Test - Rough Justice ’84 - Un concept original plombé par les bugs

«Si c’était un film, David Hasselhoff aurait joué dedans» , - 0 réaction(s)

Le jeu vidéo, comme le cinéma, résume souvent les années 1980 à des néons, des couleurs flashy et des coiffures improbables. Rough Justice rajoute à ça une ambiance de film noir, une ville inspirée de Miami et une dystopie qui fait la part belle à la criminalité. Ce jeu de gestion original vous invitera à créer votre agence de détective, à recruter des agents et à effectuer différentes missions afin de combattre le crime, que ce soit à travers des choix moraux ou des mini-jeux.

Il y a le bon flic et le mauvais flic

Jim Baylor est un ancien flic qui revient à Seneco City après avoir passé plusieurs années en prison suite à une erreur judiciaire. Contacté par son vieil ami Hank, il prend la direction d’une agence de détectives, dans une ville sous loi martiale, en proie à la violence, la drogue et l’oppression. Si l’histoire, qui se révèle petit à petit en fil rouge, conjugue le polar américain avec un gameplay emprunté aux jeux de société, on en perd malheureusement la saveur à force de courir à droite à gauche sur la carte pour accomplir des missions qui finissent par devenir un poil répétitives.

Elles sont pourtant variées, autant dans leurs thèmes que leur gameplay, mais elles s’accumulent dans une sorte de routine : sélectionner l’agent, l’envoyer sur la mission, effectuer le lancer de dés ou le mini jeu, reçevoir la récompense, recommencer… Le processus doit être réitéré si souvent que l’on perd le fil du scénario pour accumuler toujours un peu plus d’XP et d’argent.

Bonnie Tyler, flingues et Cadillac

Le jeu semble, de prime abord, plutôt simple. L’agence, c’est le hub principal, là où vous pouvez choisir le type de mission que vous allez effectuer (recouvrement de dettes, mission de sécurité ou contrat non-stop) qui sont confiées par différents protagonistes alliés. Une fois acceptées, ces tâches s’affichent sur la carte et il ne reste plus qu’à recruter et envoyer vos agents pour les réaliser.

Au début, il ne sera possible de recruter qu’un seul agent mais ce nombre s’étoffera rapidement au fil du jeu. Ceux qui vous sont proposés changent régulièrement. Leurs statistiques et leurs équipements diffèrent, et leur salaire peut être plus ou moins élevé en fonction de leurs compétences. Les agents ne restent avec vous que le temps de quelques missions (jusqu’à ce que leurs points d’action soient épuisés) puis vous quittent. Il faudra alors en recruter d’autres.

Quant aux missions, elles sont représentées sur la carte par un symbole indiquant leur nature. (Bouclier pour la protection, volant pour la récupération d’un véhicule…) Elles se divisent en deux types principaux : d’abord celles à lancé de dés, où après une petite introduction narrative vous devrez faire un choix utilisant les compétences de votre agent pour résoudre l’affaire. Il faudra alors lancer des dés (plus ou moins en fonction de la compétence de l’agent choisi, des objets bonus qu’il transporte éventuellement et de ses points d’actions) et espérer obtenir assez de 4, 5 ou 6 pour réussir le jet, à la manière d’un jeu de société.

Puis les contrats non-stop qui demanderont de résoudre un casse-tête pour être réussis. Ils sont plutôt nombreux (reconstituer des documents, chercher des empreintes, démarrer une voiture…) et d’une difficulté particulièrement inégale ! Par exemple, ceux qui impliquent de reconnaître une empreinte de chaussure seront résolus en une quinzaine de secondes. A contrario le crochetage de serrure est absolument impossible à réussir dans le temps imparti, à cause de la réinitialisation du casse-tête à chaque erreur, de la lenteur de votre crochet et du caractère aléatoire de la solution.

Enfin certaines missions un peu particulières apparaîtront parfois au hasard du temps qui passe. Il y a des choix moraux, qui vous feront gagner un bonus différent en fonction de votre décision. Mais aussi des appels d’indics, qu’il faudra payer pour avoir accès à des contrats nocturnes exclusifs.

J’ai des mains faites pour l’or et elles sont dans la merde !

Tout ça pourrait fonctionner parfaitement et donner un mélange de jeu vidéo et de jeu de société sympathique, avec une ambiance noire prenante et un chara design plutôt cool, mais il y a les bugs. Interface qui disparaît, pointeur qui tombe à travers la map, freeze sur un écran de casse-tête, saut d’image, récompense qui ne se débloque pas, progression qui se réinitialise… D’autant qu’il n’y a pas de sauvegarde automatique. Ces bugs se terminent donc bien souvent en crise de nerfs lorsque l’on s’aperçoit qu’ils ont provoqué la perte de plusieurs heures de jeu.

Ajoutons à cela une lisibilité particulièrement mauvaise et un gameplay quelque peu aléatoire. Concrètement, les textes sont minuscules (et il n’y a aucune option d’accessibilité) et le gameplay change en fonction des épreuves : parfois on valide avec X d’autres fois avec A, on sélectionne avec les flèches, ou avec les gâchettes, etc. Les choix de couleurs useront aussi les yeux des plus déterminés ! Quand on se déplace d’un objet à un autre (le curseur est invisible et il est seulement possible de « sauter » d’un élément sélectionnable au suivant) sa couleur change à peine pour du plus clair (ou plus foncé selon les cas), rendant très difficile le fait de savoir si l’on est vraiment au bon endroit. Quand en plus il faut marteler la flèche de son pad pour que le déplacement soit réellement pris en compte, on perd vite patience…

Testé sur Xbox One.

Bilan

On a aimé
  • Le style graphique
  • L’ambiance
  • Le mix entre jeu vidéo et jeu de société
On a pas aimé
  • La difficulté inégale des casse-tête
  • Beaucoup trop de bugs
  • Pas de sauvegarde automatique
  • Pas d’options d’accessibilité et une lisibilité atroce
Mission non accomplie

Rough Justice ’84 est un jeu qui ne manque pas de potentiel, tant dans sa narration que dans son gameplay. Malheureusement les joueurs devront attendre plusieurs mises à jour et patchs correctifs pour en profiter pleinement. En l’état, le jeu ne permet pas d’aller au bout de l’aventure. Dommage, car son identité graphique et son ambiance laissaient présager une petite pépite.

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Rough Justice ’84

Genre : Aventure/Réflexion

Editeur : Daedalic Entertainment

Développeur : Gamma Minus UG

Date de sortie : 20/12/2023

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 5, PlayStation 4, PC Windows, Nintendo Switch