Test – Blair Witch, un jeu qui a du chien ?

«Flair Witch» , - 2 réaction(s)

Avant que le genre du found footage ne revienne à la mode à la fin des années 2000, le film Blair Witch de 1999 restait encore ancré dans les mémoires, créant par la même occasion une génération de traumatisés des randonnées forestières. Disparition d’enfants, sorcellerie, rites sataniques, repliage de tente deux secondes… Le cocktail parfait pour une ambiance malsaine et oppressante. Avec la Bloober Team (Layers of Fear) derrière les manettes, pouvait-on rêver d’une meilleure équipe pour nous filer les miquettes ?

T’es sûr que c’est par là Carrefour ?

JOSH ??

Grâce à un parti pris audacieux et une campagne marketing ingénieuse, The Blair Witch Project fit sensation en 1999, demeurant de nombreuses années le film le plus rentable de l’histoire du cinéma. Pourtant sorti en plein âge d’or du survival horror, il n’a eu droit qu’à quelques adaptations vidéoludiques plutôt moyennes sorties exclusivement sur PC. De nombreux jeux horrifiques ont depuis emprunté les codes imposés par le film, du trop méconnu Forbidden Siren à Outlast, bien évidemment. Les droits du film ayant été récupérés par la société Lionsgate, qui nous a pondu une nouvelle suite très passable au cinéma en 2016, les créateurs de la série Layers of Fear ont été missionnés de travailler sur un jeu basé sur l’univers de la franchise.

Faudrait penser à l’arroser de temps en temps votre ficus !

Nous voilà donc dans la peau d’Ellis, policier d’une petite bourgade américaine, accompagné de son plus fidèle compagnon, Bullet, partis à la recherche d’un gamin mystérieusement disparu dans les bois de Black Hills. Arrivés sur place, on comprend qu’Ellis n’est pas attendu par ses collègues, qui n’auraient certainement pas voté pour lui comme délégué du personnel. Il pénètre donc dans la forêt seul, armé de son talkie walkie, de sa lampe torche et de biscuits pour son toutou.

SILENT (BLACK) HILLS

Forte de son expérience narrative, la Bloober Team nous propose donc un jeu majoritairement basé sur l’exploration, au sens propre comme au figuré. La forêt de Black Hills, votre terrain de jeu principal, constitue l’une des plus grandes réussites du soft. On a réellement la sensation de se perdre progressivement au milieu des arbres et de la végétation, en s’efforçant de prendre des points de repères pour éviter de se paumer. L’audio joue également un rôle considérable dans l’immersion, avec de nombreux effets sonores plus vrais que nature, dont de nombreux clins d’œil au film originel. Sans spoiler, le passage où quelqu’un (ou quelque-chose) vous jette des cailloux à la tronche dans l’obscurité la plus totale se révèle bien stressant, surtout si vous jouez au casque !

Nan mais je sors... dans 3 ou 4 ans.

Techniquement, Blair Witch obtient la mention passable. La cinématique d’introduction laissait présager le pire, entre les saccades et les modélisations ayant quelques années de retard. Mais une fois en pleine forêt, le moteur propose de beaux effets de lumière entre les feuilles, servis par une direction artistique qui s’étoffe d’heure en heure. Seulement, on se retrouve quand même parfois face à des textures pas jojos ou des bugs d’animation tantôt rigolos, tantôt problématiques, forçant à reset le jeu lorsque bloqué dans le décor par exemple. Et ça croyez-moi, vous allez passer à travers un tas d’arbustes pour trouver votre chemin !

ON ARRIVE BIENTÔT ?

Bof, il attendra bien 5 minutes le gamin perdu !

L’action se déroulant en 1996, vous pouvez oublier votre Nokia 3310 pour vous servir de GPS. Heureusement, vous pouvez donner des ordres à Bullet à l’aide d’une roue d’action, comme celui de ratisser la zone à la recherche d’indices ou de sniffer un objet trouvé en espérant dénicher une piste. Ce sont véritablement les seules actions utiles du jeu, les autres ne servant qu’à renforcer votre relation avec votre compagnon. À savoir que si celui-ci s’éloigne trop longtemps, vous commencerez à perdre la boule. Malgré le flair de votre toutou, il faut bien avouer que les premières heures de recherche sont déroutantes.

En effet, une fois les premières pistes suivies, la nuit tombe vite et la forêt plonge alors dans une profonde obscurité. Blair Witch n’est pas le genre de jeu qui vous tient par la main en vous indiquant constamment la route à suivre, ni à mettre les objets à ramasser en surbrillance. L’intention de laisser le joueur farfouiller est louable en soi, mais un entre-deux aurait été plus judicieux pour éviter les nombreuses minutes, pour ne pas dire les heures à tourner en rond en quête d’un indice. Un simple indicateur d’objectif, même vague permettrait parfois de mieux comprendre ce qu’on attend de nous. D’autant plus que la hitbox d’action pour prendre les objets est minuscule et que la plupart des choses que vous ramassez sont inutiles. Pour couronner le tout, vous serez parfois tout bonnement téléporté à votre cercle de recherche initial si vous n’avez pas trouvé le bon indice pour avancer, alors que vous aviez pourtant trouvé le bon chemin. Passé les premières heures de jeu, on commence à trouver le temps long à crapahuter dans les bois avec son clébard qui se bloque dans les murs invisibles à la recherche d’un gamin dont on se fout !

J’espère qu’elle est réussie !

