Test - Tekken 8 - Un retour explosif !

«Un vrai uppercut de plaisir» , - 6 réaction(s)

Fort d’un premier trailer assez bluffant, captant l’attention non pas uniquement des amateurs de jeux de baston, mais de l’ensemble de la sphère gaming, Tekken revient désormais avec un huitième épisode qui compte bien s’installer sur la génération de console actuelle. Il faut dire qu’il talonne ses confrères qui sont Street Fighter 6 et Mortal Kombat 1, eux-mêmes sortis il y a quelques mois et qui ont su séduire les joueurs. Mais est-ce que la saga Tekken en a encore assez dans le ventre pour rivaliser avec les autres ténors du genre ?

Welcome to the juggle

Petit rappel pour les deux du fond qui n’ont pas suivi, Tekken est une des grandes séries de versus fighting, existant depuis maintenant presque trente ans. Les combats se font en arène fermée et en 3D, permettant de bouger également sur la profondeur afin de tourner autour de son ennemi dans le but d’esquiver une attaque ou un combo.

Victor, le nouveau combattant français

S’il n’a pas ou peu de mécaniques distinctives au premier coup d’œil, il repose néanmoins sur un principe essentiel à son gameplay : le juggle. Comprenez par là le fait de propulser votre adversaire en l’air et de lui enchaîner plusieurs coups sans lui laisser l’occasion de riposter, grignotant par la même occasion sa précieuse barre de vie.

Tekken 8 ne déroge pas à la règle et les habitués de la licence retrouveront très rapidement leurs marques ainsi que leurs personnages favoris, le jeu prônant la continuité plutôt que le renouveau.

De petits ajouts viennent cependant dynamiser les affrontements, comme la barre de ‘Heat Burst’, à utilisation unique au cours d’un round, donnant la possibilité de déclencher un combo dévastateur via la touche RB, mais pas que. En effet, elle sert aussi à amplifier la puissance de nos coups sous la forme d’un boost de stéroïde momentané, ou même à griser nos points de vie lors des dégâts subis, permettant ensuite de nous soigner en réussissant des attaques.

Reina, très agréable à jouer

Le ‘Rage Art’ est de retour, assaut spécial spectaculaire qui s’actionne via la gâchette droite et disponible une fois que nos points de vie sont trop bas.

Ces outils accentuent le côté agressif du gameplay, pour des rounds et des combats encore plus nerveux que par le passé. On regrette cependant que cet accent sur le caractère offensif de la prise en main n’intègre pas de nouvelles façons de se défendre.

L’auto-combo fait son retour et peut être activé/désactivé en plein combat via le bouton LB. Sans pour autant rivaliser avec la profondeur d’approche de Street Fighter 6 qui, lui, propose une véritable alternative de gameplay, Tekken 8 ouvre tout de même l’accès aux joueurs les moins entraînés ou simplement à la recherche d’un moment sans prise de tête.

C’est d’la Ball

Le contenu solo du titre est particulièrement généreux, proposant de nombreux modes de jeux différents. On y retrouve les grands classiques, comme l’Arcade (avec une vraie cinématique pour chaque personnage), le Versus (contre joueur ou contre le CPU), ou encore le retour fort apprécié du Tekken Ball. Il s’agit, grosso modo, d’un match de volley où il faut ‘charger’ une balle avec nos attaques afin de l’envoyer à l’adversaire, le premier qui réceptionne le projectile sans lui asséner un coup subissant les dégâts.

Notre avatar évolue dans un hub

Une deuxième section arcade fait son apparition, servant de mise en bouche à la partie en ligne. On y crée un avatar et on évolue dans des hubs afin d’affronter d’autres joueurs (contrôlés par l’IA), en vue de gagner en renommée et de débloquer des éléments de personnalisation. Il est par la suite possible de modifier à notre guise nos combattants dans l’option galerie, très généreuse en contenu.

Ce système de hub et d’avatar est identique lors du mode en ligne, rappelant fortement celui déjà proposé par Street Fighter 6.

Le mode arcade, avec une cinématique différente par combattant

C’est également l’endroit où l’on peut opposer et configurer notre ‘ghost’, fantôme répliquant nos coups et notre façon de jouer, disponible ensuite comme challenger pour nos amis Xbox.

Pour le reste de l’option en ligne, peu ou pas de surprise, puisqu’on retrouve les choix traditionnels des titres actuels, dont l’intégration du très apprécié rollback netcode ou la possibilité de filtrer la recherche d’adversaires en excluant les joueurs non câblés.

Kaméhamé-Kazama

Le mode histoire fait bien évidemment son retour, perpétuant ainsi la tradition de la série. Le contexte de ce huitième épisode prend place directement après la fin du 7, laissant Jin Kazama en opposition à son père et ennemi, Kazyua. Heihachi n’est plus (car une nouvelle fois jeté dans un ravin, cette fois-ci pour de bon) et la confrontation finale approche à grands pas.

Un récapitulatif des épisodes précédents est présent

Pas de panique si l’histoire de la série vous est inconnue, un récapitulatif des sept aventures précédentes se trouve dans le jeu, sous la forme d’images fixes doublées, même si rien n’empêche de plonger sur-le-champ dans le feu de l’action. Et de l’action, on peut dire qu’il y en a !

