Test - Crash Bandicoot 4 - Le jeu qui en fait des caisses

«Le personnage préféré de Serge Lama» , - 1 réaction(s)

Boomers, éleveurs de marsupiaux et adeptes du retrogaming, préparez-vous à faire un bond dans le passé ! Après s’être brillamment occupés de la N. Sane Trilogy en 2018, les p’tits gars de Toys For Bob se sont vus confier la réalisation d’un nouvel épisode du célèbre platformer. Voyons donc si le jeu se savoure comme un bon wumpa ou s’il est à dégager à la caisse de nitro.

Ils font cramer des Schtroumpfs ?

1996, ANNÉE DE LA… 3D

Comme en témoignait déjà la compilation précédente, on sent tout l’amour des développeurs envers ce cher Bandicoot. Ce quatrième volet bénéficie d’une réalisation globale très soignée : un univers délirant, comptant pas mal de détails dans ses arrière-plans aux couleurs vives et aux perspectives originales. Le rythme est speed et l’humour bien dosé, dans le pur esprit Naughty Dog des nineties. La plus belle réussite est sans nul doute le framerate constant à 60 fps, ce qui est presque une condition sine qua non pour affronter le level design diabolique des niveaux dans une condition optimale. C’est beau, c’est fluide, et les esgourdes ne sont pas en reste non plus avec des musiques de très bonne facture, soulignées par des effets savoureux hérités pour la plupart des précédents opus.

Ma tête quand j’apprends qu’il y a un couvre-feu

Pour évoquer rapidement l’histoire, c’est presque la même rengaine à peu de choses près : les bad guys ont trouvé un moyen de s’échapper de leur prison temporelle, avant que Crash et sa fine équipe ne tentent de les en empêcher. Il est évident que la trame narrative est un prétexte pour nous pondre des niveaux délurés ; le jeu se fout souvent lui-même de sa tronche à coup de références bien senties, de vannes sur le chiffre 4 ou sur la redondance des plans foireux des méchants. C’est d’ailleurs l’occasion de retrouver et de pouvoir même incarner certains habitués de la série, à savoir Crash et sa sœur Coco, Neo Cortex, le docteur N. Tropy, Dingodile et même une version plus moderne de Tawna, qui a quelque peu dégonflé ses boobs au passage.

Reste maintenant à répondre à la question qui doit laisser des marques de transpi sur votre pad : est-ce que c’est toujours aussi dur ?

Il fait froid ici, ou ça vient de moi ?

PRÉPAREZ VOUS À CRASHER DU SANG

Nitro ni pas assez

Commençons déjà par souligner que le jeu vous propose deux approches au démarrage. La version old-school, avec ses vies limitées et aucune assistance, ou la version moderne qui vous octroie un nombre de vies illimité et qui ajoute un cercle de couleur sous Crash lorsque celui-ci saute ; très pratique pour effectuer ses cabrioles avec plus d’assurance. On a accès dès le départ à toute la panoplie des mouvements : tourbillon, double saut, glissade, et écrasement. À propos de ce dernier, il serait intelligent de pouvoir le dissocier du bouton de glissade. En effet, en appuyant sur B en courant, Crash effectue une glissade. En appuyant sur B pendant un saut, Crash se fige dans les airs pour retomber comme une pierre ; pratique pour détruire des colonnes de caisses, ou d’autres plus résistantes. Or, lors de certaines phases de sauts enchaînés, il n’est pas rare de se gourer et d’appuyer sur B juste après un saut, avec l’intention première de faire une glissade ; ce qui a souvent pour effet de voir notre cher marsupial tomber inexorablement dans le vide, et de ce fait la manette s’exploser contre le mur. Comme on ne peut pas annuler ce dernier mouvement, je supplie donc les développeurs de nous donner le choix de dissocier ces deux actions, sous peine d’épuiser très rapidement le stock de pads Xbox disponible sur Terre. Ceci étant dit, si vous pensez que la version moderne n’est réservée qu’aux gros noobs, ce serait sous-estimer la précision et la patience dont il faudra faire preuve pour surmonter certaines phases de plateformes. Alors oui, si vous êtes un gros PGM qui speedrun le Crash de 1996 tout en matant Netflix du coin de l’œil, les assistances pourront faire office de sacrilège, même si celles-ci peuvent être enlevées à tout moment. Mais si vous êtes amateur de challenge, Crash 4 est clairement à ranger à côté de ses aînés.

