Le pixel art n’est pas prêt à disparaître de notre univers vidéoludique, voici encore un exemple avec Beat Cop, jeu développé par le studio polonais Pixel Crow avec qui l’on va retourner quelques années en arrière et retrouver les visages familiers de nos chers Starsky et Hutch ou encore Michael Knight et son acolyte motorisé. C’est en effet dans les 80’s que Beat Cop se déroule en mettant en scène le quotidien d’un agent de police qui doit faire régner l’ordre dans son quartier tout en essayant de laver son honneur.
Le flic, le mafieux et le gangster
Le jeu commence, la musique démarre et l’inspecteur Jack Kelly est appelé pour un cambriolage chez le sénateur. Malheureusement, il arrive trop tard et se retrouve piégé pour meurtre et vol. Rétrogradé comme simple agent de quartier, Kelly n’a que vingt et un jours pour prouver son innocence avant que son capitaine ne parte à la retraite. Chaque jour commence par le même rituel, le sergent fait son briefing et donne les objectifs de la journée, le tout ponctué d’interventions bien sarcastiques des autres agents. Cet humour, on le retrouve tout au long du jeu. C’est d’ailleurs l’une de ses grandes qualités, on est vraiment plongé dans un monde baigné dans la drogue, le sexe et l’alcool. Mais toujours dans un esprit humoristique qui ne se prend pas au sérieux et on sera aussi bien amené à faire les courses d’une femme âgée qu’à organiser le tournage d’un film pornographique. Cela fonctionne vraiment bien et on prend un plaisir fou à avancer dans l’histoire.
Il ne faut cependant pas oublier que l’on incarne un agent de quartier et donc veiller à ce que l’ordre règne dans le quartier. Pour ce faire, Kelly est comme tout bon policier américain armé d’un pistolet mais celui-ci ne sera pas sorti très souvent (deux fois au total). La véritable arme de ce bon Jack Kelly c’est son carnet de contravention (eh oui !). En effet, le principal objectif que donne le sergent à chaque briefing est de dresser un certain nombre de contraventions parmi : stationnement, phares ou pneus. Ces contraventions amènent à un autre élément du jeu, à savoir l’alignement moral du héros. En effet, certains conducteurs vont tenter de convaincre notre agent de ne pas leur dresser le PV en échange d’un petit pot de vin. On peut ainsi choisir de rester un policier intègre ou de devenir un ripoux (visible via une barre de karma). Mais ce n’est pas le seul choix moral possible ; lors des patrouilles quotidiennes, deux autres groupes viennent nous demander de l’aide. Il s’agit de la mafia italienne et du gang afro-américain (les deux sont caricaturés avec l’humour propre au jeu). Évidemment, aider l’un aura un effet négatif sur l’autre (les deux ayant un effet négatif sur votre karma policier) et il faudra donc bien choisir sur quel pied danser. L’impact de vos choix est bien réel, ceux-ci orientant la fin du jeu obtenue. Beat Cop dispose en effet de fin multiples (dont une secrète avec un succès au bout) et de game over, le tout dépendant des choix faits pendant les vingt et un jours.
Pixel Groove
Visuellement, Beat Cop est magnifique. Le pixel art est superbement réalisé et le quartier fourmille de détails. On prend du plaisir à regarder les civils vaquer à leurs occupations comme ce métalleux en plein headbanging par sa fenêtre ou ce chat chassant les pigeons. L’ambiance est là, on est immergé dans les 80’s de par les musiques entrainantes et les nombreuses références à la pop culture de ces années-là. C’est beau, c’est drôle et on ne voit pas le temps passer durant les quelques heures nécessaires pour venir au bout du jeu. Et on se dit pourquoi ne pas rembobiner l’histoire de quelques jours pour obtenir une fin différente. Côté succès, ils sont au nombre de 32, simples, ils ne demanderont qu’à recommencer certaines journées pour faire des choix différents. Encore un point positif, on retrouve l’humour si cher à Beat Cop jusque dans ses succès, certains seront des références directes à la pop culture quand d’autres seront décrits avec ce ton sarcastique présent dans l’aventure.