Everreach : Project Eden est un action RPG développé par la petite équipe du studio hongrois Elder Games. Dès son annonce, le jeu a tout de suite été associé à la licence Mass Effect. Il faut dire que les deux univers se ressemblent un peu (voire beaucoup sur certains passages) et que l’une des scénaristes de Bioware, Michelle Clough, fait partie de l’aventure. Il est forcément flatteur pour un jeu indépendant d’être comparé à une grosse saga vidéoludique, mais attention de ne pas se brûler les ailes, le revers de la médaille pourrait être violent. Nous avions eu un aperçu du jeu lors de la Gamescom 2019 et s’il nous avait intéressés, il nous avait aussi quelque peu inquiétés quant à sa réalisation. Malheureusement, les choses n’ont que peu changé depuis.
Bienvenue sur Eden
Dans Everreach : Project Eden, nous incarnons Nora Harwood, membre de la division de protection d’Everreach. Envoyée sur la planète Eden pour sécuriser la colonisation, elle va se retrouver confrontée à une mutinerie au sein des colons. En effet, les hommes de l’avant-poste d’Eclipse se sont mis à attaquer l’avant poste de Nova (point de chute de notre héroïne) sans véritable raison. Nora se voit ainsi confiée la mission de comprendre les raisons de ces attaques et va découvrir que cette planète n’est pas aussi viable qu’espéré.
Pour les personnes ayant joué à la série Mass Effect, et en particulier au dernier épisode Andromeda, on ne peut s’empêcher de retrouver de grosses similitudes entre Nora et le Pionnier ainsi que dans le processus de sécurisation de la colonisation d’une planète. Bonne nouvelle, la comparaison est aussi valable sur la qualité de l’écriture et du scénario. En effet, ce sont sans conteste les plus grandes qualités du jeu (et malheureusement presque les seules…). L’histoire est prenante et propose plusieurs rebondissements bienvenus, les dialogues sont nombreux et de qualités et certains personnages secondaires sont bien écrit, en particulier 73-Q le robot qui nous accompagne au long de l’aventure.
De plus, Everreach : Project Eden offre lui aussi un système de choix dans les dialogues. Modeste cependant, il n’a pas de grosses conséquences sur le déroulement de l’histoire en dehors de la fin du jeu proposant deux versions différentes. Dommage, l’idée est là, mais n’est pas suffisamment exploitée. Enfin, en plus des dialogues, le jeu s’efforce de nous offrir un vrai background à l’univers en semant ici et là quelques codex qui nous en apprennent un peu plus sur les personnages, lieux et entités de cet univers.
En revanche, un problème se pose pour les anglophobes : tout le jeu est en anglais, écrit comme audio. Ce n’est pas un niveau des plus techniques, mais il demande tout de même une certaine connaissance de la langue pour pouvoir apprécier l’écriture du jeu et son scénario qui devrait occuper les joueurs entre 6 et 8h.
Retour en arrière
Comme tout bon RPG qui se respecte, Everreach propose un système de leveling permettant d’attribuer les points de compétences fièrement obtenus dans 3 branches différentes : force, agilité et intelligence. Elles offrent différentes améliorations du personnage comme son nombre de points de vie ou son endurance par exemple. Le jeu mise aussi sur un arbre de compétences qui se déverrouillent en échange de ressources trouvées dans l’aventure. Il faut cependant choisir avec soin ce que l’on souhaite obtenir tant les ressources sont rares ou difficiles à obtenir, d’autant plus qu’il n’est pas possible de tout débloquer.
Pour obtenir ces précieux matériaux, il faut bien ouvrir les yeux et ne pas hésiter à explorer un peu la carte pour y trouver des coffres. Si les plus basiques s’ouvrent sans soucis, d’autres demandent réflexion et adresse dans deux mini-jeux plutôt frustrants de par leur difficulté.
Côté gameplay, on est sur un TPS classique dans lequel nous affrontons des ennemis humains ou robotiques à l’aide d’un fusil d’assaut et d’un pistolet. Autant ne pas tourner autour du pot, les sensations de tir sont complètement ratées. Le viseur bouge dans tous les sens et il est très difficile d’être précis (même sur un ennemi à quelques mètres de nous). On en arriverait presque à se demander si Nora n’a pas fait ses armes du côté de l’Empire et des Stormtrooper. À contrario, les ennemis disposent d’une visée presque surhumaine puisqu’ils n’ont aucun mal à nous atteindre peu importe la distance. Les combats en deviennent rapidement usants et peu amusants. Ajoutez à cela des checkpoints assez éloignés les uns des autres et la frustration montrera vite le bout de son nez après plusieurs morts. Et malheureusement, le reste du gameplay n’est pas une franche réussite. Les déplacements sont lourds et rigides voire même buggés en position accroupie. Les quelques phases en vaisseau rattrapent un peu la copie, mais pas suffisamment pour oublier le reste.
Des allures de bêta
Le gameplay n’est malheureusement pas le seul loupé du jeu, sa technique ainsi que sa réalisation suivent le même chemin. Tout d’abord, même s’il parvient à proposer quelques tableaux sympathiques, Everreach ne flatte pas vraiment la rétine. Il est même assez daté dans sa globalité, car bien que nous ayons appréciés avoir différents biomes durant l’aventure, ceux-ci sont cruellement vides à l’exception de quelques plantes ou créatures, ennemis et coffres.
Étant un jeu indépendant, qui plus est développé par une petite équipe, nous aurions pu pardonner ces éléments au jeu. Mais c’était sans compter la multitude de bugs et d’errances techniques que se traîne le titre. En effet, pendant toute l’aventure, nous avons rencontré d’innombrables baisses de framerate et de freezes, surtout pendant les affrontements (et pourtant nous étions sur Xbox One X…). Notre personnage s’est aussi retrouvé plusieurs fois littéralement dans le décor, mais heureusement sans y rester bloqué. Voulu ou non, la caméra est constamment prise de bougeotte lors des dialogues ce qui est assez désagréable. Et enfin, les chargements sont plutôt longs ainsi que le lancement du jeu qui s’est montré plusieurs fois capricieux.
C’est assez triste de lancer un jeu dans cet état, on a presque l’impression d’être sur une version bêta avec la quantité de bugs et la réalisation bancale qui nous est proposée. On garde cependant un bon souvenir de la partie audio. Les musiques accompagnent bien les différentes scènes d’action, mais c’est surtout la qualité du doublage que l’on tient à souligner.
Le coin des chasseurs : Everreach : Project Eden propose 10 succès pour un total de 1000G. Ils sont relativement faciles, pour peine que l’on explore au maximum les environnements afin de remplir les objectifs demandés. À défaut d’être un bon jeu, il permettra au moins aux chasseurs d’ajouter un nouveau jeu sur leur tableau de chasse.