Hier je suis allé voir Enemy, un film très intéressant.
J’avais beaucoup aimé Prisonners, le précédent film du réal, et le buzz autour d’Enemy, déjà sorti depuis un moment ailleurs, m’avait bien donné envie d’y aller.
Et bien je n’ai pas été déçu, même si le film est loin d’être exempt de défauts importants.
Ca raconte l’histoire d’un prof peinard qui découvre un double de lui-même, une sorte d’acteur raté très porté sur la gaudriole.
Le Scénario étant malin, je ne vais rien en dire de plus.
Ce qui est excellent avec ce film, c’est qu’il est clairement conçu pour être vu 2 fois. Une première pour une lecture au premier degré, puis après le « wtf » de la scène finale, une deuxième pour être décrypté. Bon, je ne l’ai vu qu’une fois, pour le coup, mais sans doute parce que je suis habitué aux films de Lynch dissimulant des indices dans les images, j’ai vite pigé de quoi parlait vraiment le film. Je n’ai pas de mérite, c’est tout de même bien plus évident que dans les films de Lynch.
Ce principe de lecture à double niveau est casse-gueule, mais perso j’adore ça. Les acteurs sont formidables, tout comme la réalisation, distillant les indices avec soin, et s’adaptant aux ambiances.
LE défaut du film, c’est une mise en route beaucoup trop lente ! Pendant les 30 premières minutes, la narration avance à 2 à l’heure, et je me suis fait un peu chier.
Il faudrait que tous les cinéastes du monde étudient les 10 premières minutes de tous les films de Carpenter, le maître du monde pour poser des enjeux en 2 coups de cuillère à pot !
Le rythme du film reste son défaut tout du long, de façon moins évidente ensuite.
J’ai envie de dire : peu importe. Depuis déjà quelque temps, j’ai l’impression de voir au ciné du copier-coller à l’infini. Les réalisateurs font tous la même chose, les scénarios ne prennent aucun risque…La standardisation est devenue une règle dans des proportion que je ne pense jamais avoir connue depuis que je m’intéresse au ciné. Je m’ennuie donc de plus en plus quand je regarde des films, donc ce que je cherche, c’est des trucs comme ce film, qui osent encore nous proposer quelque chose qui cherche un minimum d’originalité. Donc ça fait du bien de voir ça sur un grand écran.