Test - Feather - L’habit ne fait pas le moineau

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“Sauvez Cortana !”, “Rapportez 10 écailles de murloc”, “Princesse Peach est dans un autre château”... Les jeux vidéo ne sont pas toujours tendres dans leur manière de nous donner des ordres. Si certains jeux comme Bioshock l’ont bien compris et jouent avec cela, d’autres proposent de jouer sans script et sans les injonctions qui vont avec ; c’est le cas de Feather dont le seul but est de proposer une expérience immersive et apaisante. Vous incarnez un oiseau qui explore sans but une île, accompagné d’une musique d’ambiance douce et mélodique. Le jeu est développé par Samurai Punk, un studio australien composé de 8 personnes. Éliminer toute forme de script fait-il bayer aux corneilles ? Le jeu y laisse-t-il des plumes ? Allez-vous faire une overdose de jeux de mots aviaires ? Réponse en ces lignes.

Au début, un jeu qui bat de l’aile…

Dès les premières minutes, on est forcé de constater que le jeu peine à nous faire pousser des ailes. La prise en main semble rigide et contre-intuitive, notamment dans les espaces étroits. En effet, il est difficile d’éviter les collisions qui provoquent un rembobinage pénible de quelques secondes des dernières trajectoires. Cela dessert l’immersion, surtout lorsque ce rembobinage ne permet pas d’éviter plusieurs collisions à la suite.

De plus, le premier décor auquel nous sommes confrontés est assez insipide. Malgré quelques structures mystérieuses et intrigantes, l’île sur laquelle nous commençons notre voyage ne semble peu nuancée. L’environnement ne paraît ni grand ni varié, ce qui n’invite pas à l’exploration. Certains joueurs pourraient s’arrêter au bout de 20 minutes de jeu en pensant avoir fait le tour.

... mais qui finit par prendre son envol

Cependant, à force de battre de l’aile, le jeu finit par prendre son envol. Que ce soit au niveau du gameplay ou du level design, c’est dans la durée que le jeu dévoile ses atouts.

Les environnements les plus intéressants de Feather sont en effet cachés. Par exemple, remonter un cours d’eau vous permettra d’accéder à des souterrains aux ambiances colorées et envoûtantes. D’une grotte de cristaux immaculée à des aménagements mystérieux, progressivement, Feather vient rassurer chacune de nos premières inquiétudes. À force d’exploration, un portail caché vers une deuxième île finit par se dévoiler. Cette deuxième île contraste avec la banalité de la première en proposant un environnement beaucoup plus varié et intéressant dans sa direction artistique. Entre glace translucide et forêt tropicale, c’est un plaisir de virevolter entre ces différents espaces grâce à un gameplay qui finit par se laisser dompter. Enfin, la très grande majorité des musiques participe à l’ambiance contemplative et apaisante du jeu qui se renouvelle grâce à sa météo dynamique et son cycle jour-nuit.

Bien que le gameplay ne soit pas très surprenant, il donne les outils nécessaire pour explorer simplement la carte. Entre tonneau, demi-tour, ralentissement et accélération, les contrôles sont pensés pour une expérience simple et accessible. C’est dans son interaction avec l’environnement que le joueur pourra découvrir des sensations assez plaisantes. Par exemple, voler au ras de l’eau fera vibrer la manette et plonger dans l’eau provoquera une animation assez satisfaisante. Enfin, des portails cachés permettent de se téléporter en altitude pour ensuite piquer vers le sol. Si ces mises en scène sont loin d’être à couper le souffle, elles permettent d’apporter du rythme et de nourrir l’expérience de jeu.

Quelques turbulences malgré tout

Si le jeu tient ses promesses d’une expérience immersive et apaisante, certains détails font cependant hausser les sourcils. Par exemple, l’esthétique minimaliste laisse parfois un peu trop ressortir les polygones qui la composent, notamment sur les jets de geysers. Certaines interactions avec l’environnement paraissent vraiment gratuites ou mal amenées comme la possibilité de se poser qui est à la fois fastidieuse et finalement dénuée d’intérêt. Enfin, si le jeu est finalement plus développé qu’il n’en a l’air lors des premières minutes de jeu, il n’en reste pas moins limité. Comptez une poignée d’heures pour découvrir tous les secrets de Feather. Après avoir contacté Samurai Punk, nous avons appris que la deuxième île est arrivée via une mise à jour peu après la sortie officielle du jeu et que le studio compte rajouter du contenu dans un futur proche. Aucun plan n’est prévu à l’heure actuelle pour une troisième île.

Test réalisé sur Xbox One X

Le coin des chasseurs : Si vous êtes en manque de Gamer Points, les 1000 G du jeu peuvent se “speed-runer” en cinq minutes grâce à des tutoriels sur YouTube. Pour les autres qui souhaitent respecter la philosophie du jeu, chacun des 11 succès du jeu sont secrets pour récompenser les plus aventuriers d’entre nous.

Bilan

On a aimé :
  • Des environnements beaux et variés
  • Certaines musiques vraiment envoûtantes
  • Parfois de vraies sensations de vol
  • Des interactions intéressantes avec l’environnement…
On a pas aimé :
  • … mais inégales
  • Un contenu finalement assez limité
  • Une maniabilité limitée dans les espaces clos
  • Des éléments graphiques maladroits
Une expérience vraiment chouette

Finalement, Feather est un jeu expérimental qui tient sa promesse : nous détendre. Virevolter au gré des décors colorés et des musiques atmosphériques vous permettra enfin de trouver la paix intérieure malgré ses petites imperfections. D’une certaine manière, le titre peut être abordé comme un jeu thérapeutique pour les plus stressés d’entre nous ayant un peu trop joué à Outlast ou Hellblade. Son principal défaut est sûrement la taille de son environnement. En effet, si Feather veut nous épargner la moindre consigne, le jeu nous pousse rapidement à tourner en rond. On espère que Samurai Punk y apportera régulièrement du contenu pour renouveler et diversifier l’expérience de jeu.

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Feather

PEGI 3

Genre : Action

Editeur : Samurai Punk

Développeur : Samurai Punk

Date de sortie : 30/09/2020

Prévu sur :

Xbox One