Test - Trine 5 : A Clockwork Conspiracy - La révolution des machines

«Nous n’avons pas besoin d’un autre héros» , - 1 réaction(s)

Fer de lance du studio finlandais Frozenbyte depuis 2009, la série Trine propose au joueur d’incarner trois héros liés par le destin (mais surtout par l’artefact qui donne son nom à la série) dans leurs épopées successives pour la sauvegarde du royaume. Après un troisième épisode, qui n’avait pas réussi à convaincre avec son passage à la 3D ainsi qu’une durée de vie apparemment trop courte en 2015 et un quatrième qui replaçait la série dans sa ligne directrice en 2019, telle une horloge savamment huilée, le cinquième et dernier opus en date arrive enfin pour le plus grand plaisir des amateurs du genre action-plateforme-réflexion. Trine 5 : A Clockwork Conspiracy dévoile les engrenages de son intrigue dès le 31 août 2023, au prix de 29,99 € sur le Xbox Store.

Au-delà des montagnes embrumées…

Le magicien du trio se tient au milieu d’un environnement bucolique, dans une contrée champêtre. Les rayons du soleil éclairent ce panorama apaisant de leur douce chaleur alors que les gazouillis des oiseaux accompagnent une mélodie orchestrale qui invite immédiatement à nous prélasser en bonne compagnie, avec une pipe garnie d’un excellent tabac. Ce tableau idyllique de l’écran-titre est le cadre idéal pour prendre en main nos personnages et tester leurs capacités basiques, dans un lieu complètement sûr. Mais ici, point de second petit-déjeuner en perspective. Car, une fois de plus, le royaume est en péril.

Ne pas déranger la bibliothécaire

Après une entrée en matière cinématique présentant les antagonistes à venir, ourdissant une sombre machination pour prendre le contrôle du pays et se débarrasser définitivement des valeureux héros de Trine, nous rejoignons Zoya la voleuse dans ses œuvres aux heures les plus sombres de la nuit, pour une introduction tout en discrétion, dans une bibliothèque à l’ambiance feutrée. Ses premiers pas permettent, via une présentation très pédagogique des mécaniques, de prendre ou de reprendre en main le premier membre du trio mythique. À l’aide de son agilité légendaire, de sa fidèle corde et de son arc, Zoya finit par atteindre son objectif.

Pontius et sa méconnaissance des Arts Obscurs

Mais “tel est pris qui croyait prendre” est la morale de cette première partie du jeu, qui abandonne notre héroïne en fâcheuse posture pour passer sans transition au sémillant et rondouillard Sieur Pontius. Sa droiture et son entrain communicatif sont évidemment au diapason de son apparente naïveté. Son enquête dans le cimetière local nous arrache quelques sourires au fil de tirades truculentes, teintées d’humour décalé. Nous découvrons rapidement ses capacités, basées principalement sur l’utilisation de son imposante carrure, de sa fidèle épée et de son bouclier, ce dernier lui permettant de dévier les projectiles et autres éléments du décor pour progresser. C’est également à ses côtés que s’effectue l’apprentissage du combat basique, qui requiert de bien alterner l’attaque, la ruée et la défense.

Notre troisième larron, Amadeus le magicien, dont la situation est beaucoup moins critique, coule des jours finalement pas si paisibles que cela, marqués par une certaine… oisiveté forcée. Ce spécialiste de la télékinésie crée des plateformes mécaniques aux formes variées et peut les déplacer par la simple force de sa volonté. Ce dernier niveau d’introduction avant de passer aux choses sérieuses constitue, avec ses prédécesseurs, une fort succulente mise en bouche, tant visuelle que sonore. La suite de l’aventure voit le groupe reformé pour une nouvelle quête épique aux multiples rebondissements.

Joli cadre pour une retraite spirituelle

Heroes of the Wyld

Dès lors que le trio est à nouveau réuni, sous le prétexte d’une invitation pour le moins suspecte, les choses sérieuses commencent et le scénario nous entraîne aussi sûrement que les globes mécaniques d’Amadeus sur une pente particulièrement savonneuse. Autant le dire tout de suite, la situation dans le royaume devient rapidement hors de contrôle et seuls nos valeureux héros sont en mesure d’y remédier. Enfin, de tenter d’y remédier. Car malgré tous leurs exploits précédents et le fait que l’âge commence à se faire sentir, ils ont gardé cet indécrottable optimisme et la foi en leur prochain, ce qui amène une fois de plus à des situations pour le moins rocambolesques.

