Test - Gears Tactics - Un tactical qui tranche dans le locuste

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Gears Tactics est un jeu attendu de longue date par les fans de la mythique saga Gears of War. Alors même que la Xbox One n’avait pas encore été annoncée, les premières images du jeu qui était prévu sur Kinect avaient fuité. Le jeu a été officialisé 5 ans plus tard à l’E3 2018 et semblait avoir bien évolué. Après sa sortie sur PC en avril 2020, le jeu a enfin vu le jour sur Xbox One et Xbox Series X|S le jour du lancement de ces consoles de nouvelle génération, soit le 10 novembre 2020. Il a été développé par The Coalition en collaboration avec Splash Damage et est bien sûr disponible dans le Xbox Game Pass console et PC.

Un bon dans le passé

Alors que Gears 5, paru en 2019, nous plonge dans la démence à laquelle est confrontée Kait du fait de ses origines, Gears Tactics s’oriente dans une direction différente mais liée au protagoniste du dernier épisode canonique. Le jeu nous fait incarner le père de Kait Diaz, Gabriel Diaz, qui est un lieutenant-colonel décoré à l’occasion des guerres pendulaires et qui a mis son génie et son talent à profit lors de la victoire de la CGU contre l’UIR lors de la bataille à la crête Gatka. Suite à ces événements, il se fait passer pour un sergent pour ne plus mettre ses compétences au service de la CGU. Douze ans après les événements de Gears Of War, alors qu’il est mécanicien dans un parc automobile, il est appelé pour combattre la menace locuste qui est de plus en plus féroce. Il n’a d’autre choix que de protéger les habitants de Sera en arrêtant le charismatique Ukkon.

Pour cela, Gears Tactics nous propose de gérer une escouade de nouvelles recrues mais aussi de personnages expérimentés et captivants. Le jeu s’inspire clairement d’un mastodonte en la matière, XCOM 2, et ce n’est pas pour nous déplaire.

Un jeu pleinement intégré dans l’univers et inspiré des mécaniques de Gears of War

Gears Tactics propose deux modes de campagne différents : Classique et Puissance Jack. La première option permet d’effectuer la campagne dans les mêmes conditions qu’à la sortie du jeu sur PC. À l’occasion de la sortie du jeu sur consoles, la deuxième proposition a vu le jour et permet d’avoir Jack dans notre escouade. Pour ceux ne connaissant pas bien la licence, Jack est un robot volant nous accompagnant dès la première trilogie. Ce dernier est particulièrement utile dans Gears Tactics puisqu’il peut neutraliser les ennemis, nous apporter du soutien, prendre les armes sur le terrain pour nous les donner ou encore aller chercher les caisses de ravitaillement. Le fait d’ajouter cette aide non négligeable à notre escouade pouvant être composée de quatre membres en plus de Jack n’est pas sans contrepartie. En effet, on est alors confrontés à des nouveaux ennemis plus redoutables que jamais : les déviants.

Selon votre expérience sur les tacticals, vous pouvez vous mesurer à vos adversaires dans quatre difficultés différentes : Débutant, Intermédiaire, Émérite et Dément. Il est même possible d’activer le mode Ironman qui vous fera recommencer depuis le début si vous perdez un niveau. Si vous n’avez pas froid aux yeux, nous vous conseillons de le faire en Dément afin de profiter pleinement de l’expérience. En effet, cela vous poussera à optimiser pleinement vos personnages et à constituer une escouade aux membres complémentaires. Si toutefois cela représente un trop grand défi pour vous, ne vous gâchez pas l’expérience dans une difficulté trop élevée.

Les premiers pas dans le jeu ne dérouteront clairement pas les fans de la licence. En effet, en débutant la campagne, le jeu nous fait découvrir ses bases par le biais d’un tutoriel. On apprend alors qu’il est primordial de toujours se mettre à couvert, qu’il est possible de tronçonner les locustes avec notre Lanzor et même de les empaler avec notre Rétro-Lanzor. On constate alors que ce sont les mêmes animations que dans les épisodes canoniques et que le jeu exploite clairement le même moteur. En plus de nous proposer un terrain connu des fans, les premiers niveaux se déroulent dans des environnements très urbains qui rappellent ceux de Gears of War premier du nom.

