Test - FIFA 20 : le Volta reigne ?

«C’est l’histoire d’un patch» , - 3 réaction(s)

Avec FIFA, tous les ans c’est la même rengaine : on essaye au début de l’été, celui-ci change un peu avec la démo pour, au final, être totalement différent quelques semaines plus tard lors de sa sortie dans le commerce. Cette année, FIFA 20 ajoute une nouvelle ligne à sa feuille de route : le correctif juste après la sortie. En effet, lors de sa sortie, le jeu était tellement bancal que les équipes d’Electronic Arts se sont rapidement penchées sur un correctif salvateur. De notre côté, on a préféré attendre de tester ça nous-mêmes avant de nous prononcer…

Balance ton patch

Ah oui les fameux...

Ce sont de drôles de semaines qui viennent de passer pour ce FIFA 20. Lorsque le jeu est arrivé entre nos mains il y a de cela quelques semaines, le choc fut brutal. Le rythme des matchs était effréné tel que l’on ne l’avait jamais connu dans l’histoire récente de la série (pourtant réputée pour son gameplay misant tout sur les attaques rapides), l’inertie était exacerbée sur les joueurs grands et/ou lents, les défenseurs étaient amorphes et les ailiers de percussion, de fait, intouchables. Bref, on n’a clairement pas passé un bon moment. Cependant, ne voulant pas se précipiter, on a continué à tester “au cas où” et c’est là que le premier patch correctif est arrivé. S’il a changé certaines choses, il ne porte de “correctif” que son nom.

Et le pire, c’est que ce n’était pas fini...

En effet, le changement majeur apporté avec ce patch touche surtout l’inertie des joueurs. Dorénavant, les joueurs sont bien moins emportés par leurs poids que par le passé. Dans les faits, on peut dire qu’un joueur comme Raphaël Varane ne donne plus l’impression de jouer avec des chaussures lestées face à Antoine Griezmann. On a volontairement pris en exemple un défenseur et un attaquant plutôt lents pour bien montrer à quel point l’inertie desservait totalement les défenseurs à la sortie du jeu. Les défenseurs n’avaient d’ailleurs vraiment pas besoin de ce désavantage tant les jauges ont toutes été poussées au maximum vers l’attaque cette année.

Quelque chose à ajouter ?

Bien que l’inertie ait été amoindrie, permettant un meilleur contrôle des joueurs, la défense a malheureusement été complètement bafouée. Si certains épisodes donnaient un boost de vitesse ridicule au dernier défenseur pour rattraper un attaquant parti seul au but, cette année la défense est complètement amorphe. FIFA 12 avait introduit la défense tactique qui fut une révolution à l’époque avant de s’imposer comme LA référence ! FIFA 20 lève tranquillement la patte pour uriner dessus. En effet, la défense tactique ne garde que le nom de ce système de jeu. On conserve bien entendu l’utilisation du A pour mettre le défenseur à distance et le B pour tendre la jambe pour tenter d’intercepter la balle. Le problème ? Le défenseur est bien trop loin du ballon pour pouvoir tenter quoi que ce soit dans ces conditions. Il est donc nécessaire de tout gérer soit même en défense pour être un minimum efficace. Si, de notre côté, nous utilisons la méthode manuelle depuis des années, ce n’est pas le cas de la majorité des joueurs.

Comme si ces errements défensifs ne suffisaient pas, il faut en plus que les attaquants soient ultra dominants. Sinon ce ne serait pas drôle. En plus des 9 pouvant larguer les défenseurs centraux au moindre appel dans la profondeur, EA Canada a dit vouloir déplacer le jeu sur les ailes pour y créer plus de duel entre les ailiers et les latéraux. En réalité, ils ont juste créé une simulation de boucherie tant les Mbappé, Neymar, Salah, Mané, Aubameyang et les autres sont avantagés. Bien évidemment, ils sont encore plus aidés par leur vitesse que d’habitude mais en plus les dribbles sont bien plus efficaces et faciles à sortir que par le passé et les latéraux sont sacrément à la peine. Un match de FIFA 20 se résume plus ou moins à rechercher ces joueurs excentrés pour faire la différence et parvenir à la surface.

Tout est fait pour marquer le plus possible et proposer le plus de spectacle. Le problème, c’est que ce n’est plus du football
Pauvres genoux...

Le plus improbable dans tout ça réside dans le fait que malgré cette nette accélération du jeu vers l’avant, les phases de possession ont été ralenties au milieu de terrain. Si les passes ping-pong sont toujours de la partie, il est plus difficile de se retourner avec le ballon pour trouver une solution. Ces phases de jeu sont plutôt rares dans un match de FIFA 20 mais c’est tout de même surprenant de voir la différence de tempo entre la méthode efficace mise en avant et ce que les joueurs demandent. Même si le patch a adouci quelques bobos en défense, on reste quand même sur un rythme de jeu bien trop élevé. Par exemple, les matchs à plus de 10 buts en ligne n’étaient pas rares du tout avant l’arrivée du patch. On était, la plupart du temps, sur des matchs à plus de 8 buts. Depuis la mise à jour, on tourne plus aux alentours de 5 à 7 buts par match. Tout est fait pour marquer le plus possible et proposer le plus de spectacle. Le problème, c’est que ce n’est plus du football.

