Test - UFC 4 - Bel et bien là pour décrocher la ceinture

«N’octogone sans règle» , - 2 réaction(s)

Dans un combat d’arts martiaux mixtes, tout peut aller très vite. On peut être en position de force, avoir dominé l’intégralité du combat et s’apprêter à asséner le coup de grâce quand, soudain, les cinq sens d’un combattant s’éveillent en une fraction de seconde. Le toucher d’abord, une onde de choc venue de la mâchoire procure une intense douleur lorsque le palais se plie. Ensuite vient le goût avec cette saveur si particulière du sang qui coule au fond de la gorge. Puis la vue et l’ouïe prennent le dessus lorsque la vision se brouille et que les oreilles sifflent. Et pour finir, le plus important : l’odorat. L’odeur nauséabonde de la défaite, c’est bien celle-ci qui hante le plus chaque combattant, pendant des semaines après un KO technique. Simple, logique, implacable : l’UFC.

Push it to the limit

Tout commence sur un parking...

Lors de la première mise en route du jeu, UFC 4 ne perd pas de temps et nous propulse directement dans le mode carrière sans que l’on n’ait le temps de faire quoi que ce soit. Notre première interaction avec le jeu se fait donc avec l’éditeur de personnage nous permettant de créer l’avatar que l’on suivra tout au long de sa carrière, comme dans les autres modes hors-ligne. L’éditeur en lui-même se veut plutôt complet et il est possible de personnaliser entièrement son combattant pour un résultat plutôt convainquant. On peut y customiser la couleur de peau, le type de corps, le visage, la coiffure, les sourcils, la barbe ou encore les tatouages. On ne va pas se le cacher, c’est une partie essentielle pour un jeu de sport disposant d’un mode carrière et on y passera donc un bon moment pour trouver la combinaison parfaite ! De ce côté là, il faut tout de même souligner que le point faible se situe, comme bien souvent, dans la pilosité. En effet, certaines barbes ou coiffures ont un rendu plutôt sympa en vignette mais bien en dessous de ce qu’on est en droit d’attendre en réalité. Mais soit... on s’en contentera.

En revanche, dans ce même menu de création et avant même que l’on n’ait pu donner le moindre coup, le jeu nous propose de choisir le style de combat de notre personnage entre quatre archétypes : boxe, muay thai, lutte ou équilibré. Ce choix aura un impact direct sur les capacités de départ de notre personnage sans que cela puisse être modifié par la suite. C’est bien dommage pour les néophytes ne connaissant pas forcément ces arts martiaux ou ne s’identifiant pas d’emblée à un style précis. Encore une fois, on avance et on verra bien ce que ça donne.

Du parking à la T-Mobile Arena

Le mode online nous emmène dans des arènes moins... conventionnelles

Une fois la création de personnage terminée, notre carrière peut démarrer. On commence tout d’abord avec les bases en alternant les didacticiels en gymnase et les combats amateurs sur un parking histoire de mettre tout ça en pratique. D’abord les poings, puis les jambes et enfin le combat au sol et les soumissions. Une fois les bases assimilées, il faut maintenant se faire un nom pour accéder petit à petit à la cour des grands et, pourquoi pas, titiller les hauteurs. Pour y arriver, il faut passer par le cœur du mode carrière : l’entraînement.

Le Doliprane express est en gare

Disons-le clairement, à ses débuts, notre avatar sait envoyer des coups mais dès qu’il faut commencer à enchaîner ou mettre un peu de vitesse, tout devient très compliqué. C’est là où intervient l’entraînement. En affrontant des sparing partners, répéter les coups encore et encore augmentera l’efficacité de ceux-ci grâce à un système “d’expérience” et de niveau propre à chaque coup. Ainsi, au fil des semaines d’entraînement et de combat, notre combattant devient tout simplement meilleur. Mais ce n’est pas tout. Pour améliorer, par exemple, la résistance du torse et de la tête du personnage ou encore sa vitesse de déplacement, il est nécessaire de compléter certains défis d’entraînement afin d’obtenir des points de compétence qui permettent d’améliorer ces attributs.

En dehors de l’amélioration de notre avatar, ces semaines d’entraînement sont très utiles pour jauger puis perfectionner notre maîtrise du gameplay. Ainsi, affronter un sparing partner spécialisé dans le Ju Jitsu brésilien nous donnera l’occasion de nous frotter spécifiquement à cette discipline et d’y progresser. On en aura d’ailleurs bien besoin car, si la lutte est mieux amenée, elle n’en reste pas moins la partie la plus complexe du jeu. On se retrouve donc dans une routine d’entraînement proche de la réalité où il faut répéter ses gammes dans le but d’apprendre et d’être prêt pour le grand jour.

Supermaaaaaaan punch

Même si la préparation des combats peut prendre un temps fou (il faut compter entre 15 et 30 minutes de préparation pour, des fois, une poignée de secondes de combat), la montée en puissance de notre avatar n’en est que plus satisfaisante. Elle l’est d’autant plus qu’il ne suffit pas de martyriser nos compagnons d’entraînement, eu égard au risque de se blesser ou de mettre ces derniers KO et de ne plus pouvoir les affronter avant la signature d’un prochain combat et donc de gaspiller plusieurs semaines d’entraînement. En plus de ça, il faut gérer sa communication pour faire monter la hype autour des combats et y attirer un maximum de fans et de sponsors et donc plus d’argent. Au final, c’est tout un système et une routine assez exigeante et agréable qui se met en place et on en vient à très fortement apprécier ces longues minutes de préparation lorsqu’un match se déroule parfaitement.

