Le souhait de rachat d’Activision Blizzard par Microsoft va continuer d’alimenter les passions avant que la Commission Européenne et la CMA au Royaume-Uni se prononcent. Mais selon Reuters, l’Europe aurait bien prévu de ne pas valider le rachat, ou du moins d’avoir des objections notables.
L’Europe serait sur le point d’émettre ses objections
On apprenait la semaine dernière que Google et Nvidia auraient formulé des inquiétudes quant au rachat, mais ce sont bien l’Europe et le Royaume-Uni que Microsoft cherche avant tout à convaincre finalement. Alors que la FTC veut bloquer le rachat en l’état, Microsoft a tout intérêt à convaincre les deux autres organismes pour justifier son opération.
Mais selon Reuters, Microsoft devrait se heurter à des difficultés sous peu puisque la Commission européenne serait en train de rédiger une communication des griefs à l’encontre de l’opération.
L’organisme de surveillance antitrust de l’UE a refusé de commenter l’information et dispose actuellement d’un délai qui court jusqu’au 11 avril pour faire part de sa décision. De son côté, Microsoft n’a pas fait d’autre commentaire que « Nous continuons à travailler avec la Commission européenne pour répondre à toutes les préoccupations du marché. Notre objectif est de proposer plus de jeux à plus de personnes, et cet accord poursuivra cet objectif. »
La communication des griefs est un procédé habituel de la Commission Européenne lorsqu’elle estime, à titre préliminaire, qu’il existe un risque d’abus de position dominante. L’envoi d’une communication des griefs ne préjuge pas de l’issue d’une enquête, comme le précise l’organisme lui-même.
La communication des griefs est une étape formelle des enquêtes menées par la Commission sur les infractions présumées aux règles de l’UE en matière de pratiques anticoncurrentielles. La Commission informe par écrit les parties concernées des griefs soulevés à leur encontre. Les entreprises concernées peuvent examiner les documents versés au dossier de la Commission, répondre par écrit et demander à être entendues afin de faire part de leurs observations sur l’affaire à des représentants de la Commission et des autorités nationales de concurrence. L’envoi d’une communication des griefs et l’ouverture d’une enquête formelle en matière de pratiques anticoncurrentielles ne préjugent pas de l’issue des enquêtes.
Aucun délai légal n’est prévu pour la clôture d’une enquête en matière de pratiques anticoncurrentielles. La durée de ce type d’enquête dépend de divers éléments, dont la complexité de l’affaire, le degré de coopération des entreprises en cause avec la Commission et l’exercice des droits de la défense.
En d’autres termes, cela signifie que l’Europe souhaiterait faire part de ses préoccupations et objections concernant le rachat, mais que Microsoft aurait encore du temps pour argumenter, mais aussi pour et trouver d’autres solutions éventuelles pour satisfaire les autorités. Pour l’instant, tout ce qu’on sait, c’est que Microsoft a proposé un accord de 10 ans pour Call of Duty sur PlayStation et Nintendo.