Test - World War Z, un jeu qui Valve le détour ?

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On ne peut pas dire que les créatures fétiches de George Romero aient le vent en poupe en ce moment, comme en témoignent les baisses d’audience drastiques de The Walking Dead et l’annulation par la Paramount du second volet de World War Z avec Bradou. Pourtant, voilà t’y pas que débarque World War Z le jeu, avec ses campagnes en coop’ à quatre joueurs et ses hordes d’infectés encore plus nombreuses qu’au Leclerc lors d’un Black Friday. Alors, unir ses forces pour repousser de la chair plus très fraîche est-il toujours aussi fun ?

Sans les mains !

TOUT, TOUT, TOUT, VOUS SAUREZ TOUT SUR LE ZEKE

Cela ne vous a peut-être pas échappé, World War Z le jeu partage la même base que World War Z le film, à savoir un roman post-apocalyptique de Max Brooks paru en 2006. N’allez pas croire que le jeu s’évertue à suivre la narration du livre, il en reprend juste les ingrédients principaux, à savoir l’invasion zombie (pardon, des “zekes”) aux quatre coins du globe et les équipes de fortune qui tentent de rejoindre un point d’extraction. Comprenez par là une belle opportunité de sortir la sulfateuse, quelques medikits et d’aller repousser des morts-vivants avec ses potes.

Arrête Michel, t’es con !

La scénarisation très sommaire des campagnes ne constitue pas réellement un point négatif, le coeur du jeu étant le gameplay et la coopération entre les joueurs. Cela est plus un prétexte pour nous proposer 4 régions différentes, à savoir New-York, Moscou, Jérusalem et Tokyo. Chaque ville possède quatre protagonistes différents, de la Michelle-Rodriguez-like au gros baroudeur viril et musclé, en passant par le sniper solitaire.

Il existe également de nombreuses classes à choisir en fonction de votre goût, qui vous donnent un équipement de départ et des bonus spécifiques. Par exemple, le fantassin pourra utiliser des grenades à fragmentation tandis que le démolisseur aura du C4. Au fur et à mesure de votre progression dans l’aventure, vous gagnez des points d’expérience qui vous permettront de débloquer d’autres habiletés très utiles en combat, comme un rechargement plus rapide, une augmentation du rayon d’explosion des grenades ou des armes de base plus puissantes. À cette customisation de classe s’ajoute un upgrade indépendant des armes. Ce petit aspect RPG est plutôt sympathique et amène un vrai sentiment de progression, qui donne envie de se refaire plusieurs parties d’affilée pour pouvoir faire du boudin noir encore plus efficacement ! Le seul hic est que mises à part quelques caractéristiques, la différence entre les classes de personnages n’est pas suffisamment appuyée pour pleinement ressentir l’intérêt de choisir l’une ou l’autre.

Tout va très bien les gars !

Un infirmier pourra à loisir s’armer d’un fusil à pompe et la jouer bourrinos, du moins au début. Il faudra monter d’une bonne vingtaine de niveaux pour réellement ressentir la spécificité d’une classe si l’on se force à jouer comme tel.

Une fois la classe, le personnage, la ville et la difficulté choisis, il est enfin temps de passer à la boucherie.

LEFT 4 DEAD OR ALIVE ?

De la mayo avec tes merguez Bernard ?

WWZ étant vendu comme un jeu de survie en coopération, le seul intérêt de se lancer dans une campagne hors-ligne est de se familiariser avec le gameplay ainsi qu’avec les maps et les objectifs à accomplir. Le fun ressenti diffère radicalement en fonction de si vous jouez avec des bots, en matchmaking ou avec des potes. Non pas que l’IA des alliés soit à la ramasse, bien qu’elle mériterait d’être un peu plus vivace par moments. Seulement l’interaction entre les membres d’une même équipe est très sommaire et se limite à soigner ses partenaires et à leur donner de vagues infos du genre “par ici !”. Jouer avec des inconnus est déjà beaucoup plus stimulant, pour peu que l’on tombe sur des joueurs qui s’évertuent à jouer en équipe plutôt que de foncer dans le tas, ce qui mène très rapidement à la mort. La meilleure option est sans aucun doute d’y jouer avec trois autres potes. Le jeu devient alors beaucoup plus stratégique grâce au fait de pouvoir s’échanger les informations en temps réel.