Bien préparer le terrain

Chaque écran est le théâtre d’un casse-tête, plus ou moins retors, qui demande de judicieusement utiliser les compétences de nos trois héros. Le passage d’un personnage à l’autre s’effectue naturellement à l’aide des bumpers. Si créer ou déplacer une caisse sur la corde tendue par Zoya entre deux anneaux pour permettre ensuite à Pontius de grimper dessus afin de dévier un courant d’eau pour remplir un seau faisant office de contrepoids et ainsi ouvrir la porte vers le tableau suivant tombe sous le sens relativement rapidement, le jeu prend un malin plaisir à complexifier rapidement les situations. Qu’à cela ne tienne, il est temps de demander l’aide d’un second joueur.

La position, l’angle, tout est important

Et c’est là que le gameplay de Trine 5 : A Clockwork Conspiracy prend tout son sens, dès lors que l’on décide d’arpenter le chemin à plusieurs. Si les combats sont peu ou prou les mêmes, les énigmes omniprésentes s’adaptent pour devenir parfois sacrément plus compliquées que leur version solo, entraînant de sacrés nœuds au cerveau. La communication est alors indispensable et si le jeu permet d’indiquer sommairement nos intentions via une roue d’émotes, il est fortement conseillé de privilégier les échanges verbaux, car de nombreuses énigmes demandent une réflexion intense, un timing précis dans l’enchaînement des actions et un placement rigoureusement millimétré des personnages.

Heureusement, les points de contrôle sont fort nombreux, placés à l’issue d’une série de deux ou trois sections de combat ou de réflexion. Certains, ornés d’une fleur, récompensent le joueur en convertissant les nombreux orbes lumineux verts d’expérience, disséminés dans les niveaux et parfois diablement protégés derrière une épreuve optionnelle particulièrement ardue, en points de compétence à allouer librement à nos héros. Loin de déséquilibrer le gameplay, ces améliorations des capacités de nos personnages représentent un confort particulièrement appréciable, que ce soit en combat ou pour la résolution des énigmes. Bien entendu, notre trio débloque, au fil de l’histoire et via des niveaux spécifiques à l’un de ses membres, de nouvelles aptitudes aux propriétés parfois surprenantes, mais qui modifient parfois du tout au tout le champ des possibles.

Zoya part en mission en solo

Les trésors ne sont pas tous de l’argent et de l’or

Dans la ligne directe de son prédécesseur, Trine 5 : A Clockwork Conspiracy est particulièrement généreux dans son contenu. Si le premier acte d’introduction est relativement vite expédié, chacun des quatre autres est séparé en généralement cinq niveaux thématiques, eux-mêmes balisés par une quinzaine de points de contrôle.

Tirer par ricochet dans le bonus au bon moment

De quoi contenter les joueurs les plus exigeants et il est possible de revenir à n’importe lequel de ceux déjà activés afin de chercher dans les coins et recoins éminemment tarabiscotés les orbes encore non découverts, ainsi que les nombreux collectibles cachés. Séparés en trois familles (secrets, lettres et vêtements), ils permettent, pour les deux premières, d’en apprendre plus sur l’histoire du jeu et pour la dernière de personnaliser visuellement notre trio avec des sacs divers et variés ainsi que des couvre-chefs des plus seyants.

Le menu des options est extrêmement complet et permet de moduler son expérience à tous les niveaux, que cela concerne le mappage des touches, les différents niveaux sonores ou visuels, sans oublier les multiples paramètres liés au gameplay tels que le ciblage. Les dialogues sont doublés en cinq langues et sous-titrés en pas moins de seize. De quoi trouver forcément son bonheur. À noter que si les voix anglaises sont particulièrement satisfaisantes, les françaises tirent parfaitement leur épingle du jeu.

Coucher de soleil pour combattre un griffon

Il faut choisir dès le départ entre un gameplay « Classique » pour trois joueurs maximum sans possibilité d’avoir un doublon de personnage à l’écran (en dehors des niveaux spécifiques à un héros en particulier) ou « Illimité » pour monter jusqu’à quatre joueurs sans aucune restriction. Ce réglage modifie évidemment l’ensemble des niveaux du jeu pour conserver un challenge à la hauteur. Vient ensuite le niveau de difficulté en lui-même parmi trois plus un personnalisable, qui influe à la fois sur la complexité des énigmes et sur la violence des combats. Afin de bénéficier de l’expérience la plus authentique possible, nous avons opté pour un gameplay classique en difficulté normale avec toutes les options par défaut. Même si la possibilité est clairement indiquée lors du choix initial, nous n’avons malheureusement pas trouvé comment la modifier pendant une partie en cours.

