Test - Have a Nice Death - Un roguelite qui a tout pour être mortel !

«L’enfer, c’est les autres » , - 1 réaction(s)

Avez-vous déjà rêvé d’incarner la Mort ? D’être le glas suprême ? Le faucheur d’âmes ? Dans Have a Nice Death, le trépas est une entreprise comme une autre et vous, vous êtes la Mort. Le grand patron. En tant que PDG de Death Incorporated il est de votre devoir de rappeler à vos employés dissidents qui commande, surtout lorsqu’ils décident de n’en faire qu’à leur tête avec les âmes des vivants.

Un management infernal

La Mort est plutôt bien rodé. En même temps, cela fait 4 milliards d’années, depuis l’apparition de la toute première bactérie, qu’il officie sur Terre. Forcément, il commence à trouver le temps long : faucher des âmes, ça va bien les premiers siècles mais on finit par s’en lasser. Alors il crée Death Incorporated, une société pour gérer la mort des êtres vivants. Et puis un jour, rien ne va plus : les Fléaux n’en font qu’à leur tête à la surface de la Terre, les âmes s’amoncèlent et la Mort croule sous la paperasse. Excédé, ce dernier enfile sa cape, reprend sa faux et s’en va botter les fesses de ses subordonnés afin de reprendre le contrôle de l’entreprise (et peut-être aussi s’offrir des vacances bien méritées).

Si le scénario de Have a Nice Death ne manque pas d’humour, il n’oublie pas d’être délicieusement cynique. Les Fléaux incarnent la malbouffe, la pollution, les addictions, les maladies ou encore la guerre… Autant de vrais fléaux dont on ne connaît que trop bien les ravages. Certains mini-boss se paient même le luxe d’imiter des personnalités connues et le level design reprend lui aussi les codes du danger qu’il représente : décharge pour la pollution, hôpital morbide pour les maladies…

Le jeu se moque également des codes du monde de l’entreprise en les reprenant à sa sauce. Un RH croquemitaine, une gargouille chef de la sécurité, un délégué syndical squelettique, des notes de service volantes, des étages liés aux différents services de l’entreprise et une salle de pause qui sert uniquement du « kafé » noir.

Die and retry

En termes de style de jeu, Have a Nice Death est un roguelite 2D avec une légère touche de plateforme-aventure. Comme dans tout bon représentant du genre, vous commencerez par choisir une arme. La Mort a beau préférer la faux, celle-ci se décline sous plusieurs formes : faucilles, double-lames, kusarigama… et d’autres qu’il vous faudra découvrir. Une arme secondaire et/ou un pouvoir pourront être assignés aux touches B et Y, à condition de tomber dessus à travers les différents niveaux.

Il est également possible de sélectionner des malédictions (qui s’accompagneront parfois d’effets négatifs) dans le but d’améliorer les capacités des armes (les malédictions rouges), sorts (vertes) ou du personnage lui-même (bleues). Ces malédictions sont à choisir judicieusement car ce sont leurs effets qui transformeront profondément le gameplay. Divisées, comme les objets et sorts, en niveau de rareté allant du commun à l’ultra-rare, leurs effets peuvent se cumuler et se compléter (à la manière des artefacts dans Undermine ou des faveurs des dieux d’Hadès). Les bonnes associations seront la clé pour atteindre la (vraie) fin du jeu mais attention à ne pas trop se disperser : se concentrer principalement sur les armes ou les sorts est bien plus rentable que d’essayer de jouer sur tous les tableaux.

Bien équipé ? C’est le moment d’aller faire passer les entretiens d’évaluation de vos employés ! Après avoir quitté le bureau de la Mort et passé le hall principal, qui fait office de hub central, il faudra prendre l’ascenseur vers le premier département : les bureaux. Un département est divisé en six étages et, à la fin de chacun, il est possible de choisir le suivant parmi plusieurs propositions (le dernier étant toujours un combat de boss). Chacun est représenté par un logo accompagné de quelques mots, fournissant des informations sur ce que l’on risque d’y trouver. Le choix pourra donc s’avérer payant ou fatal. Se rendre à un niveau qui promet une amélioration de statistique aléatoire ? C’est prendre le risque de recevoir un gain de mana, quand on misait plutôt sur la santé. Aller à la rencontre d’un mini-boss ? C’est espérer obtenir une nouvelle malédiction, mais s’exposer à une défaite… Les choix du joueur façonnent ainsi le personnage et le mèneront (ou pas) vers la fin du jeu.