No pain, no gain

Combat à domicile pour le titre poids lourd au Centre Bell de Montréal !

Ce qui est vrai pour le mode carrière l’est aussi pour le reste du jeu. En effet, la préparation est la clé absolue pour décrocher la victoire, que ce soit pendant le combat ou en dehors. Dans l’octogone, si le combat ne se termine pas dans les premières secondes, c’est tout une partie d’échec qui se met en place. Il faut travailler son adversaire de toutes les manières possibles en profitant de ses moindres faiblesses tout en faisant attention à ne pas exposer les nôtres. Il faut le fatiguer et l’affaiblir sans s’épuiser plus que de raison. Si la sensation d’un TKO expéditif est satisfaisante, appliquer un plan de bataille sans accroc sur un combat au long terme et remporter la victoire au bout d’une lutte acharnée n’en est pas moins gratifiant.

Car dans l’absolu, le gameplay de base d’UFC 4, comme celui de ses prédécesseurs est simple. Les touches X et Y sont assignées aux poings gauche et droit quand B et A servent à décrocher des coups de pieds. De leur côté les quatre gâchettes sont là pour ajouter un modificateur de frappe : viser le corps, la tête ou les jambes, envoyer un coup de genou ou de poings ou encore surprendre son adversaire avec un coup retourné. Cependant, derrière ces contrôles diversifiés mais simples, se cachent de nombreuses subtilités.

« Rhagan Two Belts »

C’est d’ailleurs un point où UFC 4 est très, voire trop, exigeant. Là où la limite entre le jeu de sport et de Versus Fighting se fait de plus en plus mince. Il demande une connaissance approfondie de chaque combattant du roster (et il y en a plus de 200 !) et pas seulement des archétypes. Chaque combattant aura ses propres mouvements parmi des centaines disponibles et pourra potentiellement, dans le cas d’un kickboxeur par exemple, ne se servir que d’une seule jambe. Avouez quand même que ça peut changer beaucoup de chose pendant un combat ! Il est donc très important de connaître chaque combattant, ou tout du moins les meilleurs, avant de se lancer dans la chasse à la ceinture de champion du monde en ligne.

Le KO Mode est toujours de la partie et est rafraîchissant

Pour les soirées plus tranquilles entre amis, UFC 4 s’offre un mode pour le moins exotique dans ce paysage si exigeant. Reprenant les codes visuels et sonores des jeux de versus fighting classiques, le Knockout Mode permet aux joueurs en quête d’autres sensations de s’affranchir du jeu au sol et de la profondeur abyssale du gameplay UFC classique pour se concentrer sur une palette de coups pieds/poings uniquement. On conseillera donc tout naturellement plus de choisir McGregor plutôt que Nurmagomedov dans ce mode de jeu. Cette immédiateté, bien que surprenante, est tout à fait bienvenue dans ce jeu si exigeant en temps normal.

Le coin des chasseurs : Avec un total de 27 succès pour 1000G, UFC 4 met l’accent sur le mode carrière avant tout. En effet, même s’il faudra faire preuve d’un peu d’implication et quelques fois dénaturer son style de combat, la plupart des succès solo ne sont pas très compliqué à obtenir. En revanche, ils peuvent être assez fastidieux comme par exemple le succès demandant d’obtenir le titre de « Meilleur de tout les temps ». Pour le reste, il n’y a que deux succès à débloqué en ligne. Et là, on ne peut que vous souhaiter bonne chance.

Bilan

On a aimé :
  • Un roster de fou
  • Un mode carrière très complet
  • Une grosse profondeur de gameplay
  • Le grappling mieux amené
  • Terriblement satisfaisant
On n’a pas aimé :
  • Certains ratés côté personnalisation de l’avatar
  • Peut être un peu trop chronophage
  • Le multi loin d’être accessible aux néophytes
À la fois exigeant et grisant

Si UFC 4 devait éveiller un sens, ce serait le goût, car ce jeu, mesdames et messieurs, a véritablement le goût de l’effort. Malgré un Knockout Mode accessible et immédiat parfait pour passer des soirées entre amis, la richesse et la profondeur du gameplay sont aussi satisfaisant qu’intimidant. Après avoir passé de très longues heures à distribuer des mandales, on se fait toujours rétamer sur un online qui se veut particulièrement hostile envers les joueurs moins aguerris qui n’ont pas la possibilité de maîtriser parfaitement tel ou tel combattant. UFC 4 n’est clairement pas là pour occuper les soirées durant lesquelles la firme de Dana White n’est pas transmise à la télé. Non. Il s’agit bien d’un jeu demandant un réel investissement. Car connaître chaque coup de chaque combattant est une chose mais savoir les donner et, encore plus, les recevoir en est une autre. C’est un jeu qui prend au tripes et il ne faut donc pas s’étonner si, à la suite d’une victoire prestigieuse, on se retrouve à parader poings levés dans le salon.

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EA Sports UFC 4

PEGI 0

Genre : Combat

Éditeur : EA Sports

Développeur : EA Sports

Date de sortie : 14/08/2020

Prévu sur :

Xbox Series X/S, PlayStation 4

2 reactions

kirin54

15 aoû 2020 @ 09:47

« Bel et bien ». Le jeu à l’air intéressant.

Jonyboy

16 aoû 2020 @ 00:59

Et moi qui croyais que c’était un jeu de mot à propos d’un athlète connu, peut-être... J’y connais rien. Mais non, c’est bel et bien une faute ! Toutes nos confuses, merci @kirin54 ;-)