Honk ! Honk ! Quelle horrible onomatopée de bruit de klaxon, me direz-vous. Que nenni, vous avez là affaire au cri de contestation le plus puissant entendu sur les réseaux sociaux cette année. Et ce cri, on ne le doit ni à un gilet jaune éborgné, ni à un politicien en plein déni de magouilles mais bien à une créature déjà devenue mythique, passée à ça d’être la personnalité de l’année pour le Time devant Greta Thunberg : la blanche et immaculée Oie. Oui, avec une majuscule puisque cette finaude n’a pas eu le droit d’être baptisée par ses créateurs. Untitled Goose Game, telle est la recherche que vous allez faire dans le Market Place de votre Xbox ou dans l’onglet du Game Pass pour faire la rencontre de ce volatile hors normes.
Nulle blanche colombe ici bas
Mais pourquoi diable auriez-vous envie de jouer à un jeu de l’oie ? Et bien parce que les choses ne sont pas aussi simple qu’elles ne paraissent. Honk à vous d’avoir pris peut-être un peu de haut ce volatile un peu benêt qui se déplace maladroitement dans des environnements cartoonesques très simplistes. Car il faut l’avouer, lorsque l’on prend en main notre héroïne du jour, on a de quoi être décontenancé. Elle avance maladroitement avec une inertie atypique lui conférant un aspect indomptable particulièrement déroutant. Les actions, quant à elles, sont basiques. Oie peut courir, déployer ses ailes pour effrayer ses ennemis et pousser son cri de révolte ou encore attraper des choses avec son bec.
Sans foi ni loi
Mais quel est le but de Oie dans la vie ? Ramener une cloche dorée dans son nid. Oui, la bête est coquette. Sachez cependant que cela n’est pas une mince affaire. Les moyens d’actions sont limités et il faut alors redoubler de malice pour se sortir des situations que les développeurs ont imaginées. Le jeu se divise en quelques tableaux qui proposent tous des objectifs principaux à remplir pour passer à la zone suivante, mais aussi des secondaires assez farfelus qui boostent un peu la (très) courte durée de vie. “Faire porter les mauvaises lunettes au garçon.” : la consigne est simple, certes. Mais pour ce faire, il faut se casser un peu les méninges et savoir observer l’environnement, que ce soit les objets qui s’y trouvent tout comme les interactions possibles avec le décor. Plus fort que Snake, l’autre animal du jeu vidéo qui excelle dans l’art de l’infiltration, Oie peut essayer de distraire les gens qu’elle croise, se cacher dans l’ombre et choisir le meilleur moment pour agir. Profiter que le garçon ait les mains occupées pour courir défaire son lacet et ensuite l’effrayer afin qu’il se mette à courir et se casse la figure. Subtiliser ses lunettes alors perdue et les remplacer par celles volées plus tôt au vide grenier de la voisine. Le tour est joué. Simple comme bonjour, non ?
Bon, ok, tous les objectifs ne sont pas aussi farfelus ni leur résolution directe aussi bien ficelée que cela. On peut même très bien abuser des scripts et tenter de cocher la to-do list en faisant le bourrin car le gameplay n’est pas des plus profonds en plus d’être permissif. Il est évident que le jeu n’est pas un triple A bien ficelé mais plus un petit concept original bien exécuté qui procure un plaisir simple. Et quel plaisir à dire vrai. Le vent de fraîcheur et le brin de folie emmènent le joueur dans des situations assez folles (à l’échelle d’une oie) et terriblement amusantes. La vague de bonne humeur amenée par l’espièglerie et le caractère belliqueux de l’animal suffisent à marquer les esprits et à avoir envie de crier Honk Honk aux gens qui nous importunent dans notre quotidien. C’est bien là toute la magie de cet Untitled Goose Game : nous faire penser autrement et nous permettre de vivre notre meilleure vie en se fichant bien des conséquences de nos actes. Une oie effrontée, voilà la prochaine héroïne qui vous fera rêver éveillé.
Le coin du chasseur : foutez la paix à cette pauvre bête ! 25 Succès au total pour 1000G. Une petite partie concerne la progression alors que d’autres sont secrets et nécessitent des actions particulières plus ou moins difficiles à réaliser.