Ion Fury est un jeu développé par Voidpoint, et qui a été supervisé par 3D Realms. Un nom qui sonne comme un très lointain souvenir pour les aficionados des FPS des années 90. Ce sont eux qui sont à l’origine de la franchise Duke Nukem (en excluant Duke Nukem Forever qui fut terminé par Gearbox Software) et de Shadow Warrior. Et on peut dire qu’un tel passé se ressent dans Ion Fury, bourré de références à leurs précédents titres.
Très rétro dans l’apparence
Ion Fury utilise le moteur EDuke32, qui fut également utilisé pour certains portages de Duke Nukem 3D sur PC. Il va sans dire que le titre arbore un visuel très, très rétro. On retrouve tout ce qui faisait le charme des jeux de tir de l’époque, comme les sprites des ennemis en 2D réussis ou la quasi absence d’un scénario. L’héroïne, Shelly de part ses répliques, donne l’illusion de jouer le Duke qui aurait changé de sexe. Sous réserve que l’anglais oral soit compris, on ne peut s’empêcher de rire ou de trouver les tirades complètement absurdes.
On retrouve une certaine construction dans les niveaux qui ne se fait plus trop aujourd’hui. Chaque stage est une immense zone, très labyrinthique, où il faudra récupérer des clés de couleur pour ouvrir des portes de même couleur, et ce sans indication du chemin à prendre. Oui, encore une fois, c’est exactement comme Duke Nukem ou même Doom. Un tel principe de part la facilité de se perdre peut ne pas plaire à une génération de joueurs plus jeunes. Rébarbatif dans l’âme car aucun des niveaux ne fait exception à cette construction. Il reste néanmoins un certain plaisir à trouver son chemin par soi-même si l’on est fan des jeux de l’époque, car la sensation est la même, le tout rythmé d’une bande son qui correspond parfaitement au titre.
Toutefois, il existe quelques ombres au tableau. Le jeu souffre de très lourds ralentissements, du moins tant qu’il n’aura pas été mis à jour, et de crashs assez nombreux (plus de 10 lors de notre session de test).
Je bouge, je tire
Avec une histoire qui ne se développe guère au fil du jeu et quelques rares interactions, le but est d’arrêter le Dr Jadus Heskel. Et pour cela notre petite Shelly est plutôt bien équipée. Fusil à pompe, minigun, arbalète... Tout est là pour défourailler les ennemis comme on le souhaite. On peut regretter cependant l’absence d’une petite pointe de folie au niveau des armes, où rien ne sort vraiment de l’ordinaire.
On peut noter la présence des tirs dans la tête, tuant l’ennemi d’un seul coup. Appréciable et étonnant à la fois pour un jeu très rétro... Mais pas aussi jouissif que cela pourrait l’être. L’IA s’avère extrêmement stupide. Ne bougeant que rarement lorsqu’elle s’oppose au joueur, il n’est pas difficile de viser la tête et de terminer le combat rapidement. Elle n’est d’ailleurs pas vraiment dotée d’un excellent pathfinding et fonce dans le mur la plupart du temps. Seuls les boss opposent une véritable résistance.
Les armes posent aussi un léger problème, ou plus spécifiquement les munitions. Cela ne reste qu’un détail mais s’avère très gênant lors de la partie, car les munitions sont ramassées même si on est déjà plein. De quoi finir presque coincé si trop d’ennemis sont en vie et qu’il n’y a plus de balles nulle part.
Un solo long et... c’est tout
Ion Fury propose une campagne avec de multiples difficultés pour environ 10h de jeu, en ligne droite. Tout comme ses homologues des années 90, chaque niveau propose une multitude assez folle de secrets. Et le jeu nous le fait comprendre très vite. Avant de terminer la zone, un message s’affiche nous indiquant le nombre de secrets restants avant de continuer. De quoi tendre la carotte au joueur qui souhaite tous les trouver. Appelées « Planque de Dick », ces zones secrètes sont la plupart très bien planquées et l’on ne peut que rester ébahi devant la manière dont elles ont été cachées. On se retrouve à dépasser les 20h de jeu, si ce n’est plus dans les difficultés les plus hautes.
Et... c’est tout. La rejouabilité se limite uniquement à refaire le jeu dans une difficulté différente. Ion Fury ne propose pas de mode coopération en local ou en ligne, ni même de mode multijoueur tout court, là où Duke Nukem 3D sorti pourtant avant les années 2000 avait déjà une composante pour jouer à plusieurs.
Le coin des chasseurs : les succès du jeu, au nombre de 29, sont très classiques. Ils consistent à le terminer, incluant la difficulté la plus élevée, d’exécuter certaines actions particulières et de trouver des secrets.