Le rachat d’Activision Blizzard examiné par la FTC est une mauvaise nouvelle

«Pour Microsoft en tout cas» le 1er février 2022 @ 15:352022-02-01T18:15:15+01:00" - 8 réaction(s)

Le début d’année 2022 restera à jamais marqué par l’annonce par Microsoft de son intention de racheter Activision Blizzard. Il s’agit bien pour l’instant d’une intention qui doit encore être examinée par plusieurs organismes de régulation, dont la Federal Trade Commission des États-Unis, ce qui n’est pas anodin.

La question d’un quasi-monopole sur la table

Alors que ce genre de rachat est habituellement étudié par le département de la Justice, c’est la FTC (Federal Trade Commission, commission fédérale du commerce) qui étudiera finalement le dossier du rachat d’Activision Blizzard par Microsoft. Ces informations sont une fois de plus issues des sources de Bloomberg.

La FTC va donc étudier de près le dossier, ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour Microsoft lorsqu’on connaît les positions assez sévères de la commission envers ce genre de processus. Il s’agira ici de trancher pour déterminer si Microsoft sera en position monopolistique après cette acquisition.

Comme l’a intelligemment rappelé Microsoft dans son communiqué lors du rachat, le groupe ne sera finalement que le troisième mondial dans le domaine du jeu vidéo à l’issue du rachat, mais ne cache pas ses ambitions pour aller plus loin à l’avenir, avec davantage de rachats de studios prévus à l’avenir.

La FTC vue comme une institution moins souple

La FTC devra donc se prononcer sur ce rachat et déterminer le risque de nuisance aux rivaux de Microsoft dans le cas où les jeux Activision Blizzard seraient exclusifs à l’écosystème Xbox.

Pourtant, Microsoft a tenu à être rassurant dans les jours qui ont suivi l’annonce. Le patron de Xbox, Phil Spencer, a confirmé que les engagements seraient tenus.

J’ai confirmé notre intention d’honorer tous les accords existants lors de l’acquisition d’Activision Blizzard et notre désir de garder Call of Duty sur PlayStation. Sony représente une partie importante de notre industrie et nous apprécions notre relation.

Cette formulation basée sur un « désir » laisse pourtant de nouvelles questions derrière elles, et beaucoup se demandent ce qu’il adviendra des jeux Call of Duty une fois les derniers accords tombés. Pour l’instant, Microsoft se garde bien de figer dans le marbre quoi que ce soit et il ne fait aucun doute que les experts mandatés par la FTC tenteront de faire la lumière sur les ambitions de Microsoft sur le sujet, voire de récupérer des garanties au passage.

Comme le rapporte Bloomberg, le gouvernement Biden a placé à la tête de la FTC une juriste spécialiste en droit de la concurrence en la personne de Lina Khan. En décembre dernier, la commission a d’ailleurs intenté une action en justice pour bloquer le rachat d’ARM par NVIDIA, craignant que ce rachat de 40 milliards nuise à la compétition entre les différents acteurs, en particulier au niveau des datacenters et des puces des ordinateurs de voitures. Fin janvier, Bloomberg indiquait d’ailleurs que NVIDIA serait prêt à abandonner cette transaction historique.

Reste à voir quelle position adoptera la FTC sur ce dossier dans les semaines à venir, mais on sait déjà que Microsoft semble assez sûr de son coup. Selon Reuters, Microsoft s’est engagé à payer 3 milliards de dollars de frais en cas d’échec du rachat, ce qui laisse imaginer le niveau de confiance dans la société pour aboutir à une approbation des autorités antitrust.

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Phunroy

01 fév 2022 @ 17:18

Pour moi y a même pas de débat, ça va passer parceque Sony et TENCENT sont largement plus gros et ce même avec ce rachat. Quand on va leur demander de se justifier en commission, Microsoft va répondre Tencent représente à lui tout seul tant et Sony représente tant, nous malgré ce rachat, on représente encore un petit pourcentage. Donc, peut-être que c’est une mauvaise nouvelle, mais ils n’ont pas d’argument pour empêcher cette acquisition et Microsoft peut même encore acheter d’autres studios tranquilles tellement, les deux premiers sont important dans le marché du jeu vidéo.