On oublie toute réserve et quelconque vraisemblance, la cinématique d’introduction donne le ton : on a l’impression de se trouver dans un épisode de Dragon Ball. Destruction massive à coup de boules de feu, rayons laser qui explosent des satellites, impulsions qui retournent un gratte-ciel, on pourrait se croire en plein Shonen (manga porté sur l’action). On n’esquive malheureusement pas les clichés du genre, le scénario pouvant tenir sur un timbre poste et est avant tout là pour du grand spectacle.

La structure de la partie histoire se veut simple et efficace, alternant les combats (avec des personnages imposés) et les cinématiques. Le côté nerveux (presque expéditif par moment) ne laisse que peu de temps pour respirer et les scènes d’action s’enchaînent, évitant par la même occasion les longueurs inutiles que l’on pourrait reprocher aux modes aventures d’un Mortal Kombat, par exemple.

Paul, à gauche, a pris un petit coup de vieux

Le titre a également l’intelligence de réinterpréter les codes classiques des jeux de versus fighting, n’hésitant pas à interrompre un duel pour l’entrecouper de dialogues, ou en faisant intervenir un élément tiers dans l’équation. L’expérience se veut courte et intense, atteignant difficilement les trois heures au compteur, bien que l’ensemble soit très soigné. Mention spéciale à l’affrontement final qui va marquer les esprits.

On a malgré cela tiqué sur une chose : le doublage des personnages. Comme pour leurs phrases d’introduction en début de match, les combattants parlent la langue correspondant à leur origine. Claudio parle donc italien, Lili français, Leo allemand, etc. Cependant, c’est aussi le cas lors des cinématiques du mode solo. Il arrive donc que, lors d’une même conversation, une phrase en allemand soit donnée comme réponse à une question en japonais, avec un petit mot de conclusion en anglais, comme si l’ensemble du casting maîtrisait toutes les langues du monde, mais uniquement à l’écoute, puisque chacun répond à chaque fois dans sa langue natale. Heureusement, des sous-titres sont présents (à défaut d’une VF…), même si l’on ne peut s’empêcher de sourire devant ce spectacle, témoignant sans doute d’un manque de budget pour la localisation.

Un lifting bien senti

Le passage sous Unreal Engine 5 est clairement bénéfique pour le jeu, l’ensemble est un cran au-dessus de Tekken 7 (qui est pourtant toujours agréable à l’œil, malgré sa sortie en 2017 sur console). La différence est en particulier frappante sur les textures des niveaux, qui disposent de nombreux éléments destructibles, et sur les jeux de lumière. Certaines arènes jouissent de conditions climatiques (tempêtes, pluie, lave en éruption) superbement réalisées qui magnifient le tout, ou encore de transitions impressionnantes lorsque l’on casse un mur ou une plateforme, nous donnant accès à une autre partie du stage.

On retrouve pas mal de têtes connues !

Quant aux modèles des personnages, une amélioration se fait également sentir bien qu’elle soit plus timide, surtout sur l’animation des visages qui peuvent décevoir lors des gros plans (et qui sont mis en évidence durant les cinématiques).

La caméra se permet même quelques libertés et change souvent d’angle lors de certains coups, rappelant le trailer d’annonce du jeu et amplifiant l’impact visuel de nos attaques, en particulier via des effets de slow-motion. Ces animations sont particulièrement réussies et apportent un vrai côté spectaculaire aux affrontements.

Pour le reste, le jeu s’avère fluide et réactif 99% du temps.

Les stages s’ouvrent sur plusieurs parties secrètes

Un léger retard se fait tout de même sentir dans les menus, notamment lors de la sélection d’un personnage où une demi-seconde s’écoule avant de pouvoir faire bouger notre case sélectionnée, conduisant parfois à une erreur de validation. On a aussi constaté de grosses baisses de framerate, très rares (deux ou trois sur la vingtaine d’heures du test) et dans des combats précis, sans que l’on puisse mettre le doigt sur le souci ni même le reproduire volontairement. À voir si ce n’est pas le Quick Resume qui jouerait là-dessus.

Here’s comes a new challenger

Les nouveaux personnages, au nombre de trois (si on exclut l’update traditionnel de Jack), se prennent vite en main et s’intègrent bien au reste du roster. Mention spéciale pour Reina, jeune combattante mystérieuse et relativement sobre dans son design, dont les coups rappellent étrangement un ancien héros de la série.

On n’évite malheureusement pas les stéréotypes, notamment avec Victor, le guerrier français doublé par Vincent Cassel (oui oui…).

Chaque personnage dispose de plusieurs skins

Alors tout y passe, de la punchline sur les étoiles Michelin et la cuisine française, jusqu’au ‘Oh la la’ très ‘parisien vu par un japonais’ prononcé par le personnage quand il subit des coups, avec la tour Eiffel en arrière-plan. Pire, Azucena, combattante mexicaine, prend littéralement le temps de faire une publicité pour le café sud-américain, le tout entouré de lamas dans des ruines aztèques abritant les fameuses citées d’or. Le bon goût a donc totalement été oublié en ce qui concerne la localisation et le doublage, même si heureusement le gameplay et le chara design (surtout celui de Victor, quinquagénaire doté d’un équipement futuriste) rattrape ce faux pas.

