En termes de matériels destinés à la compétition, Nacon s’est forgé une solide réputation notamment avec son stick arcade Daija ou ses contrôleurs Revolution. Ces derniers avaient de plus toute latitude pour combler un vide dans ce segment chez PlayStation. Face à une Elite V2, il est plus difficile de rivaliser. Après un accessoire premium baptisé Revolution X PRO qui n’a pas convaincu les joueurs, Nacon revient à la charge, mais plus humblement cette fois.
Nous vous annoncions récemment que le constructeur changeait son fusil d’épaule avec un modèle EVOL-X plus abordable à 34,90€ dans sa version basique et 39,99€ dans sa déclinaison PRO. Nous avons pu mettre la main sur cette dernière afin de juger de la qualité de la proposition.
Unboxing et premières impressions
Pour rappel, la version PRO offre trois finitions supplémentaires au traditionnel noir et blanc, ainsi que l’ajout de deux gâchettes programmables à l’arrière. Un vrai dilemme lors d’un éventuel achat puisque seulement 5€ séparent les deux offres.
Nacon faisant partie de la liste d’équipementiers travaillant sous licence, on retrouve sans surprise le label “conçu pour Xbox”. Une garantie de compatibilité et de fiabilité appréciable même si cette manette filaire n’est pas touchée, du moins pour le moment, par les récentes restrictions. On relève au passage le “clin d’œil” au packaging des produits officiels avec une tranche illustrant le modèle. Les dimensions réduites de la boîte ne lui permettent cependant pas de s’offrir une place de choix sur les étagères des collectionneurs.
Cet écrin peut d’ailleurs s’enorgueillir d’être l’un des plus pénibles à ouvrir que nous ayons croisés. Malgré une conception à l’épreuve des livreurs les plus “maladroits”, notre manette arbore une jolie éraflure à l’arrière. Point de choc visible pourtant sur le carton. Probablement un accident sur la chaîne de montage. On constate aussi au passage que le produit est un vrai aimant à poussière. Espérons que cette caractéristique s’estompe avec le temps.
Ce qui saute également aux yeux, ce sont les dimensions de l’accessoire et de ses touches. Une fois en main, il est clair que les joueurs ayant de petites menottes ne seront pas à l’aise avec ce produit. Bien que les gâchettes bodybuildées bénéficient d’une ligne biseautée pour rendre leur mise en œuvre plus facile avec la deuxième phalange, il n’en demeure pas moins que même nous avec nos pattes d’ours, nous éprouvons de la difficulté à aisément enfoncer LT et RT avec l’extrémité de nos index.
Nous émettons aussi quelques doutes de prime abord sur le choix d’une touche B ovoïde épousant les courbes de la manette, tout comme sur cette décision curieuse d’opter pour des joysticks plus petits que les officiels. Tout cela devra faire l’objet de notre plus grande attention lors du passage au banc d’essai. Par contre, le grip des poignées et des gâchettes ne risque pas d’être pris à défaut tant il fait son office, peut-être même un peu trop…
La version PRO mise à notre disposition a une finition soft touch identique à celle que nous avons sur notre modèle Revolution Unlimited. Nous savons donc d’ores et déjà par expérience qu’à l’usage les zones de frottements se patineront, nuançant ainsi leur effet mat sans toutefois perdre la douce sensation de la texture.
Les touches de raccourcis sont quant à elles idéalement placées et tombent pile sous nos majeurs qui n’ont aucun mal à les actionner. On regrette cependant l’absence de notice explicative pour leur programmation (pas même sur le site Nacon lors de la rédaction de ce test). Les moins habitués tâtonneront avant de comprendre qu’il faut enfoncer le bouton situé à l’arrière durant trois secondes pour lancer le processus.
Ce premier contact est globalement rassurant et confirme pour l’instant la bonne réputation des produits Nacon. Nous passerons donc rapidement sur ce qui est désormais le standard actuel des équipements tiers, à savoir un câble USB-C amovible de 3 mètres et une prise jack de 3,5 mm sans port d’expansion associé.
Mi-figue, mi-raisin
Après plusieurs heures de jeux sur console et sur PC, le bilan est assez mitigé. Même si à l’usage, la forme ovoïde de la touche B est plutôt un atout, surtout pour enchaîner promptement et efficacement les esquives. Notre autre crainte s’est quant à elle confirmée. Affubler un produit surdimensionné de têtes de joystick ridiculement petites est un non-sens. À plusieurs reprises nous avons perdu le contrôle de la situation lorsque l’un de nos pouces s’est fait la malle. Compliqué dans ces conditions de destiner ce produit à des joueurs s’adonnant à des titres exigeants.
D’autant qu’à l’usage, la proportion des gâchettes LT et RT est un vrai “handicap”. Les zones mortes sont assez importantes et le manque de réactivité entre deux actions ajoute de la difficulté là où il n’y en a pas normalement. Par exemple, lors de son utilisation sur Solar Ash, nous avons eu un mal fou à garder le rythme du grind et des accélérations qui s’imposent pendant les combats de boss. C’est cependant moins contraignant sur un FPS comme Halo Infinite ou sur une simulation sportive telle que Forza Motorsport.
Après toutes ces déconvenues, le bruit des touches plus présent que ceux de la manette officielle pourrait presque passer inaperçu. La croix directionnelle est quant à elle plus discrète que le D-pad, pas compliqué me direz-vous.
Il reste toutefois quelques bonnes choses comme le traitement de la texture des gâchettes qui limite les traces de doigt sur les parties brillantes, ainsi que la qualité et la solidité des matériaux malgré le prix contenu, sans oublier le rendu des vibrations équivalent à celui de la manette officielle. On en a malgré tout pour son argent.
Testé sur Xbox Series X|S et PC