Ritalio

01 fév 2022 @ 17:50

@Phunroy : Mouais, Intel est largement devant ARM sur les processeurs et pourtant ça ne les as pas empêché de faire capoter le rachat par Nvidia. Même Google, MS, Qualcomm s’y sont mis alors que ca n’aurait été au final qu’un changement de propriétaire ! Mais quand on voit comment Nvidia est aggressif sur les GPU, les mecs ont flippés.

Il suffit qu’Amazon, Google, Sony ou même Nintendo s’y oppose pour faire pencher dangereusement la balance vers le refus.. En tout cas si ça passe, c’est open bar pour la suite et de tous les cotés, ça va racheter dans tous les sens !

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Phunroy

01 fév 2022 @ 18:36

@Ritalio : On est d’accord, on ne vit pas dans le monde des Bisounours. Mais ce dont tu me parles, c’est des histoires de gros sous et des magouilles. Mon commentaire répond à une seule question, est-ce que Microsoft sera en position monopolistique après cette acquisition ? Et c’est pour répondre à cette question qu’il doive passer devant la FTC. Si ça ne se fait pas pour les raisons que tu as évoqué. C’est possible, je ne suis pas devin, on verra bien. Mais je dis ça, je ne dis rien, car peut-être que ça n’a rien avoir. Sony est en situation de monopole sur le marché et il continue d’effectuer des rachats sans être inquiété donc je ne vois pas pourquoi Microsoft serait inquiété.

Tuco

01 fév 2022 @ 18:48

Ca serait quand même comique aprés les achats récents des concurrents de Microsoft,c’est plutôt eux qui ont le monopole.

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yo_hansolo

01 fév 2022 @ 19:51

@ritalio : pour la question ARM le souci majeur qu’il y avait c’est que ARM possède les droits et brevets de tout ce qui peut produire un processeur de type... arm. C’est à dire pas x86 comme Intel et AMD.
Et donc Qualcomm, Samsung, Apple & co ils utilisent des licences issues d’accord avec la société ARM elle-même. Donc tu vois le souci était avec NVidia largement tout autre niveau business si NVidia mettait la main sur ARM et bloquait le renouvellement des licences aux tiers... Voire dans le pire se gardait toute la techno pour lui tout seul dans les datacenters, l’IA et les mobiles.

Là c’était une sacré position dominante à venir et pas des moindres. Et ils ont mis mille ans à faire capoter le deal pour que NVidia finisse par lacher le morceau. Y compris le gouvernement UK s’y est mis. Car je le rappelle ARM est de nationalité anglaise.

Pour en revenir à Microsoft, il ne faut rien mettre de coté quant à la réussite ou l’échec d’un deal, en effet. Pour autant, les conditions et les technologies en jeu sont autres et la posture du marché certes se modifie mais n’est pas a dominante Xboxienne à priori.

Ritalio

01 fév 2022 @ 21:09

@Phunroy : Si jamais ils ne considèrent pas que cet achat met MS dans une position de monopole, ils devront tout de même se poser la question si ça ne leur donne pas des idées pour continuer encore et encore. Vu comment ça semble se goupiller, les rachats vont se multiplier et on finirait par avoir deux « géants » et puis Nintendo dans son coin.. Est-ce que c’est ce que la FTC souhaite ? Bonne question :/

@Yo_Hansolo : Merci pour les infos, je ne connaissais pas l’histoire des licences. On est pas dans les mêmes conditions c’est certains mais je reste persuadé que la petite Lina Khan va réfléchir à deux fois avant de valider tant elle semble ne pas porter dans son cœur les GAF(M)AM.

D’ailleurs je suis en train de voir, la meuf à 32 ans et elle gère des deals à 70 Mds ^^

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heloi

01 fév 2022 @ 22:49

On connait les résultats de l’étude de la FTC après que Sony ait vérouillé Street Fighter et Final Fantasy sur leurs consoles ?

Ils ont bien laissé Nintendo en situation monopolistique sur le marché des consoles portables.... Et Sony est en position monopolistique dans beaucoup de pays.

Le rachat d’Acti ne devrait apporte qu’un peu plus d’équilibre dans la force.

LoveTartiflette

02 fév 2022 @ 09:43

Dans l’absolu il n’y a pas vraiment de comparaison, c’est du cas par cas selon tellement de paramètres qui nous échappent....

La FTC fera ce qu’elle a à faire, et l’UE fera pareil ensuite, comme avec Bethesda.

On imagine mal que Microsoft avec son bataillon d’avocats spécialisés n’ait pas déjà préparer en amont suffisamment d’arguments pour éviter l’avis négatif.