Test - Skater XL : La simulation indé qui trouve ses marques

«Baggy pour les vieux, Slim pour les jeunes» , - 0 réaction(s)

Quelle tristesse de voir les skateparks numériques disparus du paysage vidéoludique depuis Skate 3. Il y a bien eu les sympathiques OlliOlli qui ont réveillé la fièvre des plus grandes lignes de tricks comme à l’époque des Tony Hawk’s Pro Skater mais niveau simulation, c’était pas la joie. Coup sur coup, se pointent pourtant Sessions et Skater XL. Deux jeux en concurrence frontale, qui n’ont pas forcément le même niveau d’exigence ni de finition.

Un petit dernier, ensuite Ollie

De la simulation, c’est bien ce que propose Skater XL. Pour se faire, les contrôles permettent de gérer les deux pieds de manière distincte à l’aide des joysticks. Aucun mouvement n’est automatisé ici et tout dépend de l’impulsion que vous donnez aux sticks. Qu’il s’agisse de pop en ollie comme en nollie, la répartition du poids à l’impulsion avec un ou deux pieds donnera plus ou moins de hauteur. Ensuite, une légère direction à gauche ou à droite avec l’un des sticks une fois en l’air amène flip et shuvit. Les gâchettes arrières, elles, servent à faire des rotations du corps et orienter le skateur au sol. Enfin, les gâchettes avant permettent de saisir la planche avec les mains. Concernant le reste des mouvements, c’est un ensemble de choses logiques, notamment sur les power slides pour lesquels il faut diriger les sticks dans des directions opposées, et de dosage comme pour les grinds où il n’est question que de réception avec le bon angle sur les gaps.

Après quelque temps d’adaptation, les sensations procurées par le titre sont plutôt bonnes et on arrive à sortir ce que l’en souhaite même s’il faut une sacrée dose de concentration et de précision pour les tricks les plus ardus. On est tout de même bien loin d’un sentiment gratifiant de Skate. Il paraît important de le rappeler au risque d’amener à des déceptions. Faire des lignes complexes donnera du fil à retordre à vos neurones et vos doigts s’ils ne sont pas en totale osmose. Enchaîner ne serait-ce que des manuals à la réception demande déjà de réfléchir au pied sur lequel agir, chose peu aisée avec des rotations. Heureusement, en laissant s’afficher sur le HUB la manette indiquant les inputs, on peut plus facilement repérer quel stick agit sur quel pied, deux couleurs distinctes permettent de s’y retrouver plus facilement. Étrangement, par moments, le jeu semblait manquer de réactivité dans les contrôles. Ce sentiment désagréable n’était pas permanent et était difficile à reproduire pour comprendre d’où il provenait. Seuls manques, il n’est pas possible de faire des Revert en une touche et on ne peut pas descendre de sa planche. Pour ce dernier point, ce n’est pas véritablement un souci puisque l’on dispose d’un curseur que l’on déplace aisément sur la map afin d’indiquer un point de départ sur lequel on peut revenir instantanément grâce au d-pad.

La concurrence en plein Flip

Vous trouvez cela un peu sommaire, et vous avez probablement raison. Il faut dire que le jeu ne s’est pas embarrassé avec le superflu, à l’instar de ce dernier moyen de déplacement, mais il faut replacer les choses dans leur contexte : le budget n’est certainement pas celui d’un Skate de EA. Session est bien le seul concurrent et les défauts sont finalement semblables sur les deux titres même si le maniement est plus délicat sur ce dernier encore. En tout cas, l’approche n’est pas identique, les deux jeux ont leur raison d’être et trouveront leur détracteurs comme leurs fans.

Concernant le contenu, on dispose de cinq maps principales auxquelles s’ajoutent trois zones supplémentaires issues de la communauté. Il n’y a pas de liant entre elles, on passe juste de l’une à l’autre dans le menu, tout comme on change aussi de skateur parmi deux modèles randoms et quatre pro : Brandon Westgate, Tiago Lemos, Evan Smith et Tom Asta.

Les zones de jeu ne sont pas gigantesques mais elles proposent des terrains assez vastes et crédibles qui disposent de spots intéressants. Pour les moins aventuriers, ils sont mis en avant par des défis. En passant par le menu Start, on peut sélectionner un défi parmi les nombreux proposés et classés par catégorie. Un tutoriel avec une manette indiquant les inputs à reproduire s’affiche à l’écran afin de guider le joueur avant que celui-ce ne tente de le reproduire. Pour le reste, libre à chacun de trouver son spot fétiche sur sa map préférée. On a tout de même préféré les environnements urbains plus réalistes à The Big Ramp et ses sauts géants que l’on osera jamais attaquer dans la vraie vie.

Skater XL est aussi très brut de décoffrage concernant ses bruitages, graphismes et animations un peu datés. Il n’y a rien de rédhibitoire cependant mais il faut là encore souligner le faible budget du jeu qui débarque ici dans une version 1.0. Les bugs de collisions chagrinent mais sont presque inévitables compte tenu de la physique du jeu. Chuter en tapant de face contre le rebord d’un trottoir est normal, ce qui l’est un peu moins c’est de voir son skateur se laisser choir comme une feuille car dénué de poids. On ne peut pas s’amuser à réaliser les plus belles gamelles, fractures à l’appuie, comme il était drôle de le faire dans le jeu de EA. C’est dommage car les chutes font aussi partie du sport. Le titre continuera sûrement de s’améliorer dans le temps, le suivi depuis son Early Access lui ayant déjà été largement bénéfique. Cela dépendra probablement de la réponse de la communauté à sa sortie. D’ailleurs, pour faire la promotion des merveilles que l’on peut réaliser, un éditeur de vidéo est intégré au titre. À vous de jouer donc !

Un dernier mot sur l’OST. Les morceaux choisis sont peu nombreux et restent très rock indés dans l’ensemble, ce qui pourrait ne pas plaire à tout le monde. Choix étrange en effet que de placer du Animal Collective pour ne citer qu’eux.

Le coin des chasseurs : Rien de terrible à faire ici. Il s’agit d’un nombre de kilomètres à parcourir, de figures à répéter,... Ce genre de succès qui se débloquent en jouant un peu régulièrement.

Bilan

On a aimé :
  • Bon feeling
  • Maniabilité intelligente
  • Peu de skateparks mais plaisants à parcourir
On n’a pas aimé :
  • La physique des chutes
  • Quelques bugs de finition
  • Tracklist musicale un peu chiche
  • Réactivité des commandes un peu étrange par moments
Le plaisir de la glisse

Skater XL est une bonne simulation sous forme de bac-à-sable. Le feeling pad en main est bon, le contenu est décent compte tenu du tarif doux, il ne manque plus que d’un soutien plus massif de la communauté pour lui permettre de s’étoffer avant de voir un jour une suite plus aboutie. Difficile de le préférer à son concurrent Session, les deux étant assez proches, mais avec une maniabilité légèrement différente même si ce dernier reste un peu plus dur à maîtriser encore. Pour faire simple, si vous êtes en manque de jeu de skate, il n’y a pas vraiment de raison de bouder votre plaisir.

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Skater XL

PEGI 0

Genre : Sport

Éditeur : Easy Day Studios

Développeur : Easy Day Studios

Date de sortie : 28/07/2020

Prévu sur :

Xbox One, PC Windows