Liane Folies

Même sans s’échiner à détruire toutes les caisses d’un niveau, arriver jusqu’à la fin peut s’avérer être sacrément compliqué. On retrouve avec plaisir la même ingéniosité dans la construction des niveaux et le placement bien fourbasse des obstacles et des ennemis. Les phases de plateforme alternent de manière très dynamique entre la vue 3D derrière votre personnage, la vue de côté en mode side-scrolling mais aussi quelques séquences plus originales comme de la chute libre ou de la glissade sur des lianes (sans oublier les légendaires courses à dos d’ours polaire ou sur le hoverboard aquatique), qui demandent une bonne dose de réflexes, d’anticipation et de cheveux. C’est d’ailleurs lors de ces dernières que l’on peut malheureusement constater les même soucis de perspective que dans les anciens épisodes. La vitesse de l’action, le nombre de détails à l’écran et les effets de caméra font qu’il est parfois très dur d’apprécier les distances et donc quasiment impossible d’éviter de se manger un rocher ou de tomber dans le vide. Le tout cumulé à une hitbox de saut un peu capricieuse, on finit par apprécier d’avoir des vies illimitées, même quand on aime le challenge à l’ancienne !

J’ai « gelé » le temps LOL

D’autant plus que les développeurs ont intelligemment épicé la recette classique d’un Crash Bandicoot en y incorporant quelques nouveaux éléments bien sentis, la plus évidente étant l’apparition des masques de pouvoir. Au nombre de quatre, ceux-ci confèrent au porteur une capacité spécifique : faire apparaître et disparaître des objets, se changer en tornade dévastatrice, ralentir le temps ou inverser la gravité. Somme toute assez classiques, ces pouvoirs pimentent tout de même l’expérience de jeu car plus on avance dans l’aventure, plus leur utilisation sera tordue. Il est juste dommage que ces séquences soient déterminées à l’avance et qu’on n’ait pas le choix de les utiliser quand bon nous semble ; encore que ça risquerait d’ajouter une bonne dose de bordel ! Ce quatrième volet permet aussi d’incarner Neo Cortex, Dingodile ou encore Tawna. Leur maniement varie légèrement de Crash ou de Coco et permettent soit de jouer des niveaux qui leur sont propres, soit de rejouer des niveaux de manière alternative. Cette possibilité est certes sympa mais fait au final un peu remplissage, la valeur ajoutée de Cortex ou Dingodile étant assez maigre. La plus fun à jouer reste Tawna qui, à l’aide de son grappin, offre une chouette exploitation de la verticalité des niveaux.

Si vous êtes du genre à ne rien vouloir laisser passer, préparez un bon litron de café robusta et enfilez votre plus beau survêt Intersport car finir Crash Bandicoot 4 à 100%, c’est un peu comme organiser le goûter d’anniversaire de son neveu de 5 ans un lendemain de cuite : une redoutable épreuve.

Avec cette vue, Tawna pour ton argent

J’AIME LES GEMMES

Au-delà de ses 38 niveaux classiques, on retrouve 5 affrontements de boss typiques de la série, qui exploitent de belle manière les capacités spéciales acquises par le bandicoot au cours de l’aventure. Comptez environ 5 à 6 heures de jeu pour voir la cinématique de fin. Mais ça, c’est si vous filez en ligne droite ! (bon, en sautant quand même de temps à autre). Ce serait sans compter les nombreux bonus cachés et autres collectibles à dénicher.

Situation sans gravité

À commencer par le plus classique de tous, les gemmes à débloquer à chaque niveau. Outre celle qu’on récolte en détruisant toutes les caisses dudit niveau, on peut en obtenir d’autres en mourant moins de trois fois, en ramassant suffisamment de fruits ou en farfouillant pour dénicher la gemme cachée. Les caisses peuvent parfois être diaboliquement bien planquées dans le niveau, voire pire dans les niveaux bonus. Vous savez, ces petites plateformes en lévitation avec un point d’interrogation dessus ? Celles-ci nous amènent vers une phase en side scrolling, où le but sera d’exploser toutes les caisses avant de reprendre là où on s’était arrêté. Évidemment, plus on avancera dans le jeu, plus ça sera compliqué : sauts millimétrés au poil de fion, utilisation des pouvoirs, caisses de nitro à éviter, caisses de TNT à activer au bon moment pour déclencher un réaction en chaîne… Il faudra crever à la pelle pour réussir à avoir le compte fatidique à la fin de la séquence ! La dernière gemme blanche s’obtient en terminant le mode N. Verted. Car oui, si vous pensiez avoir masterisé un niveau, son alias inversé se créera automatiquement, créant par la même occasion le mode Cauchemar pour les dyslexiques. En plus de représenter un sacré défi, obtenir toutes les gemmes d’un niveau débloquera une skin pour Crash ou pour Coco. Ajoutons à tout ça les fameuses gemmes de couleurs, qui requièrent un niveau d’exploration de niveau Supā Saiyajin et qui dévoilent de nouveaux passages secrets.

