Test - Terra Memoria - Pour cristalliser de jolis souvenirs

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Qu’est-ce qui permet à une aventure de devenir inoubliable ? La réponse demeure complexe tant les facteurs sont nombreux et parce que chaque expérience marque différemment les individus. Pourtant, si l’on doit trouver un dénominateur commun aux grandes épopées, alors peut-être que l’inattendu est ce petit plus qui imprègne les pensées et fabrique de jolis souvenirs. C’est probablement avec en tête cet objectif à atteindre que le studio français La Moutarde s’est lancé dans la création de Terra Memoria, un titre solo dans lequel les joueuses et les joueurs risquent de vivre des moments bien surprenants…

Piège de cristal

Terra est le nom d’un monde fantastique peuplé par toutes sortes de créatures. À l’époque présente, les différentes sociétés sont dépendantes de cristaux magiques. Il s’agit de la principale ressource énergétique qui permet, entre autres, d’éclairer les villes et d’alimenter les moyens de transport. Malheureusement, les événements du jeu démarrent lors d’une pénurie de ces minéraux, bouleversant ainsi l’équilibre économique et social de la région entière… Et comme si cela ne suffisait pas, voilà que des forces maléfiques au doux nom de carcasses émergent et sèment la panique un peu partout !

J’ai oublié mon parapluie…

Bien que les premières minutes de l’aventure puissent sembler austères, la richesse et la beauté du jeu se révèlent après la phase introductive. La direction artistique est une véritable réussite visuelle grâce au mélange 3D et pixel art. Terra Memoria regorge de lieux charmants à découvrir, mais surtout à explorer. La carte du monde, consultable dès le début, présente toutes les zones visitables ainsi que les points d’intérêts. Il existe aussi des brochures à feuilleter dès que l’on arrive dans un nouvel endroit et qui donnent moultes informations pratiques. Si l’on peut regretter l’aspect couloir de certains espaces entre deux villes, ils sont fort heureusement parsemés de secrets à dénicher qui cassent la sensation de monotonie.

Terra Memoria aborde de manière détournée plusieurs thématiques qui résonnent dans notre actualité. La pénurie des cristaux est une parfaite allégorie de ce qu’il adviendra dans un futur proche avec l’épuisement des énergies fossiles. D’ailleurs, les conséquences sont nombreuses pour les habitants des grandes métropoles. À Constance par exemple, une cité que l’on explore assez tôt, des groupes d’individus s’organisent afin de trouver une alternative à leur ancien mode de vie. Globalement, la narration est intéressante à suivre et peut concerner toutes les générations puisque le jeu est classé PEGI 3. Sachant que les dialogues sont disponibles en langue française, il n’y a vraiment aucune raison de passer à côté des différentes histoires !

Si jamais vous ne savez pas où partir cet été…

Pour ponctuer cette présentation générale, il est à souligner que Terra est un endroit plutôt vivant où l’on peut aisément faire des rencontres en tous genres. Dans les zones urbaines comme rurales, le joueur peut tomber sur des marchands ou encore des personnages réclamant de l’aide. Les quêtes secondaires, au demeurant classiques, permettent de s’immerger davantage dans le lore et de justifier des retours dans les régions déjà visitées. Le système de suivi des missions est agréable car il permet de voir combien d’étapes sont nécessaires pour les valider complètement. Toutefois, l’impression d’un empilement des activités intervient assez vite et nécessite des consultations régulières dans les menus. Et c’est peu dire, car il y a beaucoup de travail pour notre troupe de héros !

La communauté de l’anneau

Pour mener à bien l’enquête sur la disparition soudaine des cristaux, le joueur va rapidement constituer un groupe de six protagonistes aux traits bien particuliers : Moshang, Syl, Méta, Alto, Edson et Opale. Ces personnages vont intégrer l’histoire de manière successive, en parallèle de la trame principale. Ils bénéficient tous d’un développement narratif plus ou moins palpitant, mais qui s’intègre parfaitement dans un ensemble cohérent.

On en apprend des choses autour d’un bon feu.

Il est possible d’incarner n’importe quel héros lors des phases d’exploration sans que cela impacte le gameplay. En revanche, des différences sont visibles lorsqu’on consulte leurs compétences. Moshang, Syl et Méta sont capables d’utiliser des sorts magiques sur des ennemis tandis qu’Alto, Edson et Opale ont davantage un rôle de soutien.

L’introduction permet de jouer avec Moshang, un mage fraîchement diplômé qui découvre comment utiliser ses pouvoirs nouvellement appris. Cette dimension magique génère une légitimité aux sorts utilisés lors des combats. Dans Terra Memoria, il existe sept compétences offensives et une huitième pour se soigner. Syl, une renarde anthropomorphe, appartient à la communauté karsakh et cherche ses parents qui n’habitent plus à Constance. Son histoire est certainement la plus captivante parmi celles de la troupe. Enfin, Méta est un personnage original, au passé mystérieux, pouvant prendre l’apparence de tout et n’importe quoi.

Syl suffisait qu’on sème (des cristaux)...

Les trois autres loustics modifient les caractéristiques de leurs compagnons. Alto, selon un théorème réciproque, transforme les sorts d’attaque en soins. Edson permet de transformer une compétence qui vise un seul ennemi en une charge multicible. Enfin, Opale est capable de changer l’élément d’une attaque d’un allié. Par ailleurs, des améliorations de statistiques sont possibles pour les trois premiers cités grâce à des pin’s que l’on peut forger ou acheter. Tout cela peut s’avérer bien utile lors des combats…

Edge of tomorrow

La joyeuse troupe est souvent obligée de passer à l’offensive pour contrer la menace des carcasses. Pour cela, Terra Memoria propose un système au tour par tour d’apparence classique, mais avec quelques subtilités plutôt originales. La timeline est l’une de ces options intéressantes. Il s’agit d’une ligne graduée, située en bas de l’écran, indiquant la position des combattants sur les prochains temps d’action. Ainsi, le joueur peut savoir quand un ennemi va effectuer son attaque et anticiper les coups pour mieux y répondre.

