Test - An Evil Existence - Touche le fond mais creuse encore...

«L’enfer est du néant qui a la prétention et donne l’illusion d’être» , - 1 réaction(s)

Des jeux d’horreur, on peut désormais en trouver à la pelle. Difficile alors d’être innovant et de sortir du lot mais ce n’est pas ce qui a effrayé Draydur Studio pour autant. Le studio anglais a donc tenté le coup avec An Evil Existence, leur première création. Si l’effort reste honorable, le jeu est-il aussi réussi que prévu ? Malheureusement, on en est loin, très loin…

Si tu traverses l’enfer, ne t’arrête pas

Comme vous l’aurez sûrement compris, An Evil Existence est aux jeux d’horreur ce que Dragonball Evolution est aux adaptations mangas : un véritable raté. Commençons par le scénario qui, à défaut d’être original, aurait pu au moins être intéressant. Les jumeaux Hartley, Jeffery et Kim, ont été enfermés un long séjour en hôpital psychiatrique après avoir tenté de tuer leur professeur. Une fois sur place, les deux petits monstres ont déclaré avoir des envies de meurtre et de cannibalisme. Rien que ça. Seulement voilà, vingt ans plus tard, les jumeaux tuent 8 membres de l’hôpital avant de prendre la poudre d’escampette. Les parents ont beau clamer haut et fort ne pas avoir revu leurs enfants depuis l’avant-veille de leur évasion, la police entame tout de même des recherches approfondies au sein de leur domicile et aux alentours. Malheureusement, celles-ci sont infructueuses et Bonnie et Clyde ne sont pas retrouvés. Évidemment, ce genre d’histoire attire toujours les plus curieux et les apprentis détectives. C’est le cas des créateurs d’un site internet dédié aux affaires mystérieuses non résolues, Lisa Skipton et son petit-ami James Clark, qui décident alors d’enquêter sur les Hartley en commençant par la maison familiale où les jumeaux ont passé leur enfance.

La trame de base n’est pas forcément dépourvue d’intérêt mais Draydur Studio échoue lamentablement dans la continuité. Le scénario devient tellement chaotique qu’il est quasiment impossible de comprendre la suite des évènements. Même une fois l’histoire terminée (ce qui ne prend qu’une heure environ, loué soit le Seigneur), on ne sait toujours pas clairement qui est qui, ni le pourquoi du comment. Seuls les succès débloqués au cours du jeu nous éclairent tant bien que mal, mais sans beaucoup plus d’explications. Heureusement pour nous, ce n’est pas l’aspect le plus frustrant du titre car au bout du compte, on ne termine pas le jeu pour connaître le fin mot de l’histoire, mais plutôt pour mettre un terme à notre supplice le plus rapidement possible...

L’enfer est vide, tous les démons sont ici

Rentrons maintenant dans le vif du sujet. Si An Evil Existence est un tel échec, ce n’est pas pour rien. Dès le départ, nous sommes plongés dans un amas de graphismes pré-années 2000 immondes avec des visages affreusement mal modélisés et des textures terriblement grossières. Le jeu est aussi l’antre des paradoxes : alors que certains objectifs principaux demeurent très vagues et n’indiquent en rien la marche à suivre, une quête annexe en début de jeu est annoncée avant même d’avoir le plaisir (même si le terme “plaisir” est un peu fort dans ce cas) de farfouiller l’endroit. Par ailleurs, le calvaire grimpe d’un cran lors de l’examen des documents ou objets : les faire tourner prend environ 15 jours puisque chaque pression sur la croix directionnelle ne les font bouger que d’un demi-centimètre à peine. Autant dire qu’on délaissera complètement l’inspection avancée des rares artefacts du jeu.

L’œuvre de Draydur Studio est cruellement linéaire avec pas mal d’allers-retours ennuyeux dont le seul but, en dehors de récupérer un quelconque objet, est de nous balancer avec la délicatesse d’un rugbyman sous amphétamines une cinématique pompeuse et sans réel intérêt. D’ailleurs, il faut savoir que chaque tentative de jumpscare est misérablement ratée car, en plus d’être TRÈS prévisible, elle sera TOUJOURS précédée par un léger lag et cette fameuse cinématique moisie. On en vient donc à parcourir le jeu en courant sans craindre le moindre sursaut, l’ennui à son plus haut niveau.

