succès et la marque de fabrique de ce reboot et de l’épisode suivant Need for Speed Heat sorti en 2019, ce sont les possibilités colossales disponibles en matière de tuning et d’améliorations des véhicules : jantes, ailes, ailerons, phares, étriers de freins et beaucoup d’autres éléments.

La conduite reste très arcade, mais plaît toujours aux fans. EA se satisfait du succès de cette franchise qui en est désormais à son 25ᵉ opus.

GTA V : rendons à César ce qui appartient à César

Grand Theft Auto V

Cela peut paraître bizarre de conclure cette décennie 2010-2020 sur GTA V, un opus qui a perdu de nombreux joueurs depuis sa sortie en 2013 (et oui, ça fait 8 ans). Cependant, je vais vous démontrer en quoi le contenu proposé dans GTA Online à l’heure actuelle en fait un incontournable des jeux de voiture en monde ouvert. Et qui sait, vous aurez peut-être envie de le rallumer après cette lecture.

Il est vrai que GTA Online a brouillé les pistes en s’éloignant de ses bases avec des mises à jour loufoques, l’arrivée de motos volantes, de sous-marins nucléaires et autres véhicules. Cependant, l’essence même de GTA reste le free-roam dans un monde vivant (Rockstar North étant sûrement le meilleur studio pour créer ce type d’univers) et GTA V et son mode Online ont su emmener le genre à un autre niveau. GTA Online a malgré tout remis l’automobile au centre de sa formule et au bout de 8 ans d’existence, on peut comptabiliser 533 véhicules différents et un choix très impressionnant en termes d’améliorations.

En plus des marques et des véhicules existant depuis GTA III, d’innombrables modèles ont été ajoutés au jeu et les designs deviennent de plus en plus ressemblants avec des voitures réelles et récentes. La dernière mise à jour Los Santos Tuners inspirée des univers de Need for Speed et de Fast & Furious rencontre un franc succès auprès des fans du genre et des nostalgiques de Midnight Club.

Le jeu possède tous les ingrédients d’un bon jeu de voiture en open-world avec du recul. Le YouTuber anglosaxon Digital Car Addict , que je recommande à tous les amoureux de jeux de voiture, réalise notamment de bonnes vidéos sur GTA V Online. Il propose des présentations et du tuning (pas kéké promis) réaliste de véhicules dans lequel il cherche et explique les références réelles dans le design des voitures de GTA. Que l’on aime ou pas ce jeu, il semble difficile de nier que le travail effectué dessus depuis sa sortie en fait un incontournable du genre.

De belles productions mais un manque nouvelles propositions

Ce que l’on observe dans cette chronologie, c’est la disparition progressive de certaines licences comme Driver, Test Drive (jusqu’à l’année prochaine du moins) ou Burnout. Ces titres ont connu un réel succès au cours des années 2000 quand les jeux de voiture en open-world se cherchaient et que de nombreux tentaient de rentrer de cette brêche.

15 ans plus tard, seules les trois licences évoquées plus haut sont debout et portent à elles seules un genre entier, mais ne serait-ce pas un problème pour la créativité, l’innovation et le renouvellement de ces franchises ? Cette question est centrale et c’est une problématique qui est de plus en plus évoquée par les communautés de joueurs.

C’est justement sur cette problématique que nous axerons la troisième et dernière partie de ce dossier sur les jeux de voiture en monde ouvert. Vous connaissez leur histoire, c’est désormais à nous débattre sur le présent et le futur de cette catégorie et une chose est sûre, nous aurons besoin de vos avis et de vos lumières sur le sujet.

La dernière partie de ce dossier complet est à retrouver ici : La formule Forza Horizon s’essouffle-t-elle ?.

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Forza Horizon 5

Genre : Courses

Editeur : Microsoft

Développeur : Playground Games

Date de sortie : 09/11/2021

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PC Windows

1 reactions

lacrasse

13 nov 2021 @ 18:26

The crew, jamais aimé, need for speed est décédé depuis un moment, fh à placé la barre très haute aujourd’hui, Le premier fh, ja l’avais acheté par hasard, quelques mois après ça sorti, et déjà sur 360, a l’époque qu’elle claque ce petit jeu sorti de nulle part...