Si l’aventure propose plus de 15 modes de difficultés à débloquer, dont un « facile » joliment nommé « Épanouissement personnel », elle reste néanmoins exigeante et demandera de nombreux runs avant d’en voir le bout. Sa difficulté est en partie due à un système de soin étonnamment complexe, qui prend en compte blessures, santé totale et couleur de l’anima consommée. Concrètement, après avoir reçu un coup, les dégâts forment une zone grise temporaire dans la barre de vie qui correspond à votre niveau de blessure. Cette sorte de « vie temporaire » disparaîtra après avoir encaissé une attaque. Pour se soigner, il faut consommer une anima MAIS les bleues (plus courantes) restaureront 15 % de cette jauge grise.

Dans les faits, cela signifie que consommer une anima bleue pourra se révéler complètement inefficace si votre jauge de blessure est ridiculement basse. Pour cela, il existe des animas dorées, obtenues soit en cumulant deux bleues, soit par chance après un combat ou dans certaines zones secrètes. Cependant, les dorées remontent en priorité la barre de blessure à son maximum mais ne restaurent qu’une quantité minime de vie. Dans certaines situations, elles s’avèrent donc inutiles.

Cela peut mener à des situations frustrantes dans lesquelles le stock du personnage est rempli d’anima dorées mais où sa jauge grise est quasiment au maximum. Ajoutons à cela le fait que le ramassage d’une anima est automatique, dès que l’on passe à proximité et vous obtiendrez une belle crise de nerfs quand un boss vous pilonne et que vos objets de soin ne vous soignent pas !

Peut-on tuer la mort ?

Bien sûr, la Mort ne peut mourir. Quand un Fléau un peu trop coriace a raison de lui, il fait un burnout et retourne dans son bureau… Pour mieux repartir arpenter les couloirs de Death Incorporated ! Dans ce cas, si armes, sorts et malédictions sont évidemment perdus, la progression se transforme en points d’expérience qui offrent des bonus permanents : comme la possibilité de débuter la partie avec des animas ou le fait de débloquer un ascenseur menant directement au premier boss.

Chaque décès burnout est aussi l’occasion de discuter avec vos collaborateurs et de recueillir des infos, voire d’accomplir des quêtes annexes. Envie de dépenser vos lingots durement gagnés pendant vos runs ? Joe est là pour vous les échanger contre de nouveaux sorts et objets, à glaner dans vos futures expéditions à travers Death Inc. Sinon, vous pouvez les donner à Muriel qui s’occupera de redécorer l’entreprise pour lui donner un air plus festif. Prêt à repartir dans les étages ? C’est Josie, le fantôme de l’ascenseur, qui vous racontera les derniers potins de vos collaborateurs. Les couloirs de la mort sont décidément pleins de vie…

Testé sur Xbox One

Bilan

On a aimé :
  • La DA à la fois mignonne et gothique
  • La critique sous-jacente derrière chaque Fléau
  • La petite musique d’ascenseur et l’ambiance Caméra Café
  • De nombreuses nouveautés à chaque run, réussie ou échouée
On n’a pas aimé :
  • La mécanique des blessures
  • Un mode facile peut-être trop exigeant pour les néophytes
La Mort vous va si bien

Have a Nice Death est un excellent roguelite, bourré d’humour et avec une direction artistique fort sympathique. Pour son second jeu, le studio montpelliérain (cocorico !) a placé la barre très haut. Long, exigeant, prenant… s’il s’avérera plus difficile à prendre en main qu’un Moonlighter ou qu’un Hadès pour les néophytes, il reste un excellent représentant du genre. Inutile de dire qu’après avoir arpenté en long et en large les couloirs de Death Incorporated, vous n’aurez plus peur de la Mort !

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Have a Nice Death

Genre : Aventure/Plates-Formes

Editeur : Gearbox Publishing

Développeur : Magic Design Studios

Date de sortie : 05/12/2023

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 5, PC Windows

1 reactions

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Thom B.

22 déc 2023 @ 07:51

merci pour le test ! j’ai une petite question : quid de l’ambiance sonore ? (autre que l’ascenseur ahah)

sur death’s door ça m’à carrément enchanter. du coup je suis vraiment curieux ici ! merci d’avance :)