Faisant partie d’un projet ambitieux en une trilogie nommée Fabula Nova Crystallis, Final Fantasy XIII n’était qu’un pan d’une histoire se déroulant sur plusieurs périodes et plusieurs mondes à la fois. Initialement nommé Versus XIII, celui que nous connaissons désormais sous le nom de Final Fantasy XV et qui ne sortira pas avant un certain temps, sera la dernière partie de ce chapitre. En attendant, Square Enix a trouvé la bonne idée de ressortir le chaînon manquant de cette trilogie, sorti initialement sur PSP et qui se nommait durant son développement Final Fantasy Agito XIII pour sortir officiellement sous le nom Final Fantasy Type-0. Il revient aujourd’hui sur nos consoles de salon, affublé d’un petit HD pour représenter son portage sur les consoles actuelles. Mais le jeu en vaut-il la chandelle ?
L’Cie, chien fidèle
Avant de s’enfoncer dans l’histoire et le système de jeu, parlons sans tarder de l’éléphant dans la pièce : oui, Final Fantasy Type-0 HD n’est techniquement pas digne d’une Xbox One. Le titre étant originellement un jeu PSP et les développeurs n’ayant fait que le strict minimum pour ce portage, on a l’impression de se trouver devant un jeu de la portable de Sony upscalé pour une télé. Ce qui a pour résultat des textures des décors peu détaillées voire carrément dégueulasses quand on s’en approche. Mais ce n’est pas le seul “symptôme PSP” de ce portage, puisque la caméra donnera souvent l’envie de vomir avec son effet de flou propre à la portable que vous devrez multiplier par la taille de votre télé. De même, le manque de mémoire vive de la console nomade de Sony étant très handicapant, les développeurs n’ont pas jugé utile de retailler le jeu de manière à ce qu’il soit plus à l’aise sur les consoles actuelles. Cela se traduit par 4 symptômes caractéristiques : ralentissements, chargements quand on change de “région” sur la mappemonde, peu de dialogues parlés, ainsi qu’une mise en scène minimaliste en dehors des cinématiques en images de synthèses qui restent correctes.
- Les ennemis mis en évidence d’un orange sont les chefs de la zone. Les vaincre fera stopper le combat et les survivants se rendront.
Maintenant que les choses qui fâchent sont derrière nous, nous allons pouvoir entrer dans les terres d’Orience, le monde dans lequel nous suivrons le déroulement d’une terrible guerre qui met en scène les 4 Etats Cristalins, notamment Milites (Byakko), un état dirigé par Cid Aulstyne déclencheur des conflits, et qui utilise essentiellement des armes mécaniques. L’autre gros État en guerre est Rubrum (Suzaku), un État où l’énergie est utilisée pour la magie dont vous devrez défendre les intérêts en tant que membres de la classe Zéro. Les deux autres pays seront plus en retrait dans ce conflit, même s’ils auront leur rôle à jouer d’une manière ou d’une autre. Dès la première cinématique, le jeu donne le ton de l’histoire : nous ne sommes pas là pour nous amuser. C’est sanglant, dramatique, voire très cruel par moments, donnant une sensation très adulte bien éloignée du traitement habituel des histoires au fil des épisodes. Le tout reste cependant souligné par une bande musicale de très grande qualité, dans la tradition de la saga. Cet angle plus mature ne veut pour autant pas dire que le jeu n’est pas accessible, puisque l’orientation action du jeu permettra plus de souplesse que les éternels tours. Mais nous y reviendrons.
Agito
- La météo changera aléatoirement et influera sur les combats à votre avantage comme à votre désavantage.
En tant que membre de la classe Zéro de l’académie militaire Akademeia, vous êtes spécial. En effet, vous avez la faculté non seulement de rassembler de l’anima, source de l’énergie de cette planète, mais en plus, le mystère entourant votre statut d’élite vous permettra quelques avantages, comme invoquer un Eidolon (invocations) durant les missions sans réelle conséquence (puisque vous pourrez ressusciter) ou encore avoir accès à la modification et au raffinage des sorts (qui se fera grâce à l’anima). Mais qu’est-ce qui rend si spécial la classe Zéro qui fait tant d’envieux dans l’académie ? Personne ne le sait vraiment si ce n’est sa créatrice, celle que les 12 élèves que vous dirigerez appellent “Mère”. Vous avez bien lu : vous dirigez les 12 élèves originels de la classe Zéro ainsi que Rem et Machina, deux nouveaux élèves fraîchement transférés dans cette classe pour des raisons que nous qualifierons de politiques, et qui, bien que talentueux, auront bien du mal à s’intégrer à ce groupe de jeunes combattants peu orthodoxes.
Depuis l’opus XII, Final Fantasy essaie de combiner les caractéristiques des éternels menus de combat avec du dynamisme. Dans Type-0, le jeu franchit sans hésiter la frontière vers le jeu d’action, sans pour autant oublier ses origines de RPG ou de Final Fantasy. Ainsi, les symboles caractéristiques de la série sont toujours là, que ce soient les invocations, les chocobos (que vous pourrez élever pour servir de monture), certains personnages et ennemis (Cid, Pampa, Tomberry, Shiva, Ifrit, etc), la mappemonde, ou bien encore ses menus assez caractéristiques. Mais comme dit un peu plus tôt, nous ne sommes plus en présence d’un jeu avec des combats au tour par tour avec une jauge d’action. Et ça, ça change tout ! La première chose qui change la donne est le système de combat en temps réel. Très proche d’un Kingdom Hearts dans son fonctionnement, puisque chaque bouton sera affilié à un type de commande. X sera attribué aux attaques de bases qui varieront selon votre personnage, chacun maîtrisant un style de combat différent. A et Y permettront d’utiliser une compétence (puisant dans la Jauge de Compétence) ou un sort offensif que vous devrez choisir parmi les compétences achetées avec vos points de compétences et qui utilisera des PM. Le bouton B sera un peu le fourre-tout défensif puisque immobile, le personnage lancera un sort magique défensif (consommant des PM), mais en mouvement, vous esquiverez les attaques ennemies. RB servira à locker les ennemis, quant à LB, vous l’utiliserez pour dégainer et rengainer vos armes (cela a son utilité, vous verrez en y jouant).
