Minecraft… Est-il réellement nécessaire de présenter l’un des titres de la sphère vidéoludique les plus populaires de tous les temps ? L’épisode original a réussi la prouesse de réunir, depuis sa sortie en 2011, plus de 100 millions de joueurs à travers le monde et demeure un véritable carton. Après avoir décliné la franchise en action-rpg avec Minecraft Dungeons ou avoir laissé Telltales Games s’en occuper sous un format narratif épisodique avec les Minecraft Story Mode, le studio Mojang la dépoussière cette fois-ci en partant carrément dans la stratégie en temps réel. Si de prime abord nous n’étions pas spécialement emballés par le concept, force est de constater que cela fonctionne, au point d’en devenir même l’une des plus accessibles portes d’entrée au genre.
Le scénario ? Pourquoi faire ?
La cinématique d’introduction explique brièvement les enjeux. Notre héros se fait envoyer dans le passé par des êtres magiques afin de libérer l’Overworld de l’invasion des Piglins, ces êtres porcins bien connus de l’univers de Minecraft. Originaires du royaume maléfique du Nether, ces vils cochons installent plusieurs bases et portails d’invocations sur le monde, et terrorisent les villageois. Notre rôle ? Renverser l’armée ennemie en réduisant à néant ses différentes installations.
Pour y arriver, nous allons devoir recruter une armée, construire des défenses autour des cités autochtones et faire ami-ami avec d’anciens ennemis, tels que les creepers ou les squelettes. Sur la carte du monde, totalement procédurale concernant sa taille, sa forme et la dispositions des biomes en présence, nous repérons trois factions Piglins, qu’il va falloir éradiquer, afin que leur chef intervienne. Le trépas de chacune de ces brutes nous permet de progresser vers un affrontement final épique.
- La carte du monde est totalement procédurale
Malgré le scénario tenant sur un post-it, nous ne nous sommes pas ennuyés une seule seconde : tout au long de la quinzaine d’heures qu’il nous a fallu pour terminer l’aventure, le plaisir était là, le challenge aussi. Ayant d’abord débuté le jeu en “difficile” en pensant le titre calibré pour un jeune public, nous avons fini par nous rabattre sur un mode normal plus agréable au vu de nos talents de stratèges assez nuls, avouons-le. Si le début de l’aventure ne s’est d’ailleurs pas trop mal déroulé, nous avons éprouvé un défi sympathique en fin de partie dans ce mode. Les férus de stratégie ont à leur disposition un mode légendaire afin d’exprimer leur talent.
La stratégie pour les nuls ?
Plutôt adepte de l’adage “Un STR se joue au clavier/souris”, même si nous avons apprécié l’adaptation à la manette de Age of Empires 2 : Definitive Edition, nous devons reconnaître que le parti pris de parcourir le monde à la troisième personne fonctionne à merveille. Ici, pas de vue en 3D isométrique, la caméra suit le héros dans son dos. Cela n’empêche pas quelques soucis de visibilité, en particulier lors des assauts des bases ennemies, sans être non plus rédhibitoires.
Nous vous conseillons le tutoriel plutôt bien fichu en début de partie, afin d’assimiler l’attribution des touches que nous avons trouvé assez particulier au départ, avant de devenir finalement relativement instinctifs après un peu d’entrainement. Parmi les possibilités, nous allons pouvoir installer divers bâtiments en fonction de nosenvies (sauf sur le sol corrompu), allant de la maison de charpentier qui répare les bâtiments alliés à proximité, à la tour de glace ralentissant les Piglins se trouvant dans la zone environnante. Au total, un peu plus d’une quinzaine de structures sont disponibles, dont certaines seront à découvrir en explorant le monde.
Au niveau des unités que l’on peut invoquer et contrôler, elles sont peu nombreuses, mais suffisantes. Toutes possèdent leurs forces et faiblesses, nous devons alors choisir avec parcimonie, le type de soldats à engager, surtout dans les hauts niveaux de difficulté. Les golems de pierre infligent de lourds dégâts aux structures et peuvent repousser les ennemis. Les golems de bois font de lourds dégâts à distance, mais sont peu résistants. Parmi les missions d’ailleurs disponibles, libérer certaines populations de l’emprise porcine permet leur recrutement, à l’instar des archers squelettes, redoutables.
Nous pouvons avec la gâchette droite distribuer des ordres à tel ou tel type de golem, comme envoyer les unités à distance dégommer les tourelles, malheureusement, nous notons un sérieux manque de précision dans la démarche. En effet, nous avons beau appuyer à répétition sur certaines décisions, nos soldats ne réagissent pas toujours au quart de tour, rendant certaines phases d’attaques pénibles.
De même, une fois les unités envoyées au front, il faut impérativement passer à dos de canasson près d’elles en spammant le bouton X afin de les rassembler sous notre drapeau. L’inconvénient lorsque que nous avons éparpillé nos sbires pour attaquer simultanément plusieurs points stratégiques, c’est que nous ne les retrouvons pas forcément tous. Autant vous dire que lorsque que nous n’arrivons pas à remettre la main sur les golems disposant les soins aux autres, nous avons eu quelques soucis.