Il y a le Volta et le reste

De son côté, Volta est la star de cet épisode. Mis en avant lors de l’annonce du jeu à sa sortie, le mode descendant le FIFA Street est un ajout plutôt chouette. Se dotant d’une campagne scénarisée (remplaçant The Journey de Alex Hunter), de matchs en ligne ainsi qu’en local, Volta est une sorte de jeu dans le jeu. Le gameplay se veut d’ailleurs encore plus rapide et fluide que dans les matchs classiques.

Une ruelle un ballon. Quoi d’autre ?

Proposant des modes en 3 contre 3, 4 contre 4 sans gardien, 4 contre 4 avec gardien, 5 contre 5, avec ou sans mur, avec différentes tailles de terrain et avec des petits ou grands buts, Volta propose une belle variété de situations. On ne joue pas de la même façon sur un grand terrain sans mur que sur un petit avec murs. Le premier se basera plus sur les déplacements et le jeu rapide en espace restreint tandis que le second permettra et demandera d’enchaîner les tricks plus rapidement.

EEEE préfère le Y

La campagne de Volta nous amène d’ailleurs à jouer dans toutes ces configurations les unes après les autres. Sous forme d’un tour du monde du foot de rue avec pour objectif la Coupe du monde. On y suit les aventures de notre avatar, masculin ou féminin et créé de toute pièce, dans sa quête du Graal. Sous la coupe de Jayzinho, on a pour objectif de reconstruire une équipe pas à pas en recrutant de nouvelles têtes à mesure des matchs remportés. À l’instar de FIFA Ultimate Team, il faudra maximiser l’entente entre les joueurs, en bâtissant une équipe ayant le plus d’affinités grâce à leur terrain de prédilection (Tokyo, parking, Rio, Amsterdam, etc.) mais aussi grâce à leur système préférentiel. Faire jouer un joueur en triangle à pointe basse le rendra moins efficace s’il préfère un système en I.

Il est possible de tester différentes configurations de terrain/équipes

Le mode Volta est une belle addition au contenu de base de FIFA. Le gameplay change et il est le parfait apéritif, ou permet de casser le rythme des matchs classiques, lors des soirées entre amis. Le fun est bien plus présent même si les tirs manuels demanderont quelques matchs d’ajustement. Un peu comme pour les coups francs qui sont les mêmes en classique ou en Volta et qui demanderont de longues heures de pratique. C’est simple, en ligne, il aura fallu attendre notre 25e match pour voir un premier coup franc terminer au fond. Et pour l’instant, des dizaines de matchs plus tard, ça reste le seul à avoir fait filoche. Le système est tellement approximatif qu’il risque d’encourager davantage les combinaisons au sol que les tentatives directes. Pour faire simple, on doit placer un viseur dans le but avec le stick gauche (la cible devenant plus difficile à contrôler à mesure que l’on approche des poteaux), charger la frappe avec B puis appliquer un effet avec le stick droit avant de tenter une frappe synchronisée pour terminer le tout. C’est laborieux comme rarement et ce système a aussi été repris pour les penaltys. Comme si les coups francs ne suffisaient pas…

Pour le reste on est sur du classique avec très, voire trop, peu d’évolution. Si la carrière se dote de quelques dorures supplémentaires, le reste joue la carte de l’immobilisme. Toutefois, le contenu reste vraiment très conséquent que ce soit en mode de jeu ou en licence, malgré la perte de droits sans grosse conséquence pour la Juve. FIFA Ultimate Team reste la machine à billets par excellence. On garde toujours les modes spéciaux en Coup d’Envoi comme le mode élimination, les modes où les buts de la tête ou en dehors de surface comptent double. On aurait d’ailleurs franchement aimé que ces modes soient intégrés aux matchs amicaux en ligne pour en profiter avec des amis situés ailleurs que sur le même canapé que nous.

Mais si tu sais, le mec en sombre là bas !

Même dans son apparence générale, FIFA 20 joue au jeu des 7 erreurs. Les commentaires du duo Mathoux/Ménès commencent vraiment à tirer sur la corde. Graphiquement, on est là encore sur, presque, une copie-conforme de FIFA 19. Pour qui n’a pas l’œil aiguisé et l’habitude de ces jeux, on pourrait se méprendre à voir deux fois la même chose. On note bien quelques animations rendant les prises de balles et certaines accélérations un peu plus réalistes mais c’est tout. C’est maigre. Trop maigre. Si l’on ajoute à ça un système de matchmaking ne prenant que trop peu en compte les différences de tons de maillots, on se retrouve régulièrement à jouer avec deux équipes portant un maillot très sombre lorsque que le HDR est activé. Un vrai régal... pour les maux de tête.