Mais le plus intrigant et excitant, reste l’utilisation de la croix de direction. Pressez-la vers la droite ou la gauche, et un de vos deux alliés actifs, initialement géré par le jeu (ceux en combat) viendra vous défendre avant que vous en preniez le contrôle. Une pression vers le bas servira de raccourci vers un objet porté. Vous pourrez cependant utiliser n’importe quel objet en plein combat en passant par les menus. Mais attention : il n’y a pas de pause lorsque vous naviguez dans les menus et votre visibilité est grandement réduite ! Enfin, la touche du haut servira pour les renforts. Dynamisme oblige -les plumes de phoenix se faisant rares-, lorsqu’un de vos personnages actifs meurt, il peut être utile de combler cet emplacement vide par un de vos 11 autres personnages sur le banc des remplaçants. Cette touche sert à cela en ouvrant un menu, vous permettant de choisir qui prendra la relève de votre compagnon déchu. L’ensemble est un peu déstabilisant dans les débuts, même en ayant joué préalablement à Kingdom Hearts Birth By Sleep, mais après quelques combats, on commence à s’y faire et à constater à quel point chaque personnage jouable est intéressant à incarner. Même ceux qui se révèlent les plus patauds aux premiers abords, seront plus que redoutables une fois maîtrisés. Il est à noter que vous pourrez être également assisté par l’équipe de développement sous la forme de personnages de soutien. Ces derniers, viendront aléatoirement sous les traits des personnages jouables de niveau adéquat pour la mission et remplaceront un de vos deux personnages non contrôlés. Malheureusement, l’IA alliée n’est pas forcément toujours de première qualité, et les personnages contrôlés par le jeu seront même parfois très passifs durant les affrontements. C’est bien dommage, puisque cette option remplace la possibilité de coopération multijoueurs de la version PSP… Avoir ces personnages de soutien avec vous vous permettra heureusement de progresser en subissant “normalement” moins de pertes, mais surtout vous octroiera des Points de Ralliement, qui serviront à acheter de l’équipement exclusif (et généralement efficace) en s’adressant au PNJ adéquat du centre de commandement.
Kweee
Comme tout Final Fantasy (enfin presque tous), le jeu a une durée de vie conséquente. La seule différence ici est que le jeu va vous en faire baver dès le début, forçant à faire régulièrement du leveling pour vos 14 personnages afin de tenir le coup durant les missions principales. Mais vous aurez surtout besoin d’un sérieux boost de niveau pour aborder les opérations spéciales dont le level minimum conseillé est généralement trop élevé par rapport à votre progression dans l’histoire, ainsi que pour les rares monstres visibles sur la mappemonde et qui exhiberont leur niveau 99. Heureusement que certains peuvent être battus en exploitant leur point faible et leur sensibilité à un élément.
Entre chaque mission, chaque conquête, ou après chaque sortie, vous passerez du temps à l’école ; celui-ci est indiqué en bas à droite de votre écran et représente l’échéance avant la prochaine mission principale. Rassurez-vous, ce temps n’est pas géré en temps réel. Ici, vous pourrez faire ce que vous voulez sans qu’une seule minute ne passe : vous balader dans l’académie, discuter avec d’autres personnages plus ou moins importants, commercer, améliorer vos personnages, accomplir des requêtes, etc. Le premier moyen pour faire diminuer ce temps est d’interagir avec un personnage ou un objet au-dessus duquel se trouve un point d’exclamation, ce qui coûtera deux heures de temps. Le second moyen sera de sortir de l’académie en échange de 6 heures de temps. Si vous sortez et réussissez une opération, 6 heures supplémentaires vous seront retirées. Vous devrez fréquemment faire des choix sur quoi faire et quoi ignorer car votre temps est précieux et certaines interactions peuvent même vous offrir certains avantages (sorts, progression sur une histoire annexe, objets, etc).
Donc soyez judicieux dans vos choix, car vous n’aurez pas toujours le loisir de pouvoir tout faire avant la missions suivante et ces évènements ne sont que temporaires. Mais la mappemonde ne sert pas qu’à voyager ou à combattre aléatoirement ou non des créatures hostiles. Le jeu propose en effet, pour certaines missions, des phases de conquêtes de territoires durant lesquelles vous servirez de soutien à une sorte de jeu stratégique. Et même s’il suffira de suivre les instructions de votre Mog pour avancer vers la victoire (si vous avez le niveau), il faudra parfois penser par vous-même pour prendre les devants et éliminer certaines cibles afin que vos troupes envahissent plus facilement les villes ennemies. Si ce mode est un plus vraiment appréciable, on aurait préféré qu’il se déroule sur une mappemonde bien plus remplie et visuellement plus attractive. C’est tout juste si le strict minimum y est représenté. Pour ceux qui souhaiteraient revivre certains moments, gagner des PR ou entraîner ses Eidolons (on ne peut les utiliser que durant les missions), il sera toujours possible de refaire les missions réussies afin d’améliorer ses résultats et d’obtenir de meilleures récompenses (costumes, objets, invocations, sorts, etc).