Jouer aux jeux vidéo est un dangereux métier. Vous devrez courir comme un dératé pour poursuivre des méchants, tirer sur tout ce qui bouge et esquiver des balles, survivre à des invasions de créatures, jouer à la baballe, empiler des briques, sauter sur des têtes, et bien d’autres encore. Mais vous ne serez jamais préparé à un jeu horrible. Je veux dire, tellement nul, que même la moisissure trouve ça pourri. Tellement pourri que ri n’en n’a pas voulu. Tellement affreux que le responsable Assurance Qualité du jeu se nomme Pustul. Tellement mauvais que X-Blades peut espérer s’en faire un copain. Et oui, vous l’aurez compris, on parle d’une telle qualité vidéoludique pour le TPS d’infiltration basé sur le FPS Dead Island nommé Escape Dead Island.
Jouez plutôt à Dead Island 1 et 2
Vous êtes Cliff, un fils à papa alcoolique qui a piqué le bateau du papounet, réquisitionné ses deux amis et est parti à la recherche du scoop derrière les évènements qui se sont déroulés dans Dead Island 1 et 2. Ce qui est à priori un plot classique va se transformer rapidement en horreur vidéoludique. L’histoire est racontée n’importe comment, les dialogues sont insipides, et on aura du mal à suivre du début à la fin du jeu, tellement le jeu part en vrille rapidement dans tous les sens faisant comprendre rapidement tout et son contraire. On comprend rapidement en progressant dans le jeu que ce n’est pas une tentative de style de la part des scénaristes, mais un vrai manque de talent/inspiration, voire du je m’en foutisme, puisque tout le reste du jeu est pareil à commencer par le concept. Un TPS avec des phases d’infiltration demande un certain cahier des charges, et plusieurs titres peuvent servir de modèles pour sortir un jeu potable. Mais pas Escape Dead Island qui part dans des incohérences ineffables, que ce soit du domaine technique, comme du domaine artistique. Voyez-vous, la technique est indigne d’une Xbox 360 en début de vie avec des textures très faibles, une IA absurde, des animations pas spécialement excitantes, un montage audio fait avec les pieds, un level design pauvre et pas vraiment sexy. Mais surtout, les bugs… et quels bugs ! Il vous sera par exemple impossible de prendre des photos accroupi, ce qui pourrait être pratique pour capturer un élément important sans se faire repérer, vu le genre de jeu. Il vous sera impossible aussi de vous relever si vous êtes à proximité d’une surface verticale. Peu importe si vous ne la touchez pas, ce qui importe c’est que vous serez souvent dans la panade si vous ne pouvez vous relever pour fuir ou attaquer à cause d’une absurdité hallucinante.
Jouez plutôt à Dead Island 1 et 2
Car au lieu de corriger ce souci, les développeurs ont préféré mettre un message texte : “Impossible de se relever.” Super ! Dis-ça au zombie que j’ai essayé de tabasser avec ma hache, mais je me fais bouffer parce qu’il y a un mur à 10 cm de moi ! Vraiment aberrant de voir dans un jeu de nos jours ce genre de choses qui se placent tout autant dans la case fainéantise que dans la case incompétence. Même les phases d’infiltration sont totalement gâchées ! Comme précédemment annoncé, l’IA est incohérente et n’aide pas à avoir des situations intéressantes, mais en plus, couplé avec l’impossibilité d’attaquer discrètement autrement qu’en étant debout, elle rend caduque la tentative de faire de ce titre de l’infiltration. Et bonne surprise : en fonçant dans le tas, vous mourrez encore plus facilement ! Le dernier tiers du jeu est encore plus catastrophique, puisqu’on constate carrément l’abandon d’intérêt de l’équipe de développement sur ce projet avec des bugs d’affichages monstrueux et permanents jusqu’à la “fin” de cette purge. Le jeu n’est même pas fini, mais a quand même été commercialisé : c’est scandaleux. Alors comme les développeurs vis à vis de leur jeu, je ne vais même pas prendre la peine de terminer le test de cet énorme Golgothan. De toute façon, tout y est à jeter.