Jeux en carton : Halo Fleet Battles

«Cortana m’a coulé mon porte-avions ! » , - 4 réaction(s)

Depuis les années 1990, les tables à manger se remplissent parfois de petits vaisseaux spatiaux, d’avions historiques ou uchroniques qui se mitraillent à tout va au rythme des jets de dés. De Wings of War à Check your 6 en passant par Firestorm Armada, les salières deviennent souvent des tourelles DCA et quelques baguettes rescapées du repas chinois de la veille dessinent les sinistres contours de la tranchée de l’Étoile Noire. Comme on dit en occident : Use the fork, Luke. Le plus populaire de ces jeux est bien évidemment X-wing sorti en 2012, jeu de figurines Starwarssien par excellence qui jouit d’un succés toujours aussi indécent. Histoire de surfer sur la vague, FFG a donc sorti de nombreuses figurines de vaisseaux (et ça n’est pas prêt de s’arrêter avec la trilogie qui arrive), mais aussi un autre jeu : Star Wars Armada, qui propose des combats entre Stardestroyers. Les autres éditeurs se sont également rués sur le concept avec plus ou moins de bonheur (on passera sous silence le très médiocre Star Trek Attack Wing) sans jamais menacer la suprématie de FFG. La messe est-elle dite dans l’univers très fermé du pioupiou de l’espace ? Pas si sûr, car un challenger inattendu issu d’une licence emblématique vient de faire son apparition sur les étals. Rebranchez Cortana : elle va avoir une guerre à mener.

La flotte Halo

Contenu de la boîte : y’a du lourd.

Eh oui, c’est bel et bien dans l’univers d’Halo et du Masterchief que je vous propose partir en guerre le temps d’une bataille rangée dans l’espace, pour 2 joueurs, à partir de 13 ans. Ici, pas de TIE contre A-Wing qui speedent entre les astéroïdes, mais un affrontement total avec de larges flottes de vaisseaux qui s’expliquent à coup de lasers longue portée, comme dans les plus emblématiques épisodes de Macross. Ce défi de voir les choses en grand, c’est ni plus ni moins celui que tente de relever le jeu de figurines Halo Fleet Battles, sorti en juillet dernier chez Spartan Games, un éditeur anglais qui n’en est pas à son coup d’essai dans la baston spatiale en plastique. Il faut dire qu’en face, FFG a un peu pédalé dans la semoule avec la sortie de Star Wars Armada, qui promettait monts et merveilles. Au final : seulement 3 vaisseaux dans la boîte, des règles finalement très proches d’X-wing et des combats certes intenses, mais parfois laborieux. Autant dire que même chez les inconditionnels de FFG, certains ont trouvé l’addition fort salée pour des sensations finalement très proches de la version « chasseurs ». Pour le même prix, Spartan Games, en collaboration avec 343 Industries, a donc décidé de se montrer plus généreux : près de 50 figurines (certes non peintes), une véritable campagne addictive (la chute de Reach) et surtout des règles simplifiées au maximum pour assurer une parfaite fluidité de jeu.

Le Major tente la petite suite !

Rappelons que ce type de jeu, apparenté au wargame, se joue le plus souvent directement à même la table, sans plateau de jeu ni « case ». Les déplacements sont gérés avec des gabarits ou plus simplement avec un mètre, et les combats sont résolus avec des dés d’attaque et de défense, qui prennent en compte la distance entre les cibles et leur orientation. L’ambition avouée du jeu : mettre en scène des combats spectaculaires à grande échelle, incluant plusieurs dizaines de vaisseaux UNSC et Covenant, sans que cela ne devienne une usine à gaz injouable, quitter les environnements d’escarmouches pour vivre des batailles épiques. Pour cela, il est nécessaire de laisser au joueur la possibilité de constituer une flotte et de la rassembler sous la direction d’un Amiral, qui exerce une véritable influence sur les performances de sa flotte. Outre le matériel assez sympa (si on prend le temps de peindre ses figurines), on ne peut s’empêcher d’apprécier le travail accompli sur les règles pour rendre fluides des parties mettant en scène autant de belligérants. On note par ailleurs plusieurs trouvailles intéressantes, comme des socles en plastique qui permettent de mettre en place plusieurs figurines (et donc de créer des unités de combat personnalisées) ou la possibilité de planifier des abordages (imaginer les Spartans faire sauter un sas pour s’infiltrer à bord d’un croiseur ennemi et le ravager de l’intérieur, c’est toujours classe). Pour gérer cette mécanique, les règles sont donc très simples, en particulier pour les déplacements, où un bon vieux double décimètre servira à déterminer rapidement la position finale de tout le monde à la fin de chaque tour. Les combats sont gérés avec des lancers de dés, les armements sont nombreux mais faciles à retrouver sur des tables bien rédigées (en anglais pour le moment) et les subtilités ne manquent pas pour animer les parties (notamment les interventions des chasseurs et des bombardiers).

