Après la sortie de Marvel’s Avengers, dont le succès n’aura pas été suffisamment au rendez-vous, Square Enix continue de piocher dans l’univers Marvel pour nous proposer une toute nouvelle aventure : Les Gardiens de la Galaxie. Oubliez les composantes multijoueur et le business model de son prédécesseur, le titre développé par Eidos Montréal propose ici une expérience action/aventure 100% solo, pour un résultat bien plus convaincant.
Équipe de choc cherche contrat
Comme son nom l’indique, le jeu nous permet de suivre les Gardiens de la Galaxie dans leurs aventures. Les fans des comics ou encore ceux ayant vu les derniers films du MCU pourront ainsi retrouver Peter Quill (alias Star-Lord), Gamora, Drax, Rocket et Groot. En revanche, tout comme dans Marvel’s Avengers, il ne faut pas s’attendre à retrouver les visages de Chris Pratt, Zoe Saldana ou encore Dave Bautista. Eidos Montréal a fait le choix de créer de nouveaux visages pour ces héros, bien plus fidèles au design des personnages des comics.
L’histoire de notre joyeuse troupe démarre par leur intrusion dans un lieu appelé la Zone de quarantaine, dans laquelle ils cherchent à capturer une féroce créature afin de la vendre à Lady Hellbender et récolter ainsi un paquet de crédits. Mais tout ne va pas se passer comme prévu et cela va avoir de grosses conséquences pour la Galaxie. Sans entrer plus dans les détails pour ne pas gâcher toute l’intrigue, Star-Lord et ses complices vont ensuite devoir faire face à l’Église de la Vérité et son chef le grand unificateur Raker. Ce dernier n’a qu’un seul objectif, faire accepter à tous les individus de la Galaxie la grande Promesse.
Ce scénario, écrit spécifiquement pour le jeu, est totalement inédit et pour nous, fans de l’univers Marvel, demeure plutôt réussi. Les enjeux de nos héros sont clairs et de nombreuses péripéties viennent offrir des rebondissements sympathiques (bien que parfois un peu trop évidents). L’univers reste cohérent et utilise à merveille le matériau brut offert par Marvel. En plus de nos gardiens, le jeu nous gâte avec la présence de nombreux lieux et personnages bien connus (Cosmo, Mantis, Adam Warlock, etc.). Les plus passionnés d’entre nous ne seront pas en reste, puisque le fan-service est très présent, qu’il s’agisse de certains dialogues avec nos compagnons ou encore des objets exposés dans le musée du Collectionneur. Le rythme de l’histoire est maîtrisé et ne souffre pas de grosses longueurs. On retrouve d’ailleurs beaucoup de similitudes avec la construction des derniers Tomb Raider, également développés par Eidos Montréal. Passages dans des endroits exigus, glissades sur de longues pentes, QTE, explosions, la mise en scène devient très présente et sert à maintenir l’action.
On peut également compter sur les caractères de nos Gardiens. Fidèles aux comics et aux films, nos héros n’ont pas leur langue dans leur poche. N’hésitant pas à se tirer la bourre entre eux au moyen de répliques bien senties (en particulier Star-Lord et Rocket), ils savent également envoyer paître leurs adversaires. L’humour est également très présent, de la rencontre avec un certain lama de l’espace, aux incontournables “Je s’appelle Groot”, les amateurs du genre devraient sourire plus d’une fois devant leur écran. D’autant que la version française est très soignée y compris sur l’adaptation de nombreux jeux de mots pour coller à la langue de Molière.
Si Marvel’s Avengers avait su montrer également des qualités sur sa narration (au niveau de sa trame principale), ce Marvel’s Guardians of the Galaxy place la barre bien plus haut et nous permet de vivre une très bonne aventure durant la quinzaine d’heures nécessaires pour en voir le bout. Les plus conquis pourront même se lancer dans un New Game + une fois l’aventure terminée.
Gardiens, rassemblement !
Venons-en à présent au gameplay, bien que l’équipe soit composée de cinq membres, nous n’en contrôlons qu’un seul, à savoir Star-Lord. Ce choix pourra en décevoir quelques-uns, mais il reste cohérent avec le style qu’a souhaité donner Eidos Montréal à son jeu. Ainsi, au fil de notre aventure, on est amené à explorer de nombreux lieux parfois plus ou moins ouverts. De manière générale, cependant, il s’agit bien souvent de progresser dans des zones “couloir” pour aller d’un point A à un point B. En chemin, il faudra bien ouvrir les yeux, car certains recoins cachent des ressources permettant l’amélioration de nos compétences, des objets à collectionner ou des skins pour nos Gardiens. Notez d’ailleurs que si les héros n’ont pas les visages des acteurs du MCU, chaque personnage dispose d’un skin issu du film de 2014. Parfois, afin de pouvoir avancer, il sera également nécessaire de faire appel à certaines compétences, soit de Star-Lord, soit de son équipe. Par exemple, Gamora pourra couper des câbles entravant le chemin, Drax détruire des gros obstacles ou encore Rocket pourra se faufiler dans de petits conduits.