Chaque ville est découpée en deux ou trois chapitres, avec des objectifs à réaliser pour espérer parvenir au point d’extraction. Maintenant que nous arrivons à la description du système de jeu, conduisons l’éléphant hors de la pièce car tout le monde l’a vu depuis longtemps : oui, WWZ est une sorte de Left 4 Dead 2.0. Pas totalement non plus, car si il emprunte un bon 75% de son ADN, il apporte aussi quelques spécificités. Tout comme dans le jeu de Valve, vous faites partie d’une équipe de quatre survivants. Vous êtes amenés à progresser à travers une ville en ruines infestée de zekes, en passant par des points de contrôle, dans lesquels vous pouvez vous ravitailler en munitions, explosifs et trousses de soin. Les armes proposées seront d’ailleurs plus puissantes au fur et à mesure de la progression. Si vous trouvez déjà que la ressemblance est frappante, sachez que les zombies spéciaux sont identiques dans leur comportement. Remplacez juste les noms et vous obtiendrez le Bélier qui défonce tout sur son passage, le Rôdeur qui vous colle comme un pervers dans le métro à l’heure de pointe, ou encore le Hurleur qui peut amener une horde de zombie avec ses cris stridents. Vous devrez à plusieurs reprises repousser les assauts de hordes de centaines de zombies en tenant une position (barrage, maison…) et en ayant préalablement préparé vos défenses, en positionnant des tourelles, du barbelé ou un sol électrifié, ce qui n’est pas sans rappeler le mode Horde de la série des Gears.

Léo The Prout

Cette inspiration complètement assumée par le titre de Saber Interactive n’est pas vraiment gênante en soi. Seulement, en proposant un système de jeu quasi identique à Left 4 Dead, la comparaison n’est pas forcément à l’avantage de WWZ, sorti pourtant 11 ans après son aîné. Manette en main, les déplacements de notre personnage sont assez rigides et sans aucune possibilité d’esquive. Un demi-tour rapide aurait été un minimum pour pouvoir s’échapper d’un escadron nous fonçant en pleine gueule. De plus, malgré un arsenal de brutasse rappelant certaines joyeusetés d’un certain Dead Rising (tronçonneuse, pelle, mortier, lance-roquettes…), les sensations manette en main manquent de brutalité. Dessouder des cargaisons d’infectés au shotgun automatique, pourtant roi incontesté de l’arme de bourrinage depuis 93, donne presque l’impression de jouer aux fléchettes. Même une grenade bien placée dans un tas de zombies a l’air d’un pétard de ducasse ! Ajoutez à cela des objectifs tous identiques qui consistent à appuyer sur un bouton ou à défendre une position, cela fait un peu maigre pour se démarquer de son mentor qui faisait déjà ça très bien en 2008.

CHANGE PAD MAIN

Allô ? La boucherie Sanzot ?

Pourtant, après quelques heures de jeu, quelques niveaux et quelques habiletés engrangées, le fun finit bel et bien par arriver. Certainement grâce à un niveau technique tout juste moyen qui permet néanmoins de gérer des centaines et des centaines de zombies en même temps. En effet, repousser les hordes de morts-vivants représente l’un des points les plus réussis de ce WWZ. Avoir une trentaine de secondes pour organiser ses défenses, se ravitailler et essayer d’anticiper les brèches se révèle être d’une efficacité redoutable. Voir les infectés se monter dessus afin de créer des pyramides géantes ferait passer le Cirque du Soleil pour des collégiens en sport-étude. De plus, il faudra être assez malin et faire preuve d’un réel esprit de coopération pour venir à bout des campagnes, car se faire submerger par une vague infectée est très vite arrivé, surtout dans les modes de difficulté les plus élevés.

Kalash 20 carats magueule !

Le jeu propose également un multi en PVP aux modes très classiques (Deathmatch en équipe, Domination, King of the Hill…), à cela près que le bruit de vos pétoires fait apparaître des vagues de zombies venant foutre un peu plus le bordel. En plus d’être classique et assez bordélique, ce multi souffre d’un mauvais équilibrage des classes et des niveaux. Il m’est fréquemment arrivé de tomber sur des joueurs niveau 128, tout en étant un pauvre niveau 20. Autant dire qu’ils roulent sur la tronche des autres, bénéficiant de bonus de vitesse et de puissance bien frustrants quand on les conjugue à une hitbox un peu pétée. À noter que mis à part le mode Deathmatch, les autres parties sont assez désertes pour le moment, ce qui fait que l’on finit bien souvent par retourner en coop’.

Bilan

On a aimé :
  • Repousser les hordes
  • Les 4 environnements aux différents persos jouables
  • La customisation des classes et des armes
  • Le mode campagne efficace en coop...
On n’a pas aimé :
  • ... mais chiant comme la pluie en solo
  • Manque d’ambiance et peu de sensations dans les armes
  • Classes de personnages pas assez poussées
  • Multijoueur PvP classique et déséquilibré
Un petit apéricube à la viande ?

À quelques détails près, World War Z remplit bien son office de Left 4 Dead new generation. Si vous y jouez tel qu’il a été pensé, à savoir en coopération en ligne, vous passerez de bons moments à exterminer les vagues incessantes d’infectés venus envahir votre bonne vieille ville. Seulement, il manque clairement au titre de Saber Interactive une ambiance propre et un brin de folie pour proposer une réelle valeur ajoutée par rapport à son mentor. En l’état, il fait figure d’amuse-gueule avant de savoir si les rumeurs d’un Left 4 Dead 3 se confirment...

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World War Z : Aftermath

PEGI 0

Genre : Survival Action

Éditeur : Focus Home Interactive

Développeur : Saber Interactive

Date de sortie : 16/04/2019

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 5, PlayStation 4, PC Windows, Nintendo Switch