De la gestion et de la personnalisation à gogo

Bien que le tactical soit un jeu de niche avec comme référence actuelle l’excellent XCOM 2, Gears Tactics peut tout à fait faire son entrée légitimement dans cette sphère assez restreinte. En effet, les deux phases de jeu qu’il propose, à savoir la gestion de l’escouade et les combats, n’ont pas à rougir face à la concurrence.

La gestion de l’escouade se déroule avant la phase de combat. La première chose à faire est d’ouvrir ses caisses de ravitaillement qui contiennent des pièces d’armures et aussi des accessoires pour nos armes, toutes issues de l’univers de Gears of War. À nous le Destructor avec une lunette et une crosse en bois. On dispose d’une arme principale, d’une secondaire et de grenades. Concernant les pièces d’armures, on peut changer son casque, son plastron et ses bottes. Les caisses de ravitaillement évoquées précédemment contiennent des objets plus ou moins rares et sont à récupérer sur le terrain ou en effectuant des objectifs secondaires. Tous ces accessoires servent par exemple à augmenter sa protection, réduire les délais de rechargement de ses grenades et pleins d’autres effets que nous vous laissons le soin de découvrir.

De nouvelles recrues viendront à chaque mission rejoindre nos rangs. On ne peut cependant pas en garder autant qu’on le souhaiterait, il faut donc faire du tri et conserver celles qui seront le plus bénéfiques. On regrette le fait que les nouvelles recrues aient un niveau à peu près équivalent à celui des protagonistes, on aura donc tendance à se séparer des premières recrues du fait qu’elles ont un niveau inférieur aux nouvelles. C’est assez triste quand on pense au temps qu’on a passé à les personnaliser.

Avant de partir se battre, il faut bien sûr répartir les points de compétences gagnés sur le terrain en augmentant de niveau. Selon la classe du personnage, il faudra les répartir dans des arbres de compétences proposant à chaque fois 4 embranchements. Une dernière chose avant le déploiement, n’oubliez pas de styliser vos soldats !

Un champ de bataille démentiel

Maintenant que notre escouade est prête, il ne nous reste plus qu’à partir à l’assaut ! Gears Tactics étant un tactical, on joue au tour par tour avec un nombre de points d’action par personnage. Les missions principales nous amènent dans divers lieux et nous font rencontrer de nombreux ennemis issus de la trilogie originale. Les rejetons arriveront au moins par demi-douzaine tandis que les grenadiers nous approcheront pour nous tirer dessus avec un redoutable tir de Destructor. Pendant ce temps-là, un boomer nous effraiera avec son Boomshot alors qu’un sniper nous tiendra en joue, prêt à nous tirer dessus au moindre mouvement. Autant dire que certaines situations seront très tendues. Il est possible de récupérer sur le terrain le Boomshot ou l’arbalète à tension de son détenteur après l’avoir tué. Cela donne un avantage certain tant ces armes sont efficaces.

À l’instar des TPS, il est primordial de toujours se mettre à couvert pour ne pas être une cible facile. Tout comme dans XCOM, selon la distance et d’autres paramètres, on n’aura pas le même pourcentage de chance de toucher les ennemis. Plutôt que de miser sur l’offensive, il est tout à fait possible d’opter pour la défensive avec des tirs de vigilance qui permettent de cibler une zone à défendre. Dès qu’un ennemi entre dedans, nos personnages tireront autant de fois qu’ils ont de points d’actions restants et de munitions dans leur chargeur. On retrouve dans le jeu les puits d’émergence à fermer impérativement avec une grenade frag avant que d’autres locustes n’en sortent. Enfin, c’est au combat qu’il faudra mettre à contribution toutes les compétences dans lesquelles vous avez investi votre expérience : un camouflage qui dure plus longtemps et se recharge plus rapidement, gagner un point d’action en exécutant un ennemi au Lanzor...

Le clou du spectacle sont bien sûr les boss à affronter en fin d’acte. Il y en a ainsi trois à combattre dont deux qui sont des ennemis iconiques de la première trilogie. En venir à bout sera difficile tant ils ont de points de vie et un arsenal varié. Il faut bien étudier leur pattern pour potentiellement s’en servir contre les hordes de locuste qui viennent nous compliquer la tâche. Nous n’en parlerons pas plus en détail pour ne pas biaiser votre enthousiasme lorsque vous y serez confrontés.

