Test - Call of Duty Modern Warfare (Campagne) - Arme au point

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Une année après que la campagne se soit fait la belle de la licence Call Of Duty, Infinity Ward revient aux commandes afin de corriger le tir. Car oui, il y a un public pour les histoires scriptées et solitaires, donc des acheteurs de COD intéressés par autre chose que le multi. Et pour le FPS qui tente de dominer le monde, c’eût été dommage de se priver d’une partie des joueurs. Ce test s’adresse à ces quelques personnes désireuses de savoir si Modern Warfare est bien le shooter à acheter absolument en cette fin d’année, quand bien même fusse-t-il seul sur ce créneau.

À l’Ouest, rien de nouveau

Modern Warfare, sorti comme sous-titre de Call of Duty 4, était une sacrée expérience à l’époque. Plus sombre, mieux rythmée, plus violente, la campagne solo avait su marquer les esprits de par sa technique solide couplée à une dose d’action non-stop et surtout variée. Après s’être perdue dans les méandres des épisodes tentant de réitérer le succès, la recette s’est surtout essoufflée. Peut-être est-ce pour cela que cet opus suscite autant d’intérêt, puisque vendu comme un renouveau, s’installant même comme un reboot des Modern Warfare. Quoi qu’il en soit, après une poignée d’heures de jeu, force est de constater que l’aventure est aussi efficace qu’avant, même si…

Henry Cavill jalouse cette moustache

Il y a une sorte de bipolarité dans cette campagne, tout comme dans les précédentes. Et en cela, il est toujours difficile de dire que Call of Duty se joue avec grand intérêt pour son histoire. Cependant, un réel effort de mise en scène et de narration rendue intelligible est à constater. La volonté de faire les choses de manière toujours plus cinématographique amène son lot de cinématiques léchées mettant en avant un travail de modélisation des visages très bien réussi et des idées de mise en scène assez sympathiques. À l’image de cette caméra qui quitte le point de vue à la première personne pour s’élever au-dessus du groupe de militaires avant de redescendre sur un autre, rendant fluide le passage d’un protagoniste à incarner à un autre. On arrive d’ailleurs à trouver ces différents soldats sympathiques voire même charismatiques contrairement aux antagonistes peu développés. Les femmes fortes sont bien représentées dans ce nouvel opus, n’en déplaise aux rageux au cerveau atrophié. Pour eux, il reste le capitaine Price, sérieusement badass. Les doublages convaincants ne sont pas étrangers au succès de ces personnages (même si en VF, tout le monde parle français sans distinction, ce qui n’est pas le cas en VO). L’histoire prend même le temps d’étoffer le background de certains nouveaux via des flashbacks relatant leur parcours. On parle bien sûr de Farah et de son frère, deux résistants d’un pays imaginaire coincé entre des terroristes et l’armée russe.

Cache-cache nocturne

Leur conflit, on s’en moque un peu finalement, la guerre restant la guerre. Des armes chimiques volées d’un côté, des agents spéciaux de l’autre tentant de sauver le monde ou d’éviter que les choses ne dérapent encore plus. L’enjeu n’est qu’un prétexte à une seule chose : la variété de l’action et des paysages. Et cela, Call of Duty sait faire. Ce qu’il ne sait toujours pas, par contre, c’est rester sobre en s’en tenant au grand spectacle. Le jeu est une fois de plus coincé entre l’envie de tout faire exploser tandis que de temps en temps, le scénario lorgne vers le sensationnalisme censé provoquer l’effroi face aux horreurs de la guerre. À une époque, on pouvait être impressionné par l’improbable attaque terroriste dans un aéroport, jouant un infiltré obligé de tirer sur des civils. Ici, la tentative de choquer est plus maladroite, moins percutante et finalement, ce n’est pas plus mal que le bouchon ne soit pas poussé plus loin. Plutôt que de s’évertuer à être ce qu’il n’est pas, à savoir une fable moralisatrice, Modern Warfare devrait définitivement se concentrer sur ce qu’il sait faire le mieux : emmener les joueurs d’un point A à un point B pour les divertir durant une grosse poignée d’heures. D’autant plus que les dialogues ne brillent ni par leur finesse ni leur pertinence. La présence même des citations “profondes” durant les loadings n’en devient toujours que plus ridicule.

