Payday 3 est sorti le 21 septembre sur le store Xbox et day one dans le Xbox Game Pass. Le studio suédois Starbreeze nous délivre une suite de son célèbre jeu Payday 2, où nous incarnons un gang de braqueurs de banques. Qu’en est-il de ce nouvel opus ? Prendrons-nous autant de plaisir à y jouer qu’avec le second titre ? Toutes nos réponses dans ce test méticuleusement préparé, comme un braquage de Fort Knox.
Et si on allait faire un retrait à la banque ?
L’histoire de Payday 3 se déroule courant 2020, soit dix ans après le titre précédent. Les braqueurs s’étant séparés à la fin de Payday 2, suite à un braquage raté, ils sont contraints de reprendre du service. L’équipe, constituée de Wolf, Dallas, Chains et Hoxton se voit accueillir deux nouvelles recrues : Joy et Pearl. La première est une hackeuse de génie et experte en sécurité, avec un mépris total pour l’autorité. La seconde est une arnaqueuse et infiltratrice de haut vol.
Ce cocktail explosif fait équipe pour contrecarrer les plans d’une mystérieuse organisation qui souhaite malmener le gang, pourtant à la retraite depuis plusieurs années. Heureusement, il reste une solution pour mettre des bâtons dans les roues à ces fauteurs de troubles impitoyables : voler une grosse partie de leurs biens.
Constitué de huit missions, Payday 3 ne brille pas par son histoire, au même titre que le second jeu du studio suédois. Il faut avouer qu’elle est juste présente pour nous expliquer pourquoi l’équipe doit de nouveau se salir les mains. Des cinématiques sont présentes entre chaque mission afin de suivre un fil rouge dénué de rebondissement, ce qui est bien dommage, car elles sont assez jolies.
Le teamplay au cœur de l’action
Payday 3 est un jeu coopératif à quatre joueurs. Bien entendu, il est possible de compléter les missions seul, avec l’aide de l’I.A. Malheureusement, celle-ci intervient uniquement si les combats débutent et non pas lors des phases d’infiltration. Il est donc préférable de faire les missions à deux, trois ou quatre joueurs afin de faciliter la mise en place d’une stratégie furtive pour ne pas déclencher d’alarme. C’est là que le bât blesse, car, malheureusement, durant les multiples sessions de test, nos coéquipiers avaient la fâcheuse tendance à confondre Payday 3 avec un certain Call of Duty. Le résultat se traduisait forcément par des vagues incessantes de forces policières toujours plus puissantes, menant irrémédiablement à une arrestation ou, au mieux, à une fuite pauvre monétairement. Dans tous les cas, nous conseillons de jouer avec des amis ou au moins avec des personnes qui utilisent un micro, enfin, quand il est possible de jouer…
Les jeux Payday se suivent et malheureusement se ressemblent. Il est difficile de ne pas se rappeler du lancement catastrophique de Payday 2, avec ses nombreux problèmes de serveurs. Comme le dit le dicton : on prend les mêmes et on recommence, pour le plus grand désagrément des joueurs.
Nous passerons sur les premiers jours catastrophiques de lancement, car cela arrive même aux plus grands studios (coucou Blizzard). Mais c’était sans compter sur une réactivité décevante de Starbreeze puisqu’à plus d’une semaine de la sortie officielle, les erreurs de connexions sont encore présentes. Il est toujours très approximatif de pouvoir jouer, que ce soit en solo ou en coopération. Ces soucis se répètent sans cesse, sans que nous puissions espérer jouer, mais ce n’est pas le seul problème relevé.
Tout d’abord, lors de notre premier lancement du jeu, il est demandé de s’inscrire obligatoirement sur le site officiel afin de pouvoir jouir de l’accès au jeu. Or, si la synchronisation ne peut s’effectuer, l’écran d’accueil reste inaccessible, comme le prouvent les images ci-jointes.
Et c’est sans compter sur les multiples erreurs de matchmaking qui s’ensuivent, sans que nous ne sachions pourquoi, accentuant une frustration grandissante au cours des parties. Cela est bien dommage, car Payday 3 procure un plaisir indéniable lorsque les missions réussissent enfin à se lancer.
Un contenu acceptable, qui devrait s’enrichir avec le temps
Comme évoqué plus haut, Payday 3 dispose de huit missions jouables avec quatre niveaux de difficulté : Normal, Difficile, Très difficile et Overkill. Chacune d’elle se voit légèrement modifiée dans le temps, d’abord de par la difficulté choisie (caméras indestructibles et/ou radios des gardes illimitées), mais aussi par un emplacement différent des objets clés. En effet, il est possible que les téléphones portables (permettant de débloquer des accès avec un QR Code), les codes de certaines portes et les ordinateurs soient disposés différemment. Ceci est intéressant, car les missions ne se ressemblent pas même si elles ont déjà été accomplies. Pour information, les versions Silver et Gold disposent d’un Season Pass de six mois, nous supposons donc que du contenu additionnel devrait être ajouté au fil du temps. Si Starbreeze reproduit le même schéma que pour Payday 2, il va sans dire qu’une tonne de nouveautés est à prévoir.