En étant disponible en premier lieu sur PC, la question de la maniabilité nous taraudait. Pourquoi n’était-il pas sorti sur console en même temps ? Était-ce pour peaufiner le gameplay à la manette ? Quoiqu’il en soit, force est de reconnaître que le jeu a été adapté d’une manière parfaitement ergonomique. Un stick pour diriger le curseur, un autre pour la caméra, un menu horizontal dans lequel on navigue avec D-Pad gauche et droit pour sélectionner ses actions et D-Pad haut et bas pour changer d’armes. Certaines actions de base comme le tir ou le rechargement peuvent être déclenchées avec un raccourci configuré sur les touches de façade. On passe d’une cible à une autre avec les LB et RB. Pour plus de précision, LT permet de réduire la vitesse de déplacement du curseur tandis que RT actionne le zoom. Couplé avec les indications du HUD pour bien suggérer les positionnements et actions attendues, cela rend Gears Tactics très précis et même assez rapide à jouer sur nos consoles.

Trop de missions secondaires et un endgame sans grand intérêt

Pour passer au chapitre suivant, le jeu demande bien souvent de faire un choix parmi des missions secondaires qui rapportent des récompenses plus ou moins élevées selon la difficulté de cette dernière. Plusieurs types d’objectifs sont proposés : du sabotage, de la capture de zone, de la fuite d’une zone... Dans la première partie du jeu nous avons clairement envie de les effectuer pour débloquer les meilleurs équipements qui soient, mais arrivé à la fin, elles deviennent un fardeau tant elles sont nombreuses et inutiles au vu de nos personnages suréquipés. Elles sont qualifiées de missions secondaires mais sont bel et bien obligatoires pour continuer l’histoire.

Une fois l’aventure principale terminée, vous aurez encore l’occasion de partir tronçonner du locuste par le biais du mode vétéran. Sous ce joli nom se cachent simplement les mêmes missions secondaires qui vous ont écœuré lors du dernier acte. Vous n’aurez donc pas forcément envie d’y consacrer du temps, d’autant plus qu’arrivé à ce stade vos personnages doivent normalement déjà avoir un haut niveau et des équipements rares. Autant dire que ça n’ajoute aucune plus-value au jeu.

Le coin des chasseurs : Des succès liés à l’histoire, finir le jeu dans la plus grosse difficulté, des actions très spécifiques à réaliser, s’efforcer à ne perdre aucune unité et farmer le endgame pour enfin obtenir le fameux “Sérieux” de cet opus.

Bilan

On a aimé :
  • La licence Gears of War qui sort des sentiers battus
  • L’univers pleinement exploité
  • Un tactical qui n’a pas à rougir devant les mastodontes du genre
  • Des combats de boss impressionnants et un méchant charismatique
On n’a pas aimé :
  • Les missions secondaires imposées et trop nombreuses
  • Le endgame qui n’apporte aucune plus-value
  • Pas de gestion de base à la XCOM
Je te veux dans mon escouade

Gears Tactics est la preuve qu’une licence peut s’adonner à un tout autre genre sans pour autant perdre son essence. En plus de s’inscrire dans l’univers riche de Gears of War, le jeu propose une expérience de tactical fort captivante qui ne fera pas lâcher la manette des mains. Les combats sont intenses et la possibilité d’optimiser ses personnages nous poussera à passer beaucoup de temps dans les menus. Nous ne pouvons qu’espérer qu’une suite verra le jour en gommant les quelques défauts présents et en venant directement concurrencer XCOM avec de la gestion de base en plus.

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Gears Tactics

PEGI 0

Genre : STR

Éditeur : Microsoft

Développeur : The Coalition

Date de sortie : 28/04/2020

Prévu sur :

PC Windows

11 reactions

pieur

29 nov 2020 @ 12:04

Je suis dessus sur PC depuis sa sortie, j’y joue fréquemment, ce n’est pas un jeu auquel je peux jouer 3h d’affilée, mais c’est un excellent défouloir/stratégie. Un très bon mélange peut-être pas aussi développé que Xcom2 mais soit, c’est un très bon début.

Et puis les exécutions qui te donnent un PA suppl. à toute l’équipe c’est de la tuerie, tu peux éliminer 6-7 ennemis en un tour, c’est jouissif.

Une très belle découverte que je n’aurai jamais acheté si ca n’avait pas été dans le Gamepass PC.

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