Les bidasses en folie

Tout feu tout flamme

Place à l’action, celle qui fait que l’on joue finalement à une campagne solo de COD. La variété des situations et des quelques gadgets est plutôt bien dosée même si un goût de peu reste en bouche. Dommage car il y a pléthore de choses qui auraient pu être implémentées dans le gameplay tout le long de l’aventure au lieu d’être cantonnées à quelques scènes uniquement, au bon vouloir du scénario. Le fait de pouvoir contrôler des drones kamikazes est plutôt cool mais une sur-utilisation durant un chapitre rend leur absence frustrante par la suite. De même, les phases plus infiltration permettent des choses intéressantes avec certaines zones de jeu plus ouvertes, proposant alors des possibilités d’approche plus variées et laissées au libre arbitre du joueur. Les niveaux sont même parfois tellement ouverts que l’on oublierait presque que l’on joue à un FPS scripté. Cette composante, le jeu nous le rappelle à d’autres moments très maladroitement. On nous demande de suivre un blindé, une roquette scriptée nous tue. Ok, le suivre mais pas de trop près. On traverse un carrefour sur Picadilly et on meurt. Pourquoi ? Refaire la scène permet de voir qu’un accident de voiture est prévu à cet endroit. Seulement, on ne pouvait le savoir. La liberté amène plus qu’avant encore des zones de flou et d’incompréhension de l’action. On zappe ce que l’on est censé voir et on meurt de manière idiote. Liberté d’un côté, punition de l’autre. Difficile de trouver du plaisir là-dedans. D’ailleurs, dans les difficultés plus élevées, l’expérience reste plus pénible que plaisante même si on évite les situations improbables de vagues infinies d’ennemis qui attendent que l’on atteigne le point de sauvegarde suivant. Ceux-ci ne sont d’ailleurs pas toujours très bien placés. Il y a donc du mieux sur la liberté et l’aspect moins scripté mais cela ne se fait pas sans heurts. En dehors de cela, les missions s’inspirent de situations marquantes de différents films, chose peu déplaisante. De Zero Dark Thirty à 13 hours, les références tapent larges et les phases de gameplay qui en découlent sont toujours très convaincantes.

Les fameux suppos de l’enfer

Du centre de Londres aux villes en ruine en bordure de désert, Modern Warfare fait voyager. Il sait surtout mettre en valeur une technique plus soignée que sur les dernières itérations. Le soin apporté à la modélisation des environnements est une nouvelle fois un plus indéniable en termes d’immersion. La modélisation des personnages et leurs animations ne sont pas en reste, c’est un plaisir de voir tout le monde se faufiler sur le champ de bataille. Cette fois le moteur propose de très jolies choses avec une gestion de la lumière assez classe, des explosions et effets pyrotechniques très convaincants (les flammes avançant dans un tunnel, notamment), des interactions avec les décors bienvenues et des textures très propres. Le jeu tourne comme un charme sur One X en 4K avec HDR. Le travail sur le son est aussi très bon avec une spatialisation aux petits oignons sur le champ de bataille. Soulever ce point ce n’est pas rien puisqu’il permet aussi de parler du feeling des armes. Tant au niveau du son que de la retranscription de leur puissance dans les corps qui se désarticulent, ce Modern Warfare fait très plaisir au joueur. Certes, l’assistance à la visée est toujours très présente (on dispose de quatre niveaux d’aide dans les options) mais le gunplay est solide et terriblement satisfaisant. Car c’est bien cela que l’on attend d’un jeu de guerre : des sensations plus que des émotions passées à la moulinette hollywoodienne.

Bilan

On a aimé :
  • Un rythme bien dosé
  • Une diversité des situations toujours bienvenue
  • Bien beau même si la guerre c’est moche
  • Des niveaux plus ouverts
On n’a pas aimé :
  • Pourquoi encore jouer le sensationnalisme ?
  • Des idées de gameplay qui passent vite à la trappe
  • Des scripts un peu foireux
La campagne, ça vous gagne !

Modern Warfare est-il la nouvelle référence du FPS solo scripté ? Assurément. Ok, la concurrence ne court pas les rues donc cela n’est pas difficile mais il n’empêche que le travail réalisé par Infinity Ward sur cet opus le place dans le haut du panier de la série. Tous les éléments sont là pour apporter au joueur son shoot d’adrénaline entre deux moments plus apaisés. La variété des situations est indéniable et même si l’aventure est à nouveau courte, on en réclame plus juste parce que l’ensemble est suffisamment bon pour qu’on lui pardonne ses habituels errements en terme de sensationnalisme et de scripts abusifs.

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Call of Duty Modern Warfare

PEGI 0

Genre : FPS

Editeur : Activision

Développeur : Infinity Ward

Date de sortie : 25/10/2019

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, PC Windows