Josef Fares est sans aucun doute l’une des personnalités les plus importantes de 2021 dans l’industrie du jeu vidéo. Le directeur du studio Hazelight a notamment sorti le fameux It Takes Two qui a été élu jeu de l’année aux Game Awards 2021. Une belle mise en lumière pour le studio qui avait déjà développé le très bon A Way Out en 2017. Le talent de Josef Fares et de ses équipes a enfin été reconnu cette année et il faudra sûrement compter sur eux pour créer de nouveaux projets novateurs. Cependant, il y a une tendance qui ne semble pas convenir à Josef Fares : celle des NFT.
Une prise de position assumée de la part du déjanté Josef Fares
C’est lors d’une récente interview accordée au Washington Post que Josef Fares s’est exprimé ouvertement sur la tendance des NFT et sur les grandes entreprises du jeu vidéo se lançant dans ce business. Alors qu’Ubisoft, Square Enix, Electronic Arts et maintenant SEGA et Konami voient les NFT comme un secteur porteur pour le jeu vidéo, Josef Fares a une vision beaucoup plus pragmatique de la chose.
« Quelle que soit la décision que vous prenez dans un jeu, quand vous devez ajuster le design pour que le joueur paie ou soit poussé à payer, c’est une erreur, si vous voulez mon avis. Si vous demandez à un grand PDG qui dirige une entreprise, il dira que je suis stupide parce que les entreprises ont pour but de faire de l’argent. Mais je dirais quand même non. Pour moi, le jeu vidéo est un art. »
La vision du jeu vidéo de Fares se raréfie de nos jours. Considérant le jeu comme un art et une expression de la créativité des développeurs, il sait qu’il peut paraître stupide face aux grands groupes déclarant que le but final d’une entreprise reste le profit. Les NFT n’ont, pour le moment, que peu de choses à apporter aux joueurs, tout comme le métavers sur lequel Phil Spencer s’exprimait il y a quelques jours. Josef Fares a enfin déclaré qu’il préférerait « se tirer une balle dans le genou » plutôt que d’inclure des NFT dans ses prochains titres.
Quid du jeu service ?
Le sujet des jeux service a également été abordé lors de cet entretien entre Josef Fares et les journalistes du Washington Post. Le jeu service s’est largement répandu ces dernières années et toutes les plus grandes licences se sont pliées à cette nouvelle norme assez lucrative (contenu régulier et microtransactions omniprésentes). Pour Josef Fares, l’un des principaux soucis du jeu service est le fait que les studios sortent de plus en plus de jeux inachevés (cf. Halo Infinite par exemple).
« Le service en direct ? Nous ne ferons jamais ça. Les gens peuvent travailler avec ça, et je ne dis pas que la rejouabilité est mauvaise pour tous les jeux. Je dis simplement que pour les jeux que nous faisons - les jeux basés sur une histoire, la plupart des jeux solos - l’accent sur la rejouabilité ne devrait pas être là parce que ce n’est pas ce dont il s’agit. Nous avons déjà un problème : les gens ne finissent même pas les jeux à expérience unique, alors pourquoi se concentrer sur la rejouabilité ? »
Ces déclarations de Josef Fares donnent de l’espoir quant à l’avenir des productions vidéoludiques et reflètent sûrement ce qu’une grande partie du public pense de l’émergence des NFT et du métavers. Fares est d’ailleurs assez optimiste et pense que l’industrie se dirige « vers un meilleur avenir », gagnant en maturité d’année en année.
On espère que d’autres développeurs viendront apporter un regard critique sur ce sujet afin de créer un débat de fond et de clarifier les enjeux et les stratégies des acteurs de l’industrie se lançant dans ce domaine.
It Takes Two creator Josef Fares says he'd rather get shot in the knee than include NFTs
"Whatever decision you take in a game, where you have to adjust the design to make the player pay or do something that makes you want him to pay money, that's wrong"https://t.co/illwPMVd6n pic.twitter.com/KLSQHiIQEp
— Ryan Brown (away !) 🎮❄️ (@Toadsanime) December 24, 2021
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