Les yeux grands ouverts, vous affronterez votre nouveau royaume

Visuellement, Trine 5 : A Clockwork Conspiracy est une claque, mais réellement une grosse claque. À répétition. Une vraie machine à baffes, en fait. Il est impossible de ne pas s’extasier devant chacun des environnements absolument superbes traversés par notre trio. La direction artistique est magistrale et fait pleinement honneur à la série. Pour ne rien gâcher, chaque écran traversé est unique et regorge de petits détails visuels particulièrement sympathiques.

Un panorama grandiose

Les symphonies médiévales de Ari Pulkkinen, compositeur historique de la série, font une nouvelle fois mouche en accompagnant avec douceur nos réflexions intenses, devenant plus martiales lors nos affrontements contre les sbires, mécaniques ou non, de Dame Aurore. La voix du narrateur nous conte les turpitudes de nos héros entre chaque niveau et introduit avec un style quelque peu ampoulé, tel un barde traditionnel, les défis à venir et les lieux à explorer.

Du point de vue du gameplay, les différents héros sont très faciles à prendre en main. Les arènes dédiées au combat contre des vagues d’ennemis virent rapidement à la foire d’empoigne où tous les coups sont permis. Pontius y fait des miracles, mais Zoya n’est pas en reste, dégommant l’ennemi le plus souvent depuis une position élevée. Les affrontements contre les différents boss demandent à la fois stratégie et doigté, car leurs nombreuses phases requièrent une adaptation rapide à leurs différents schémas d’attaque. Si le renvoi ou la déviation de leurs projectiles sont au centre du succès de nos héros, les créations mécaniques d’Amadeus représentent parfois une manière détournée d’assurer la victoire, en activant certains interrupteurs hors de la portée des autres personnages.

Casse-tête ou casse-noisettes ?

La résolution des différents puzzles procure à chaque fois un immense plaisir doublé d’un sentiment d’accomplissement intense. Plus nous avançons dans l’aventure, plus les possibilités offertes à nos héros complexifient parfois à l’excès ces casse-têtes sans cesse renouvelés qui mettent nos neurones et nos nerfs à très rude épreuve. Car oui, la physique délicate des différents éléments à l’écran nous fait occasionnellement de fort vulgaires pieds de nez, alors qu’à d’autres moments, c’est sur un coup de chance et une flèche a priori mal ajustée que nous comprenons comment surmonter les obstacles qui nourrissent notre perplexité depuis plusieurs minutes. Certains échafaudages alambiqués, que nous construisons fièrement, défient à la fois la gravité et l’imagination, évidemment pour notre plus grand plaisir lorsque l’accès à la zone suivante se débloque enfin. On aime et on en redemande.

Testé sur Xbox Series X

Bilan

On a aimé :
  • La direction artistique magnifique
  • La variété des environnements toujours renouvelée
  • Une aventure qui fait appel à notre cerveau
  • La coopération indispensable
  • La complexité de certains puzzles
On n’a pas aimé :
  • Quelques rares bizarreries concernant la physique
Plus on est de fous…

Quatre ans après le précédent épisode, Trine 5 : A Clockwork Conspiracy, même s’il reste dans sa zone de confort, est particulièrement agréable à parcourir, seul bien entendu, mais surtout à plusieurs. Il serait en effet criminel de passer à côté de l’expérience multijoueur qui est l’assurance de nombreuses heures de plaisir, de fous rires, de grognements de frustration, de noms d’oiseaux échangés avec ses compagnons et même d’incompréhensions passagères qui s’estompent dans un grand sourire lorsque l’on saisit enfin le truc. Trop peu de jeux proposent aujourd’hui ce mix détonnant d’action, de plateforme et de réflexion à partager avec ses amis, qu’ils soient à l’autre bout du monde ou à nos côtés dans le canapé. Et quand le titre est d’une telle qualité, il n’y a aucune raison de ne pas vouloir, pour la première ou la cinquième fois, accompagner les héros de Trine dans leurs aventures.

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Trine 5 : A Clockwork Conspiracy

PEGI 12 Violence

Genre : Aventure/Plates-Formes

Éditeur : THQ Nordic

Développeur : Frozenbyte

Date de sortie : 31 aout 2023

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 5, PlayStation 4, PC Windows, Nintendo Switch

1 reactions

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Thom B.

30 aoû 2023 @ 08:34

je vais certainement me laisser tenter. il à l’air très sympa, et jamais fait de trine pour ma part. Récemment je voulais faire magicka 2, mais exclus sony... donc ce sera un bon choix ce trine ! :) (même si pas le même genre evidemment)