Stadia est une plateforme de jeux vidéo à la demande lancée en 2019 par un des géants de la technologie, Google. Conçu comme le moyen de pénétrer dans le marché de l’industrie vidéoludique et présenté volontiers comme un concurrent au Xbox Game Pass de Microsoft, le service semble connaître une phase délicate, au point que Google aurait opéré un changement de stratégie en interne.
Un service en mutation
Lorsqu’il a été annoncé en 2019, Google Stadia avait fait forte impression avec son slogan « le futur du jeu vidéo n’est pas dans une console ». Une attaque frontale destinée aux acteurs principaux du marché que sont Nintendo, Sony et Microsoft. Promettant du jeu à la demande sans téléchargement préalable, sans compromis et jusqu’en 4K HDR à 60 images par seconde, le service avait de quoi impressionner. C’était également un service de streaming de jeux vidéo de bonne ampleur, avant que Microsoft ne réponde par le Xbox Cloud Gaming (anciennement xCloud).
Google Stadia vs xCloud Xbox : forces et faiblesses
Sur le papier donc, Google Stadia avait tout pour devenir une offre sérieuse dans un segment naissant et porté par une entreprise influente dans le monde. Dans les faits et après deux ans de bons et loyaux services, il semblerait que la formule n’ait pas trouvé son public. Dans un rapport exclusif, Business Insider déclare que le service aurait été rétrogradé en interne, renommé en Google Stream et serait désormais dédié à la productivité pour améliorer l’expérience au sein de groupes divers comme Capcom, Bungie ou Peloton (un vélo d’appartement connecté).
Dans son rapport, Business Insider explique ainsi qu’aujourd’hui seuls 20 % des efforts seraient concentrés sur la plateforme grand public telle que nous la connaissons ! Le jeu Lanebreak, disponible sur le vélo Peloton, serait même le premier à avoir bénéficié de cette nouvelle stratégie portée par Google Stream. Les équipes de Stadia dépendraient même de la branche dédiée aux services d’abonnement plutôt qu’à la division matérielle. Un véritable désaveu pour cette marque, mais pas réellement une surprise au vu des événements des derniers mois.
Quel avenir pour Stadia ?
À l’image d’une collaboration avec la société Peloton, Google semble opérer un changement de stratégie pour mettre les serveurs de sa plateforme au service d’autres entreprises souhaitant bénéficier des bienfaits du cloud. A contrario d’un Xbox Cloud Gaming qui semble irrésistible, porté par le catalogue du Xbox Game Pass et un tarif plus attractif, Google Stadia a toujours souffert d’un manque de titres flagrant. La difficulté d’attirer les joueurs est en partie due au fait de ne pas proposer d’expériences justifiant d’investir une somme mensuellement. Stadia peut cependant compter sur certains partenaires historiques comme Ubisoft ou... Bungie !
Tout juste racheté par Sony, le studio à l’origine de la franchise Halo est un partenaire de poids pour Google. On apprend que les deux entités étaient même en discussion pour développer une plateforme de streaming basée sur les serveurs Google. De là à imaginer que Sony aurait fait l’acquisition de Bungie pour bénéficier de facto de cet éventuel rapprochement et renforcer sa propre offre de jeux à la demande ? Probablement non. Sony a déjà signé un partenariat avec Microsoft en ce sens.
Du côté de Google, on affirme que malgré le soutien à des partenaires divers, il n’est pas question de fermer Stadia. Le porte-parole de Google, Patrick Seybold, a pris la parole pour défendre la plateforme :
Nous avons annoncé notre intention d’aider les éditeurs et les partenaires à fournir des jeux directement aux joueurs l’année dernière, et nous avons travaillé dans ce sens. La première manifestation a été notre partenariat avec AT & T qui offre Batman : Arkham Knight gratuitement à leurs clients. Bien que nous ne commenterons aucune rumeur ou spéculation concernant d’autres partenaires de l’industrie, nous nous concentrons toujours sur l’introduction de grands jeux sur Stadia en 2022. Avec plus de 200 titres actuellement disponibles, nous prévoyons d’avoir plus de 100 autres jeux ajoutés à la plate-forme cette année et avons actuellement 50 jeux accessibles dans Stadia Pro.
Officiellement, Google Stadia rappelle sa volonté de proposer une offre continuellement actualisée de jeux à la demande et dément ce rapport. Officieusement, difficile de ne pas penser que le service semble être en difficulté et cherche à se diversifier pour ne pas transformer l’expérience en échec total. Il est à rappeler qu’après la fermeture de studios de développement en interne, le PDG de Stadia, Phil Harrison, voyait déjà le service comme une « plate-forme technologique pour les partenaires de l’industrie ». Si Google semble abandonner le jeu vidéo à Microsoft, leur distribution sur serveurs décentralisés sera probablement le nouveau cheval de bataille entre les deux géants américains.
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