Cette attaque fait rebondir deux fois !

Alors que les configurations sont aléatoires au début des affrontements, le véritable intérêt de la timeline vient au fur et à mesure de l’avancement du combat. De cette façon, il faut trancher entre deux possibilités : utiliser une compétence moyenne pour pouvoir rejouer rapidement ou donner un coup puissant qui envoie les protagonistes à l’autre bout du segment. Cet aspect stratégique devient réellement prédominant après quelques heures de jeu et rend les combats bien plus difficiles. Petites précisions, les héros sont automatiquement soignés après une bataille et un éventuel échec n’engendre aucun malus.

Les ennemis possèdent un bouclier qu’il faut réussir à détruire en un certain nombre de coups. Lorsque la barrière est abaissée pour l’un des vilains, sa position sur la timeline change : il se retrouve instantanément en dernière position sur la ligne. Cela offre du temps pour parvenir à le battre, d’autant plus que les dégâts que l’on inflige deviennent plus importants. À l’inverse, lorsque l’un de nos héros perd tous ses points de vie, il devient inactif pendant un certain nombre de tours avant de revenir dans l’arène.

Gampa pour Serplette (mais vous aviez deviné…)

Les différentes règles sont bien expliquées et procurent de bonnes sensations lors des premières heures de jeu. Malheureusement, il s’avère que le système n’évolue que très peu durant l’aventure et génère une légère lassitude après un certain nombre d’affrontements. Il existe bien de maigres options pour tenter de rendre les combats toujours plus amusants, comme la possibilité d’associer des binômes de héros ou de laisser le hasard choisir les duos, mais ceci n’enlève pas l’impression de répétitivité.

Alphaville

Fort heureusement, Terra Memoria réserve de jolies surprises de gameplay, notamment lorsque le joueur découvre Caumanse. La zone se révèle être un terrain de jeu propice à la construction d’une nouvelle ville. Un véritable bac à sable, ou plutôt de terre, qui offre une pause (ré)créative assez réussie. L’éditeur est assez accessible et complet puisqu’il propose de modifier la végétation ainsi que de fabriquer toutes sortes de bâtiments et de les placer où bon nous semble. Pour cela, il faut évidemment avoir collecté de nombreuses ressources, mais aussi posséder suffisamment de monnaie car les coûts d’utilisation restent relativement élevés.

Pas de pont, pas de construction…

Nul doute que les amatrices et amateurs de jeux de gestion apprécieront grandement cette parenthèse entre deux explorations, d’autant qu’il est assez facile de revenir à Caumanse à tout moment grâce au train. Pour justifier certaines constructions, des quêtes locales occuperont également les joueurs les plus assidus, faisant ainsi grimper rapidement le compteur d’heures passées dans ce lieu. Et ce n’est pas la seule activité facultative chronophage du jeu…

Voyage au centre de la Terre

Cuisiner est un excellent moyen pour améliorer la résistance des héros face aux carcasses. Les très nombreuses recettes se révèlent lorsqu’on arrive dans une nouvelle zone, une bonne manière de découvrir la culture locale grâce aux mets traditionnels. Quant aux ingrédients, ils se récoltent dans la nature ou s’achètent à l’intérieur des boutiques dédiées. Une fois que l’on souhaite passer à table, il suffit de réussir un mini-jeu mobilisant les touches de la manette pour que le repas soit servi. Et hop, quelques points de vie supplémentaires dans la poche !

Il y en a pour tous les goûts !

Les joueurs peuvent également trouver des lieux cachés à atteindre en résolvant des énigmes. Elles consistent à placer des objets sur des cases pour réussir à activer des interrupteurs de façon simultanée. Un portail s’ouvre alors, dévoilant un trésor ou une créature permettant de débloquer une nouvelle compétence pour l’un des personnages principaux. Toutes ces possibilités permettent de comptabiliser une bonne dizaine d’heures avant de terminer l’aventure et de collecter tous les succès. Et avec des ambiances musicales immersives, cela donne envie de retourner faire un tour à Terra…

Testé sur Xbox Series S

Bilan

On a aimé :
  • Le rendu artistique des zones de Terra
  • L’histoire à plusieurs niveaux de lecture
  • Les activités secondaires attractives
  • L’ensemble des possibilités pour les combats…
On n’a pas aimé :
  • ... malgré leur peu de renouvellement
  • L’introduction pas assez attrayante
Ça ne nous est pas du tout monté au nez !

Sans être un jeu parfait, Terra Memoria restera une aventure mémorable pour celles et ceux qui arpenteront cet univers fantastique inédit. Les personnages jouables sont aussi attachants que ceux que l’on peut rencontrer, ce qui encourage le joueur à compléter les nombreuses quêtes. Les activités annexes deviennent rapidement addictives et permettent des moments de relaxation ou de stimulation. Et, bien que les combats n’évoluent pas énormément au fil des heures, ils demeurent captivants et conservent leur aspect tactique. C’est avec un léger pincement au cœur que l’on dit au revoir à cette jolie expérience, en gardant pour longtemps le souvenir d’une épopée réussie…

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Terra Memoria

Genre : RPG

Editeur : Dear Villagers

Développeur : La Moutarde

Date de sortie : 27 mars 2024

Prévu sur :

Xbox Series X/S, PlayStation 5, PC Windows, Nintendo Switch