Bilan

On a aimé :
  • Volta. Enfin un peu de fraîcheur
  • Un catalogue de licences toujours impressionnant
  • Un gros contenu
On n’a pas aimé :
  • Une vision étrange du foot
  • Le rythme bien trop rapide
  • Les ailiers vraiment crackés
  • Les défenseurs complètement à la ramasse
  • Les coups francs… vraiment besoin d’argumenter ?
Pas ça, pas maintenant...

Quelle déception que ce FIFA 20 ! La gestion du rythme des matchs n’a jamais été le point fort de la série mais cette année, son rythme rapide couplé aux largesses défensives et à la toute puissance des ailiers donne des résultats qui sont au-delà de l’abracadabrantesque. Comme si l’opération porte ouverte de Monaco - La Corogne ou Lyon - OM était une norme et non plus l’exception. Bien que ces matchs forgent la légende de ce sport, c’est bien parce qu’ils sont une exception et pas la règle. C’est en tout cas une année à oublier pour FIFA, en espérant le voir revenir avec de bien meilleures intentions sur next-gen.

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FIFA 20

PEGI 0

Genre : Sport

Éditeur : Electronic Arts

Développeur : EA Sports

Date de sortie : 27 septembre 2019

3 reactions

Blondin

21 oct 2019 @ 12:05

Plutôt d’accord dans l’ensemble.

Après, je base mon jugement sur le solo uniquement, je ne joue pas en multi. J’ai trouvé Volta bidon, mais ça c’est moi, je préfère me faire un bon vieux match de championnat ou de CL qu’un 3VS3 sous un pont en survet de foot locker. ça a le mérite d’apporter de la nouveauté, certes, mais si c’est pour faire un mode carrière au rabais, j’aurais dit non merci.

Bref, sinon assez d’accord, sauf pour le correctif qui, je trouve, a quand même apporté quelque chose de positif au gameplay :

je suis une vraie chèvre en défense, je l’ai toujours été, jusqu’à la défense tactique de FIFA 12 je jouais en « légende », depuis j’ai baissé pour jouer en « champion ». Et c’est vrai que sur ce FIFA20, la part donnée à l’attaque était tellement belle que je vérifiais plusieurs fois si j’avais pas baissé le niveau de difficulté tant je marquais comme je voulais... Je suis donc repassé en « légende », histoire de corser à nouveau un peu le truc. Ben depuis le correctif, je suis (re)repassé en « champion ». J’imagine que pour les excellents joueurs, l’attaque reste trop facile, mais pour le coup j’ai senti une différence, pas forcément extrêmement nette, mais tout de même significative, par rapport au jeu de fin septembre.

Et oui, j’ai encore plus de mal sur FIFA 20 que sur les éditions précédentes à stopper une action adverse au milieu de terrain tant les attaquants ont de la magie dans les pieds, ça se règle quasiment toujours dans ou aux abords de la surface de réparation : quand tu cours après un attaquant, t’as l’impression que ton défenseur est empêtré dans un mètre de boue, et si enfin t’arrives à aller au duel, le mec a tellement le ballon collé aux pompes qu’il faut se battre comme un chiffonnier pour espérer récupérer le truc (et l’envoyer dans les pieds d’un autre attaquant qui se trouve comme par magie sur la trajectoire du ballon).

L’un dans l’autre, depuis la MAJ des effectifs et le mode carrière corrigé, je prend du plaisir sur le jeu. C’est sans doute un mauvais FIFA (mon jugement reste largement assombri par ce lancement foutage de gueule), mais ouais, je m’amuse plutôt pas mal maintenant.

GigaTRIPELX

22 oct 2019 @ 01:54

C’est clair que maintenant en comparant PES et Fifa, PES est devant car plus réaliste dans sa réalisation et gameplay, cependant le fun, punch physique de Fifa tout en donnant aux gardiens de meilleurs perf , lui manque plus que ça pour que PES redevient la référence ultime comme a l’époque.. et ce coté moins robotisé aussi qui s’améliore année par année très lentement. mais le progrès est la.

Bref, FIFA est a fond quand PES n’a pas fini sa construction et le rattrappe..

FABRICE8282

17 mai 2020 @ 14:13

Pas du tout d’accord. J’y joue depuis peu et je trouve le gameplay très différent, plus réaliste. Pour moi c’est une bonne évolution. Et je ne trouve pas que PES soit mieux, loin de là. Précision : je joue en mode carrière de manager.