Noyé dans un océan de titres divers et variés, il est parfois difficile pour un studio indépendant de tirer son épingle du jeu et de parvenir à susciter l’intérêt des joueurs. Et si l’on vient aujourd’hui vous parler de Lair of the Clockwork God, c’est parce que le studio britannique Size Five Games est parvenu à titiller notre curiosité.
Abra-patatra
On incarne Ben et Dan, un duo inséparable parti au Pérou afin de mettre la main sur une fleur aussi rare qu’exceptionnelle puisqu’elle pourrait guérir Matt, leur ami commun. Une fois la précieuse plante récupérée, ils retournent à Londres pour y découvrir une ville en proie à l’Apocalypse. En cherchant un abri, ils tombent ensuite sur un superordinateur dont la fonction est de protéger le monde de toutes les catastrophes, mais qui suite à un fâcheux événement a rebooté et perdu toutes ses données. C’est là que débute véritablement l’aventure de nos deux compères, à la recherche de RAM supplémentaire et d’explorations de simulations construites sur le thème des émotions humaines afin que l’ordinateur puisse les assimiler.
Présenté ainsi, le scénario semble assez abracadabrantesque. Malheureusement, cela a aussi pour conséquence de nous servir une histoire assez compliquée à suivre, d’autant plus qu’elle est intégralement en anglais ce qui perdra les plus anglophobes d’entre nous. De plus, elle est plutôt longue à démarrer et ne parvient jamais réellement à nous absorber au point de ne plus voir les heures passer. Pour se rapprocher de ce sentiment, il est nécessaire d’attendre les derniers chapitres pour qu’enfin des rebondissements surviennent et parviennent à nous accrocher.
En revanche, on a tout de suite apprécié le ton et l’humour proposé par le titre. Parfois satirique, parfois noir ou encore jouant avec les codes de la pop culture et de l’univers vidéoludique. On retrouve ainsi des références à des œuvres telles que Sonic, les point & click de LucasFilm, les clichés des jeux de plateformes et bien d’autres encore.
Run’ N Click
Mais ce n’est pas son scénario farfelu qui nous a fait nous intéresser de plus près à Lair of the Clockwork God. Sa particularité la plus intéressante est qu’il combine plusieurs types de gameplay. Principalement les phases de plateformes et le point & click. Respectivement attribués à Dan et Ben, chacun dispose de capacités, de déplacements et d’actions qui lui sont propres.
Ainsi, Ben étant un adepte du point & click, ce dernier ne peut pas sauter (ne serait-ce que pour monter une minuscule petite marche) ni tout simplement courir. À la place, il peut interagir avec son environnement, stocker des objets dans son inventaire et les combiner pour résoudre des énigmes propres au genre. Ces dernières sont d’ailleurs parfois assez retorses et nécessitent de se creuser les méninges pour pouvoir progresser, quitte à faire un tour là où l’on ne s’y attend pas tel que dans les options ou la boutique (véritable parodie en réalité), mais chut, on ne vous a rien dit !
Pour Dan, on retrouve donc le gameplay d’un jeu de plateformes. On peut donc courir, sauter puis, en progressant et obtenant quelques améliorations, sprinter, faire un double saut ou encore s’accrocher aux murs. On est ainsi amené à utiliser toutes ces aptitudes pour triompher de zones remplies d’obstacles et pièges meurtriers pour récupérer les différentes pièces de RAM nécessaires à l’avancée de l’histoire.
Si ces deux formes de gameplay ne suffisent pas, le jeu nous propose également des phases en 3D, du walking simulator ou encore un visual novel nous permettant de revivre la rencontre et la première aventure du duo.
Bug dans la matrice
S’il a su se démarquer avec son gameplay, le titre ne brille pas pour son originalité au niveau de sa réalisation (à une exception près). Graphiquement, c’est le pixel art qui a été retenu par les développeurs, un style déjà utilisé par bien trop de jeux indépendants. Choix budgétaire ou réelle volonté ? En tout cas, il a au moins le mérite d’être agréable à l’œil.
Rien de bien surprenant sur la partie audio non plus. Les personnages ne parlent pas, ils s’expriment en yaourt. Même chose pour la musique et les bruitages, ils font le café dirons-nous, mais n’ont pas de réelle plus-value autre que de se montrer cohérents avec les actions qui se déroulent à l’écran.
En outre, nous avons rencontré différents soucis de caméra lors de notre aventure, notamment dans certains moments où il faut contrôler un drone ou lors du combat final. Problématiques, ces bugs nous ont ainsi obligés à revenir au menu principal à plusieurs reprises pour relancer notre partie. Mais surprise, là aussi un nouveau bug survenait et la seule solution que nous avons trouvé était de relancer entièrement le jeu. Enfin, plus original et par conséquent une bonne surprise, ce que nous pensions être un bug de collision est en réalité prévu et voulu par le jeu (on vous laisse le découvrir).
Le coin des chasseurs : Lair of the Clockwork God propose 22 succès pour un total de 1000G. Très peu sont obtenus en parcourant le jeu en ligne droite. Pour tous les obtenir, il est nécessaire de réaliser certaines actions, finir certains niveaux sans mourir ou encore récupérer toute une série de collectibles.