Comme dans tout jeu de stratégie, la collecte de ressources reste essentielle. Ici, nous délimitons à l’aide de la gâchette gauche une zone dans laquelle nous engageons les Allays. Ces feux follets restent alors sur le spot jusqu’à épuisement de l’ingrédient demandé, ou d’un assaut Piglin. Cette “récolte automatique” est loin d’être désagréable, car nous pouvons alors nous concentrer sur nos défenses et notre préparation sans trop nous inquiéter du reste, à condition d’avoir anticipé.
Enfin, parmi les éléments à ne pas négliger, abordons les colonnes d’améliorations. Ces statues ne peuvent être fabriquées que près du Puits Éternel, octroyant un plafond maximum plus élevé pour les matériaux que l’on peut récolter ou la possibilité d’invoquer encore plus d’unités. Essentielles à notre évolution, oublier d’y accorder une quelconque attention complique sincèrement la tâche en cours de partie.
- Le journal des améliorations décrit les possibilités
Un contenu solo un peu léger
Sur le menu principal, quatre possibilités s’offrent à nous. Le mode Versus que nous n’avons malheureusement pas pu tester a priori faute de serveurs disponibles, sur lequel nous reviendrons en fin de test. Un magasin dispenseur d’apparences en tous genres est disponible, permettant l’obtention de nouvelles armures contre quelques menues piécettes. Nous avons trouvé quelque peu dommage de ne pouvoir engager une partie en ligne contre d’autres testeurs afin d’essayer la composante multijoueur du titre, en revanche, la boutique vendeuse d’armure en poils de nubuck fonctionne, elle, plutôt bien.
Les Légendes Perdues sont des missions téléchargeables. Une seule, gratuite (les prochaines le seront-elles ?) est disponible pour le moment. Le challenge y est éminemment relevé, et la complétion de la mission débloque une armure dorée pour notre héros. Il y consiste à se défendre face à vingt vagues d’ennemis de plus en plus bourrines, avec un stock de ressources de départ à néant. Le meilleur score obtenu au moment de l’écriture de ce test demeure la réussite des sept premiers assauts, autant dire que l’apparence du Chevalier d’Or se mérite.
Le mode histoire, praticable autant en solo que jouable jusqu’à quatre joueurs en ligne, n’a pas été désagréable à parcourir. Étalée sur dix à vingt heures en fonction du niveau de difficulté adopté et de nos talents de stratèges, elle adopte une boucle de gameplay assez simple à exécuter, dont nous estimons que certains joueurs pourraient rapidement se lasser. Le schéma est du type : récolte de ressources, achats d’améliorations ou invocation de nos unités, combat contre une fortification ennemie, et rebelote. Petit point que nous avons trouvé sympathique néanmoins, si nous “oublions” d’attaquer certains avant-postes, ceux-ci grandiront et deviendront alors une petite base, puis une moyenne, avant de s’étendre en véritable forteresse.
La campagne réserve quelques petites surprises, comme de nouvelles montures à dompter, des assauts nocturnes de Piglins à repousser, quelques unités surpuissantes à découvrir lors de l’exploration. Nous avons même l’insigne honneur d’ouvrir quelques rares coffres au trésor parfois planqués dans ces endroits improbables, octroyant diverses ressources ou un slot d’ouvrier supplémentaire. Loin d’être inoubliable, le mode histoire nous a pourtant bien plu, et nous sentons clairement qu’il fait office d’immense tutoriel pour ce qui est assurément le cœur même du titre, le mode Versus.
Un mode multijoueur gorgé de promesses
Autant être francs, nous n’avons pas été dans la possibilité de lancer ne serait-ce qu’une seule partie en multijoueur sur notre vingtaine d’essais au cours de la phase de test. Cependant, nous avons pu nous essayer au un contre un, contre une IA. Et ce ne fut pas fameux, car au moment où nous débutions tout juste nos murs d’enceinte, l’armée adverse était déjà là. Bien décidés à ne pas se laisser faire, nous avons alors envoyé en urgence une armée de golems assaillir la base adverse. C’était peine perdue, l’IA avait déjà des tours d’archers par dizaine, des murs en pierre solides comme un roc, nous n’avons pas mis longtemps à capituler. Soit nous sommes extrêmement nuls (nous n’en excluons pas du tout la possibilité), soit il y a peut-être quelque chose à revoir concernant l’équilibrage.
Maintenant, concernant le joueur contre joueur, comme évoqué précédemment, nous n’avons à aucun moment sur notre semaine de test, été dans la possibilité d’atteindre une partie en ligne. Les serveurs étaient-ils disponibles ? La “faute à pas de chance” ? En tous les cas, c’est bien dommage tant nous aurions espéré pouvoir mettre en pratique ce que nous avons appris en solo. Notre Tious national a néanmoins quelques éléments de réponses à apporter dans sa preview que vous retrouverez ici. Pour résumer ses dires, ce mode permet des affrontements en 1v1, 2v2, 3v3 ou 4v4, dans des parties en Joueur contre Joueur contre Environnement. Le titre prend alors une toute autre dimension, accentuant l’aspect communication entre les membres d’une même équipe, la gestion des rôles devenant ainsi primordiale.
- Le visuel demeure agréable
Il nous tarde de pouvoir enfin mettre la main sur cette fonctionnalité aguicheuse. Reste à savoir si le matchmaking sera de qualité, prenant en compte le niveau des joueurs à terme. De ce qu’il en dit, Tious a été très largement emballé par le mode Versus, riche en sensations, renforçant alors notre envie de nous y mettre. Vivement !
Testé sur Xbox Series X (optimisé)