Adodedino

Dans certains niveaux, si on évite de crever jusqu’à un certain point, on peut ramasser des cassettes vidéo qui débloquent des niveaux bonus (oui, encore !), appelés flashbacks. Présentés comme des expérimentations du Dr. Cortex datant de 1996, ces 21 parcours sont l’illustration parfaite de la fourberie des développeurs. Non sans rappeler l’ingéniosité du level-design des Donkey Kong (Returns et Tropical Freeze), ces capsules demandent au joueur de combiner l’observation et le skill pour en venir à bout. Diabolique, mais terriblement addictif ! Si avec tout ça vous n’avez pas encore votre compte de challenge, des reliques sont aussi à collecter en terminant les niveaux le plus vite possible dans le mode Contre La Montre. À noter la présence d’un simili mode multijoueur, qui se résume à se passer la manette (ou affronter des joueurs en ligne) pour effectuer la meilleure course ; soit le plus rapidement possible, soit en détruisant le plus de caisses en une run. Autant dire que le temps de jeu se voit considérablement augmenté avec tous ces éléments à débloquer et à collecter, pour peu qu’on n’ait pas peur de voir le valeureux marsupial grillé, embroché, électrocuté, perforé, atomisé…

Le coin des chasseurs : Au cas où en plus de vous faire fouetter avec des orties vous voulez qu’on vous lance des cailloux au visage en prime, les 51 succès vous en feront baver des ronds de chapeau ! Au-delà de la difficulté intrinsèque du soft, certains succès demandent un haut niveau d’observation (ou un bol de cocu, au choix !), beaucoup d’adresse, de patience et d’un traitement anti stress prodigué par un médecin diplômé !

Bilan

On a aimé :
  • Un Crash Bandicoot à l’ancienne
  • Beau et fluide
  • Challenge relevé
  • Beaucoup de contenu à débloquer
On n’a pas aimé :
  • Encore quelques imprécisions de gameplay
  • Les pouvoirs des masques un peu trop scriptés
  • Les phases avec Cortex et Dingodile un peu en dessous
Jamais trois sans quatre !

Déterrer des anciennes licences peut sembler opportuniste, mais quand c’est fait de si belle manière, on ne peut qu’applaudir le résultat. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’équipe de Toys For Bob a brillamment pris la relève de Naughty Dog en proposant un épisode de Crash Bandicoot pur jus, tout en y ajoutant quelques mécaniques astucieuses. Même si le gameplay et le placement de la caméra comportent encore quelques petites imprécisions, la maîtrise de la réalisation et la fluidité du moteur sont au service de l’ingéniosité de level design et de la générosité de son contenu. Que vous soyiez un nostalgique des années 90, un simple amateur des bons jeux de plateformes ou un platineur acharné, vous y trouverez votre compte dans ce quatrième volet. C’est vrai qu’il était temps, en fait !

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Crash Bandicoot 4 : It’s About Time

Genre : Aventure/Plates-Formes

Éditeur : Activision

Développeur : Toys For Bob

Date de sortie : 02/10/2020

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 4, PC Windows

1 reactions

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Hades0709

26 oct 2020 @ 16:52

Merci pour le test ,je le trouve assez juste. Le fossé de difficulté qu’il y a entre la n’sane trilogy et celui ci me dépasse. Bon courage et félicitations a ceux qui arriveront a faire les 106%. Moi je n’en ai pas les capacités je crois tout simplement. Et un dernier conseil,n’achetez pas ce jeu pour vos enfants en pensant les satisfaire ,ce jeu n’est absolument pas conçue pour des gosses malgres sa DA qui laisse y croire.