par diez » 09 Avr 2016, 23:47
Demolition
C'est l'histoire d'un deuil impossible. Davis Mitchell vient de perdre sa femme morte sous ses yeux dans un accident de voiture. Le personnage ne ressent rien, ni tristesse ni haine. C'est ainsi qu'il remettra en cause son amour pour sa femme disparue, l'aimait-il vraiment ?
Le nouveau film de Jean-Marc Vallée vise juste en nous racontant l'histoire d'un homme en apparence sans émotions. Pourtant, il est difficile de s'attacher à un personnage qui ne ressent rien et qui par en vrille. Mais il est une tristesse plus profonde encore qu'un torrent de larmes, celle qui ne se voit pas, celle qui se cache et jamais ne se montre.
C'est ce refus inconscient du deuil qui va construire Davis Mitchell. Sa douce folie libératrice va le porter, le transformer en un homme plus simple et spontané. C'est une bien belle manière d'éviter de plonger dans les écueils du film dramatique. Ainsi le personnage lunaire incarné par l'excellent et virvoltant Jake Gyllenhaal déteint sur le spectateur. Nous ne sommes pas abattus par son traumatisme, mais simplement touchés et compatissants.
Par un montage particulièrement habile, la démolition et la reconstruction vont se mettre en oeuvre. Le récit jongle avec le présent et le passé sans jamais casser le rythme, au contraire, il lui donne un bon coup de jus. L'insouciance de Davis est poussée par de belles rencontres avec l'authentique Karen Moreno incarnée par Naomis Watts ou encore le paumé Chris Moreno joué par Judah Lewis.
Une histoire simple, amusante et fraîche sur un sujet difficile. Bien que la folie n'aille jamais assez loin, Jean-Marc Vallée sort un peu des sentiers battus du film indépendant US. Que vous vous identifiez ou non au héros, c'est un sentiment libérateur de paix intérieure qui l'emporte.
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