Seul petit point positif toutefois, les bruitages sont de qualité dans l’ensemble. On regrettera tout de même une bande sonore quelque peu bancale inspirée des vieux films d’horreur de série Z. On ne peut pas tout avoir n’est-ce pas.

L’enfer c’est la simplicité

Techniquement, on s’en doutait, le titre est mauvais, pire on ne perçoit même pas l’esquisse d’une tentative de bien faire. La fluidité est aux abonnés absents. Les déplacements sont lourdingues, tout autant que le retour au menu, qui prend une éternité ou bien deux scènes particulières : pour la première, mettre en marche une caméra est aussi long que monter un meuble suédois sans qu’il reste cette ultime vis à la fin, et pour la deuxième, on frôle dangereusement l’impression du freeze et même du crash de la console tellement l’entre-deux-scènes s’approche du néant. Sans parler des temps de chargement interminables sous la forme d’un écran noir (merci pour la sobriété les gars).

Après avoir passé quasiment une vie à attendre, il faut se frotter aux bugs. Et Dieu (ou plutôt Satan) seul sait qu’il y en a à foison. Pour imager cela, rien de mieux qu’un exemple concret. Dans une scène, on doit s’échapper rapidement d’un labyrinthe jonché de barils d’essence. Poursuivi de près par les multiples explosions, le but est donc de trouver la sortie et par la même occasion, débloquer un succès. Cependant, grâce à un curieux glitch, on peut se retrouver coincé entre les flammes à un endroit bien précis de la zone et valider tout de même le succès. Il ne reste plus qu’à mourir et recommencer l’étape afin de trouver la sortie, et la bonne cette fois. De plus, s’il est possible de traverser les décors à quelques occasions, on peut tout aussi bien faire face à un cruel mur invisible qui nous empêche par exemple d’entrer dans un couloir d’où venait un ennemi un peu plus tôt. Et en parlant d’ennemis, il ne faut pas espérer un gameplay en bonne et due forme, bien au contraire. Les scènes de combat sont tout bonnement atroces avec des hitbox foirées. Sans parler du fait que nos adversaires peuvent avoir un avantage de taille, celui de léviter. Oui oui, ça devient vraiment n’importe quoi.

Qu’on se le dise, An Evil Existence est bordélique à souhait. La preuve ? À chaque fin de “chapitre”, nous voilà assommé par un crétin forcément consanguin et limité mentalement qui nous déposera dans un endroit aléatoire : une ferme abandonnée, une école ou un asile, un cimetière, un terrain vague… On n’y comprend rien et pour être honnête, on ne cherche pas à comprendre parce que l’on s’en fout royalement. La logique est officiellement portée disparue et on ne trouve pas un seul motif valable d’arriver au bout de l’expérience. Excepté peut-être les 1000G pour les plus sadomasochistes.

Le coin des chasseurs : La majorité des succès sont à débloquer au fil de l’histoire. Pour les quelques succès restants, il suffit de fouiller un peu pour les trouver assez facilement. Aucun challenge ici, il est très aisé de débloquer les 1000G.

Bilan

On a aimé :
  • Que ça se termine rapidement
On n’a pas aimé :
  • Que le jeu ait vu le jour
À mon signal, déchaîne les enfers

Pour faire court, le jeu accumule les défauts avec une telle excellence que l’on serait tenté de croire que les développeurs ont une dent contre les joueurs et que le but ultime de ce navet est de leur faire endurer les pires tourments. An Evil Existence est une véritable torture, aussi bien sur le plan technique que celui du gameplay. Avec un synopsis qui aurait pu s’avérer intriguant, Draydur Studio avait les clés en main pour créer quelque chose d’intéressant mais il n’en est rien. On ne trouve ici aucune originalité, aucun effort, aucune logique ni aucun intérêt à finir le jeu. Les bugs et faiblesses du titre sont légion et ne procurent aucun plaisir, à aucun moment. An Evil Existence est clairement un jeu à éviter pour les sains d’esprit, ou du moins ceux et celles qui veulent le rester.

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An Evil Existence

PEGI 0

Genre : Survival Action

Éditeur : ID@Xbox

Développeur : Draydur Studio

Date de sortie : Automne 2020

Prévu sur :

Xbox One, PC Windows

1 reactions

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Znarik

26 oct 2020 @ 14:40

C’est terrible mais ça donne presque envie de l’essayer ! Peut-être un jour aux détours d’une promo..!