Ajouté à cela, le jeu nous propose également de faire des choix lors des dialogues. Si beaucoup n’ont pas de réels impacts autres que la posture que l’on veut adopter, certains imposent de vraies conséquences dans la suite du jeu avec par exemple la présence de certains combats. Ces choix demeurent faciles à identifier car, une fois faits, un message apparaît dans le coin supérieur droit de l’écran, précisant que notre interlocuteur s’en souviendra.
Pour se déplacer de planète en planète, nos héros peuvent compter sur le Milano, vaisseau spatial des Gardiens de la Galaxie. Ce qui aurait pu alors n’être qu’une bête phase de chargement nous permet en fait de nous déplacer librement à l’intérieur du vaisseau et de discuter avec le reste de notre équipe. C’est ainsi que l’on pourra déclencher quelques dialogues permettant d’en apprendre plus sur le passé des différents Gardiens, à condition d’abord d’avoir trouvé l’objet à collectionner nécessaire auparavant.
En plus de tout ce côté lié à l’exploration, notre équipe va également devoir faire face à de nombreux ennemis. Organisés sous forme d’arènes dispersées au gré de notre avancée, ces combats nous mettent toujours uniquement dans la peau de Star-Lord. On peut alors utiliser ses blasters pour occire nos adversaires, auquel cas il faudra être attentif à la jauge de surcharge. Cette dernière fonctionne comme le rechargement des armes dans Gears of War, une pression au bon moment permet de pouvoir immédiatement recommencer à tirer. Il est également possible de passer au corps-à-corps, mais le résultat est beaucoup moins efficace et ne sera réservé que pour des ennemis dont la vie est presque épuisée. Enfin, au fil de l’aventure on déverrouille de nouveaux tirs élémentaires pour nos blasters (glace, foudre, etc.) qui auront chacun leur intérêt selon le type d’adversaire affronté. Les autres Gardiens ne demeurent pas absents pour autant, il est possible de faire appel à eux comme s’il s’agissait d’une compétence. Ainsi, une simple pression sur la touche A, B, X ou Y permet de sélectionner le personnage associé, puis une seconde pression sur l’une de ces touches permet de choisir l’attaque voulue. Il n’est pour autant pas possible d’en abuser, un cooldown étant appliqué après chaque utilisation, Star-Lord reste notre combattant principal. Pour faire encore plus de dégâts, nous pouvons actionner le Rassemblement. Cette option déclenche une petite animation dans laquelle nos comparses expriment leurs sentiments au sujet de la bataille. Il s’ensuit alors un choix à effectuer pour motiver notre équipe. Si le choix est adéquat à la situation, tous les membres bénéficient d’une amélioration temporaire, dans le cas contraire cette amélioration ne concerne que Star-Lord.
Déjà lors de la présentation du jeu, la dynamique des affrontements nous avait un peu inquiétés. Au début de l’aventure, nous n’étions toujours pas rassurés puisque les combats manquent vraiment d’impact. Heureusement, l’obtention de nouvelles compétences et le nombre d’adversaires bien plus élevé par la suite permettent d’inverser la tendance et de nous offrir des combats très grisants. L’action devient omniprésente et on pourrait même aller jusqu’à dire que le jeu propose un léger côté tactique avec l’utilisation de la bonne compétence pour faire face aux points faibles des différents ennemis.
Balance le son !
Ceux qui ont vu les films des Gardiens de la Galaxie s’en souviendront sûrement, la musique des années 80 y prenait une grande place. Le jeu n’y déroge pas et la bande-son vient sublimer notre aventure avec une playlist (Disponible ici) composée de 30 titres cultes aux genres variés tels que le rock (The Final Countdown, I Love It Loud, etc.) ou la pop (Take on Me, Never Gonna Give You Up, etc.). Eidos Montréal a même été jusqu’à créer un groupe spécialement pour le jeu intitulé “Star-Lord Band”. Cette playlist intervient lors des phases de détente à bord du Milano, au moment de certaines scènes et dans les combats après avoir déclenché un Rassemblement, on regrette finalement qu’elle ne soit pas plus présente.
La direction artistique n’est pas en reste puisqu’en plus de proposer des visages bien animés et modélisés, le titre nous offre un rendu global très joli. Les paysages que l’on parcourt sont tous très différents et bien détaillés, mention spéciale à Knowhere qui fourmille de vie et de jeux de lumière. En revanche, certains paysages d’arrière-plan sont assez ratés avec un clipping parfois prononcé. On a également noté quelques soucis d’artefacts et bugs, comme le script d’un QTE qui ne se déclenche pas, nous obligeant à relancer le jeu.
Néanmoins, on peut aussi souligner un bestiaire très varié, avec des créatures extraterrestres pour le moins originales.
Testé sur Xbox Series X.