Puis viennent les affrontements avec les créatures de la forêt. Là on se dit chouette alors, un peu d’action et de frissons ! L’excitation retombe hélas très vite quand on se rend compte qu’ils ne surgissent qu’à de rares moments bien scriptés, et qu’ils se résument à chasser des ombres avec votre lampe torche, comme un Alan Wake du pauvre. D’ailleurs, on se demande un peu ce que ce genre de créature fantomatique vient faire ici, dont le design laisse un peu perplexe. Pourtant, à force d’avancer, de bonnes idées pointent enfin leur nez à travers les arbres.

TU COMMENCES À ME BLAIR

Au moins la taxe d’hab’ est pas chère.

Vous n’avez peut-être pas de GPS sur votre téléphone, mais vous tomberez rapidement sur un mystérieux caméscope, que l’on peut à la fois voir comme un hommage au film ou comme un passage obligé depuis le phénomène Outlast. Sauf que son utilisation ne se résume pas qu’au mode vision nocturne. Vous trouverez de temps à autre des cassettes à visionner, vous donnant parfois des indices sur le scénario mais qui vous permettront surtout de débloquer certains passages, car le fameux caméscope se révèle capable de distordre la réalité. Un arbre vous bloque la route ? Vous trouverez certainement une vidéo montrant le moment exact de sa chute. En la rembobinant, l’arbre sera de nouveau dressé comme par magie. Ces petites énigmes confèrent au soft une belle originalité et une utilisation des objets plus poussée qu’à l’accoutumée. Tout comme le téléphone, avec lequel vous pouvez appeler votre répertoire, recevoir des SMS ou encore changer le fond d’écran et même jouer au serpent ! Toutefois, il est dommage de noter qu’une fois que l’on a assimilé le fonctionnement de rembobinage du caméscope, les énigmes basées sur ce système se ressembleront toutes.

En ce qui concerne l’histoire et l’ambiance angoissante du titre, il faudra véritablement aller jusqu’au bout de l’aventure pour juger pleinement de l’expérience proposée. On ne va pas se mentir, la première grosse moitié de Blair Witch est tout sauf palpitante, pour ne pas dire ennuyeuse. On peine à s’identifier au personnage que l’on contrôle, malgré un très bon doublage original. Le chien est une idée rafraîchissante pour un jeu de ce genre, mais si sa présence est appréciable à quelques occasions, elle vient un peu casser l’impression de solitude et de danger. Surtout quand on se fait poursuivre par une entité inconnue, et que l’on entend Ellis appeler Bullet d’une voix tout à fait joviale au milieu du cauchemar environnant !

Truc blanc flou dans 50 mètres !

En revanche, la dernière heure de jeu parviendrait presque à elle seule à justifier l’intérêt de parcourir le titre de Bloober jusqu’à la fin. Sans trop en dire, disons que les fans du film de 99 et de Condemned (le petit bijou de Monolith) seront ravis. Le scénario prend une tournure beaucoup plus malsaine, tout en instaurant des mécaniques de gameplay très angoissantes. On doit par exemple éviter un démon auquel vous devez tourner le dos pour ne pas mourir, tout en étant dans l’obscurité la plus totale (la lumière de la torche l’attirant vers vous) en ne pouvant le repérer que sur l’écran de votre caméra. Ce sont dans ces moments que l’on ressent une réelle peur de mourir et de devoir retenter certains passages ; sentiment que l’on aurait aimé percevoir à d’autres reprises. Même si la tension ressentie dans l’apocalypse finale résulte en partie du crescendo de l’ensemble du jeu, le rythme de Blair Witch est trop inégal pour réellement vous tenir en haleine, et il faut s’accrocher pour espérer en venir à bout. Idem, la partie finale au-dessus de tout le reste est beaucoup trop longue, comme si les développeurs avaient voulu y inclure toutes leurs idées au détriment de l’efficacité ; bien que l’histoire ainsi que son dénouement fassent preuve d’un réel effort d’écriture, sans pour autant passionner au point de vouloir débloquer les quatre fins différentes.

Bilan

On a aimé :
  • Se perdre en forêt
  • L’ambiance sonore immersive
  • Les gadgets et l’utilisation du caméscope
  • Le final angoissant...
On n’a pas aimé :
  • ... mais pas représentatif du jeu global
  • On tourne parfois trop en rond
  • Quelques bugs d’animation
  • Manque de rythme et d’enjeux
On repartira peut-être en excursion dans le coin !

Habitués à des titres plus narratifs, on sent que l’équipe des Layers of Fear a de la marge de progression en matière de rythme et d’efficacité. Avec une aventure qui met du temps à démarrer, des mécaniques de gameplay confuses et une exploration en dents de scie, Blair Witch pourrait être un gros ratage. Or, l’ambiance de la forêt de Black Hills, couplée à quelques bonnes idées d’utilisation des gadgets et surtout un final à glacer le sang méritent à eux seuls de parcourir l’aventure de bout en bout. Avec quelques ajustements, on peut espérer qu’un éventuel Blair Witch 2 nous passe définitivement l’envie d’aller camper dans les bois !

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Blair Witch

PEGI 0

Genre : Survival Action

Éditeur : Lionsgate Games

Développeur : Bloober Team

Date de sortie : 30 août 2019

Prévu sur :

Xbox One, PC Windows

2 reactions

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bangy78

13 sep 2019 @ 14:20

j’ai vraiment bien aimé, et flippé aussi avec le poil ( pas du chien hein)qui se dresse. A faire le soir au casque évidemment ! A faire

lacrasse

14 sep 2019 @ 09:24

Dl, mais pas encore essayer, faut que je m’y mette bordel, mais entre gears 5,man of mendan, tout les jeux du gamepass ect, trop de jeux...