Test - Born of Bread - Une bonne aventure pas trop cuite

«Ingrédients : farine, eau, sel, éclats de pierre solaire» , - 0 réaction(s)

Qui aurait pu penser que le destin de tout un royaume reposerait un jour sur un petit être de pain doté d’une conscience ? Ce concept aussi farfelu qu’amusant est désormais une réalité vidéoludique grâce à Born of Bread. Le studio canadien WildArts nous sort du four un jeu de rôle solo en 2,5D mêlant exploration et affrontements au tour par tour. En utilisant de nombreux codes des contes traditionnels avec un assortiment de personnages hauts en couleur, tout en cuisinant des thématiques actuelles pour dynamiser la narration, nous voici devant une œuvre alléchante qui ne se savoure pas en une seule bouchée…

Le fils du boulanger

L’histoire se déroule dans un territoire fictif dirigé par une souveraine peu aimable. À l’intérieur de son Château Royal, un vieux cuisinier doit assouvir toutes ses demandes gourmandes. La dernière en date : suivre à la lettre la recette d’un livre pour préparer du pain. En bon serviteur, Monsieur Dufourneau s’exécute mais obtient un résultat pour le moins surprenant. Un petit golem fait en farine, Tipain de son doux nom, prend vie en sortant du four ! Le début d’une longue aventure remplie de rencontres, de découvertes mais aussi de dangers…

Qui veut une leçon d’histoire ?

En effet, parallèlement à cette naissance unique en son genre, une force maléfique se libère dans le royaume suite à une découverte archéologique. Une bande de démons, dirigée par un certain Fripon, se met en quête de retrouver des éclats de pierre solaire afin de répandre le mal sur ces terres. Notre mission consiste alors à trouver et à récupérer les différents morceaux rayonnants avant les méchants pour empêcher le chaos annoncé.

Le scénario de Born of Bread mise sur sa forme classique et son fond insolite pour séduire tous les joueurs. La narration du titre est suffisamment compréhensible pour les plus jeunes tout en étant subtilement référencée pour plaire à un public plus mature. Toutefois, dans un cas comme dans l’autre, il faudra se contenter de lire les nombreux dialogues car le jeu n’offre pas de mise en voix des personnages. Heureusement, les textes sont globalement bien traduits en langue française et adaptés à la classification PEGI 7.

Ne devraient-ils pas être au bureau ceux-là ?

Tipain va faire de nombreuses rencontres marquantes lors des ses différents voyages. Le monde de Born of Bread regorge de personnages drôles et attachants : humains, animaux parlants, créatures démoniaques, hommages à la pop culture… Certains d’entre eux viendront d’ailleurs étoffer le groupe de notre héros comme Dub, un petit dragon doué en informatique et qui nous aidera à sauvegarder régulièrement dans ce jeu en 2,5D…

La guerre des mondes

Born of Bread adopte une direction artistique en 2D pour les personnages sur des décors en 3D. Le style cartoonesque des différents protagonistes est remarquablement intégré dans des environnements vivants et colorés. La caméra reste toujours centrée sur Tipain et son binôme pour qu’ils restent visibles, afin de bien pouvoir réaliser toutes les actions possibles. Cette orientation technique se fait parfois au détriment de certains arrière-plans qui ne peuvent pas s’apprécier pleinement à leur juste valeur, comme les statues du temple de la Lamaserie. Mais globalement, l’ensemble fonctionne plutôt bien à l’écran et le monde retranscrit revêt un caractère très mignon.

Durant toute l’aventure, notre bonhomme de pain va parcourir plusieurs biomes assez traditionnels : une immense forêt, des hautes montagnes, des plages paradisiaques… Chacun de ces territoires se divise en petites zones fermées dans lesquelles on peut découvrir des passages secrets, ou encore de nombreux objets derrière des mottes de terres, mais aussi en hauteur après plusieurs sauts. Les aspects plateforme entraînent quelques imprécisions et maladresses avec la 2,5D mais la joueuse ou le joueur ne bloquera jamais trop longtemps sur ces phases.

Je peux le faire…

En revanche, nous avons pu constater quelques bugs liés aux déplacements de notre troupe lors de certaines scènes très précises. Le plus marquant concerne les entrées et les sorties des maisons. À de nombreuses reprises, il nous est arrivé de ne plus pouvoir diriger librement Tipain qui restait alors bloqué dans le logement. Un problème assez gênant et croissant au fur et à mesure de l’aventure et des découvertes de nouveaux villages…

Pour l’aider à se repérer, le joueur dispose d’une carte du monde dans son journal qui se dévoile progressivement au fil de l’histoire. Celle-ci ne présente que les points d’intérêts comme les ballons de sauvegarde et aurait sans doute mérité d’être plus détaillée. De plus, bien qu’il existe de nombreux chemins empruntables, le titre nous forcera parfois à passer par des zones déjà visitées afin de poursuivre la quête principale. Des allers-retours lassants malgré les ennemis prêts à nous sauter dessus.