Abordons maintenant nos options possibles avant de débuter une mission. Notre personnage dispose, en fonction de son niveau d’infamie, d’un panel conséquent d’armes et de compétences. Le niveau d’infamie augmente lors de l’accomplissement des missions, du montant total d’argent récupéré au cours de celles-ci et de l’accomplissement des quelque mille-cent-trente-six défis proposés.
De plus, cent-cinq compétences réparties sur dix-sept catégories peuvent être choisies. Pour les débloquer, le principe est assez simple : il suffit de choisir une compétence de base et de l’utiliser en accomplissant différentes actions au cours d’une mission. Par exemple, si nous optons pour la compétence de « piratage des caméras », une barre de progression se remplit à chaque fois que la compétence est utilisée, permettant d’en débloquer d’autres du même type.
Les compétences sont très variées et permettent de se spécialiser aussi bien dans la furtivité que dans le combat pur et dur. Il faut pouvoir sortir du pétrin si par inadvertance l’alarme se met à résonner. De plus, des bonus temporaires peuvent s’ajouter en fonction de certaines actions réalisées : Edge qui permet d’infliger 10% de dégâts en plus, alors que Grit nous en fait subir 10% de moins et enfin Rush, qui augmente la vitesse de déplacement.
Certains de ces bonus permettent d’utiliser des compétences particulières. Par exemple, lorsque nous avons le bonus Rush, la compétence Doigté, permettant de déverrouiller immédiatement un verrou, est activée. Il faut néanmoins bien choisir car un nombre restreint de points de compétences sont sélectionnables. Lors du test, nous avons atteint le niveau 22, délivrant sept choix de compétences, en espérant qu’au fil de la progression, il soit possible d’en utiliser plus.
Mais que serait un braquage sans les outils qui constituent notre panoplie de parfait braqueur ? Dix-sept armes, réparties en deux catégories, primaire et secondaire, sont accessibles. Ces armes sont toutes personnalisables, aussi bien en termes d’accessoires que de coloris, sous condition d’avoir le niveau d’infamie et l’argent adéquats pour se les approprier. Il en va de même pour les masques et les habits.
Et c’est maintenant que nous allons aborder, encore, un désagrément de plus lié à Payday 3 : les C-Stack. Cette monnaie, échangeable contre de l’argent du jeu, voit son taux de change devenir de moins en moins intéressant au fur et à mesure que nous les achetons. Serait-il crédible de supposer que, d’ici peu, il sera possible d’en acheter avec de l’argent réel ? Mais pourquoi utiliser les C-Stacks ? Simplement car ils permettent de s’offrir des gants, des armes uniques et des breloques (tels que les porte-bonheur sur Call of Duty ou les pendentifs d’armes sur Apex Legends). Alors certes, cela ne change rien au jeu, mais c’est une énième goutte d’eau qui remplit un verre déjà presque plein.
La lumière au bout du tunnel
Heureusement, tout n’est pas à jeter. La partie gameplay rehausse grandement tous les désagréments listés. Un bon nombre d’interactions sont possibles, que ce soit sur les infrastructures ou les personnages parcourant les missions, ce qui est plaisant. Alors certes, parfois, il est assez difficile d’interagir avec certains éléments, comme les interrupteurs de rideau roulant, mais dans l’ensemble, c’est plus que correct. Les phases d’infiltration nous mettent les nerfs à vif, surtout lorsque les éléments que nous pensions être à un certain endroit se trouvent ne pas y être. Quant aux phases de combat, elles sont nerveuses et demandent une bonne coordination avec nos coéquipiers.
En termes de prise en main, c’est quasiment parfait. Le personnage réagit au doigt et à l’œil à notre demande, sauf peut-être lorsque nous souhaitons passer par une fenêtre. Bizarrement, il faut être debout et appuyer longuement sur la touche A, même si la fenêtre est plus basse que nos épaules. Une fois ce petit désagrément passé, plus rien ne nous arrête pour dévaliser allègrement les banques et autres galeries d’art du jeu. Malgré tout, si la prise en main du personnage est excellente, celle dans les menus est catastrophique. Il faut parfois plusieurs secondes pour valider une action, ce qui est assez incompréhensible et très dérangeant.
Pour les graphismes, ils s’avèrent de bonne qualité. Payday 3 tourne actuellement sur le Unreal Engine 4 et Starbreeze prévoit, dans les mois suivant la sortie officielle, de passer sur le Unreal Engine 5. Nous avons hâte de voir ce que cela donnera. Jusqu’à présent, nous n’avons trouvé aucun bug d’affichage, de freeze ou de ralentissement, ce qui en soi est un très bon point.
Pour finir, nous devons parler de la bande-son. Le jeu est en anglais sous-titré français, enfin presque. Lors des cinématiques, un bug (oui encore un) nous empêche de voir les sous-titres. Pourtant ceux-ci ont sûrement été implantés, car la première phrase est incrustée lors du lancement de la vidéo ; par contre pour la suite, il faut être bilingue pour comprendre le reste de l’histoire. Malgré cela, les sons environnants sont de bonne facture et le bruit des armes assez bon.
Pour les chasseurs et les chasseuses de succès, il va falloir se remonter les manches et sûrement utiliser la fonction de recherche de groupes sur Xbox pour trouver une équipe performante. Beaucoup de succès se gagnent en difficulté Très difficile et Overkill, ce qui implique une bonne communication et une coordination exemplaire. Courage !
Testé sur Xbox Series X