Respect à ceux qui peignent leurs figurines...

Si les règles sont simples d’accès, elles ne manquent pas de profondeur et on se surprend parfois à jubiler bêtement devant une stratégie qui porte ses fruits... avant de déchanter face à une manoeuvre adverse encore plus ingénieuse. N’ayons pas peur des mots : Halo Fleet Battles est une véritable bonne surprise du jeu de figurines spatial, là où l’on ne s’attendait qu’à une licence mal exploitée de plus. Le jeu réussit le tour de force de permettre des engagements à grande échelle tout en restant accessible. Plusieurs extensions sont déjà disponibles pour renforcer ses flottes et s’assurer des batailles dantesques.

Voilà, je vous laisse retourner à vos manettes... mais si vous avez un jour du lag dans votre prochaine partie de Battlefront, n’oubliez pas que votre table à manger peut elle aussi vous inviter au combat spatial épique.

PS : Sky Captain and ze world of demain

Après avoir évoqué un jeu tout juste sorti, accordez-moi quelques secondes de vieux croûton du combat aérien en plastique. Car vous l’ignorez sans doute, mais l’une de mes licences préférées de la Xbox première du nom a également connu une petite carrière sympatoche dans le monde du jeu de combat avec figurines. Je veux bien évidemment parler de Crimson Skies, sorti chez Fasa (Battletech) en 1998 et surtout ensuite chez Wizkids en 2003. Avions stylés, combats rageurs et uchronie galopante, le monde de Crimson Skies a toujours bénéficié d’une aura particulière à mes yeux (en tout cas plus que le nanar avec Jude Law). Wizkids avait très bien bossé son marketing et sorti une boîte de jeu rappelant la besace d’un aviateur, des avions peints et des règles joliment présentées dans des enveloppes cachetées façon « ordre de mission ». L’ensemble se tenait, même si on sentait un peu trop le tape-à-l’oeil (avec un comics en intro des règles) et une mécanique de jeu parfois un peu brouillonne.

Comme un Battlefield avant l’heure, ce jeu tentait en effet d’alterner des missions aériennes avec des missions “au sol” avec des personnages, pour une mayonnaise un peu bizarroïde. Au final, Crimson Skies version plastique n’a jamais vraiment trouvé son public et a disparu en douceur (comme ce fut le cas de la licence en général), mais on peut parfois le trouver en occasion ici ou là pour revivre quelques envolées sauvages au milieu des gratte-ciels de Chicago... Attendons que Phil Spencer accepte de redonner quelques millions à un studio pour nous remettre un peu de gunfight au tord-boyaux entre deux TPS labellisés AAAA (qui est aussi le label des andouillettes, pour mémoire). Je rêve tout haut, je sais.

Un dernier mot en guise de PS. On m’a demandé plusieurs fois où trouver les jeux que je cite dans ces Jeux en carton. Pour tous les jeux récents traduits en français, comme The Witcher, ils sont facilement trouvables (ou commandables) au Jeux Descartes (ou assimilé) du coin. Pour les jeux épuisés ou en import, il faudra le plus souvent passer par Internet. En l’occurrence vous trouverez facilement Halo Fleet Battles sur des sites spécialisés comme Ludikbazar, qui propose également des jeux d’occasion. Ils sont vraiment sympa et la communication est excellente, chose assez rare sur le web pour être signalée. Vous pouvez aussi commander les jeux directement sur les sites des éditeurs, mais attention aux frais de port quand vous commandez à l’étranger : les boîtes de jeux avec figurines sont rarement légères. On n’aura jamais été aussi loin du dématérialisé.

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Halo 5 : Guardians

PEGI 0

Genre : FPS

Éditeur : Microsoft

Développeur : 343 Industries

Date de sortie : 27/10/2015

Prévu sur :

Xbox One

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4 reactions

Masashi547

05 sep 2015 @ 10:47

J’en ai entendu parler dans Ravage, il me fait de l’œil. Sinon moi, je suis toujours sur Halo Heroclix.

Jonyboy

05 sep 2015 @ 12:13

Vraiment sympa cette rubrique ! Merci Longshot pour ces petites doses de fraicheur ;-) ’tain j’ai envie de me le prendre rien que pour les figurines (49 :-O)

Longshot Spirit

05 sep 2015 @ 13:37

Merci pour les commentaires ! Je fais suivre au rédac chef pour qu’il augmente mon budget jeux ^^ !

Jonyboy

05 sep 2015 @ 13:42

N’oublie pas de demander une rallonge pour le budget « Humbrol », et reviens nous faire part de tes créations !