Les compères

Notre cher Tipain et sa joyeuse troupe ne sont pas les derniers pour mettre des pains aux différents vilains ! Dans Born of Bread, vous livrez bataille avec deux personnages dans des combats au tour par tour. D’apparence classique, le système de combat possède plusieurs petites subtilités assez agréables à découvrir lors de sa prise en main.

Tu es fait comme un rat !

Le joueur dispose de cinq possibilités lors d’un affrontement : attaquer, défendre, utiliser un article de soin, déclencher une action spéciale ou fuir le combat. Pour tous ces choix, hormis le recours à un objet pour se soigner, il faudra réussir un mini-jeu pour parvenir à ses fins. Il en existe plusieurs sortes : il peut s’agir d’une action contextuelle, d’un exercice de visée ou encore d’une jauge à ne pas dépasser. Cela dynamise les combats avec cet aspect en temps réel qui oblige à ne pas se louper.

Pour attaquer les ennemis, le joueur a la possibilité d’équiper Tipain de plusieurs armes. Chacune a une taille définie par des blocs, il faudra veiller à bien les encastrer dans le sac pour en utiliser le plus possible. En passant à l’offensive, on peut s’apercevoir que les attaques ont des effets bonus sur certains types d’ennemis. Une dimension stratégique classique (encore le type feu !) mais appréciable. Enfin, l’onglet réseau social, en haut à droite de l’écran, fourmille de commentaires drôles, vexants et utiles en cas de difficulté. Toutefois, les combats restent très accessibles et l’échec n’intervient que très rarement.

Kamehameha !

En mode défensif, Tipain peut gagner quelques points de combat en parant l’attaque de l’ennemi au bon moment. Cela donne un intérêt à cette option, surtout lorsque le combat dure. Il nous est également possible de remonter nos statistiques avec des plats trouvés en chemin ou achetés dans une boutique, mais aussi grâce aux actions spéciales. Plus le mini-jeu sera réussi, plus la récompense sera grande. Grâce aux victoires obtenues, le joueur augmente de niveau et a la possibilité d’améliorer ses capacités offensives. De quoi se motiver à multiplier les affrontements plutôt qu’à les fuir…

Autant en emporte le vent

Si jamais l’enchaînement de combats vous épuise ou vous lasse rapidement, rassurez-vous ! Born of Bread propose plein de petits à-côtés pour souffler, à commencer par une véritable chasse aux trésors. En fouillant bien un peu partout, vous pouvez dénicher de nouvelles armes ou encore des nouveaux mets pour vous soigner. Mais ce sont les petites salamandres qui récompensent véritablement les plus curieux. Toutes les deux petites bêtes trouvées, vous avez la possibilité d’améliorer les compétences des quatre personnages qui accompagnent Tipain, et ainsi débloquer plus de pouvoirs pour les affrontements.

Qui trouve un ami trouve un trésor.

Les joueurs sont également invités à résoudre les nombreuses quêtes secondaires pour obtenir d’autres bonus. Certaines missions consistent à récupérer un objet perdu, d’autres encore à affronter des créatures nuisibles pour les habitants de ce petit monde. Avouons-le, tout cela reste très classique et assez facile. On reconnaît là l’orientation tous publics visée par le jeu. Toutefois, n’oublions pas de mentionner la présence de courses chronométrées qui ont le mérite d’offrir un vrai challenge aux plus téméraires.

Ainsi donc, les chasseurs de succès ont du pain sur la planche pour obtenir toute la collection de récompenses sur Born of Bread. Il leur faudra tendre vers l’exhaustivité puisqu’ils devront trouver tous les objets dissimulés, accumuler un grand nombre de trèfles et évidemment compléter toutes les quêtes principales et secondaires. Une bonne vingtaine d’heures de jeu en perspective !

Testé sur Xbox Series S

Bilan

On a aimé :
  • L’univers du jeu, coloré et agréable à découvrir
  • Les différents personnages aux caractères bien trempés
  • Les aspects RPG accessibles pour tous les publics
  • Le système de mini-jeux lors des combats
On n’a pas aimé :
  • Les nombreux bugs présents à la sortie du jeu
  • Les allers-retours nécessaires lors de la quête principale
  • Les quêtes secondaires anecdotiques
Est-ce qu’il vous fallait autre chose ?

Entrer dans le monde de Born of Bread peut s’apparenter à mettre les pieds dans une boulangerie. On ne sait pas où donner de la tête ! Le jeu repose sur un scénario bien ficelé et propose beaucoup d’activités appétissantes qui sauront plaire à de nombreux joueurs. Certes, les plus exigeants trouveront à redire sur quelques missions qui sentent le réchauffé ou sur certains bugs étouffants. Pour autant, la bande de Tipain ne nous roule jamais dans la farine et parvient à nous transporter dans un univers ensorcelant, rempli de bonnes saveurs.

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Born of Bread

Genre : RPG

Editeur : Dear Villagers

Développeur : WildArts Studio Inc.

Date de sortie : TBA

Prévu sur :

Xbox Series X/S, PlayStation 5, PC Windows, Nintendo Switch