Ce qui nous laisse 28 personnages qui viennent des précédents opus, le jeu n’omettant personne ou presque (on sait déjà qu’Eddy sera le premier DLC). Nouvelle mouture oblige, c’est l’occasion de mettre un petit coup de bistouri à la plupart des revenants, pour le meilleur comme pour le pire.

Les victoires nous font progresser au classement

Certains héros bénéficient clairement du changement de moteur graphique, notamment Jin ou encore Kazuya, les deux porte-étendards de cet épisode. On a cependant été moins convaincus par le relooking apporté à Paul, qui pourrait être confondu avec Bob (absent de cette mouture). Pour le reste, à vous de vous faire votre propre avis.

Test réalisé sur Xbox Series X.

Bilan

On a aimé :
  • Graphiquement balèze
  • Un roster varié de 32 personnages
  • Plusieurs modes solos de qualité
  • Un mode histoire qui finit en apothéose
  • Les auto-combos
  • Un gameplay nerveux qui mise sur l’action…
On n’a pas aimé :
  • …mais qui laisse peu d’options de défense
  • Une très légère latence dans les menus
  • Certains doublages
On renfile les gants

The King of Iron First Tournament reprend de plus belle, et ce pour notre plus grand plaisir. Le jeu propose énormément de contenu et ravira les fans de la licence, tout en étant parfaitement accessible pour les nouveaux venus. Les quelques ajouts offensifs dynamisent les affrontements, le tout sublimé par un Unreal Engine 5 flambant neuf. Retour réussi donc pour Tekken 8 qui s’installe confortablement dans cette neuvième génération de console.

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Tekken 8

Genre : Combat

Editeur : Bandai Namco

Développeur : Bandai Namco

Date de sortie : 26/01/2024

Prévu sur :

Xbox Series X/S, PlayStation 5, PC Windows

6 reactions

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Thom B.

23 jan 2024 @ 15:20

merci lucien ! donc un bon jeux, mais pas autant que mortal kombat ou street fighter (si je saisis bien ton ressenti ?) merci pour le test en tout cas !

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Lucien

Rédaction

23 jan 2024 @ 15:23

Hello ! C’est sans doute dû à une préférence personnelle, les amateurs de la licence vont kiffer, c’est sûr ! :-) Merci pour ta lecture !

JaySennin

23 jan 2024 @ 19:40

tant mieux si graphiquement ça tient la route, j’ai encore en travers de la gorge le foutage de gueule de namco avec la version one de tekken 7

Blondin

24 jan 2024 @ 02:08

Bon c’est cool. Franchement je suis rassuré. Et re-hypé.

Quand un Tekken sort je trépigne toujours d’impatience, parce que depuis le premier (en réalité surtout depuis le second) je suis fan de la franchise. Et je trouve qu’elle s’est maintenue à un haut niveau de qualité, c’est d’autant plus remarquable qu’on ne peut pas en dire autant de tous ses concurrents directs.

Et du coup à l’annonce du jeu j’étais à fond. Puis j’ai vu le premier trailer et j’étais beaucoup moins à fond :’-))

Je trouvais que ça avait l’air « trop ». Trop tout. Trop exagéré, trop caricatural. Oui, y a toujours eu ça dans Tekken, mais dans certaines mesures.

Et du coup, en lisant ce test (et d’autres), j’avoue que mon hypomètre est à nouveau remonté.

J’aime pas trop le fait qu’on verse un peu trop dans la caricature par moments. J’aime pas trop les persos qui ont l’air de sortir de Final Fantasy. J’aime pas trop les persos « blagues » comme Panda etc... Et j’aime pas trop la musique de Tekken.

Mais le jeu a toujours proposé une profondeur de gameplay incroyable, et faut dire que les persos les plus charismatiques transpirent le swag.

Par contre : sérieusement, c’est quoi cette nouvelle coupe de cheveux pour Paul ? :-| Son hightop c’est quand même SA marque de fabrique, non ? Changer ça c’est comme raser la barbe de Zangief ou mettre des sourcils blonds à Ken...

tant mieux si graphiquement ça tient la route, j’ai encore en travers de la gorge le foutage de gueule de namco avec la version one de tekken 7

C’était pas (que) la version One, c’était le jeu en lui même, franchement il était visuellement bof sur toutes les plateformes, y avait pas un vrai gap avec le 6 selon moi.

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Lucien

Rédaction

24 jan 2024 @ 12:13

@Blondin : Je te rassure, on peut changer sa coupe de cheveux :D

Blondin

24 jan 2024 @ 13:11

@ Lucien : :’-))

Bon je suis pas aussi superficiel que ça, je l’aurais pas boycotté pour autant... Mais j’avoue que ça me rassure quand même un peu :-))

En tout cas merci pour ce test très complet ;-)