Test - Capcom Beat ’Em Up Bundle

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Il y a des studios ou des éditeurs qui, à travers les années, ont appris à maîtriser l’art délicat de ne plus surprendre les joueurs et puis il y en a d’autres qui, eux, se creusent un peu plus le citron pour nous faire de beaux cadeaux. Capcom est de ceux-là. Le studio d’Osaka nous a dégainé un Capcom Beat ‘Em Up Bundle de derrière les fagots et ce, à quelques jours du Tokyo Game Show. Le joueur un peu dispersé n’a rien vu venir. C’est le cas de votre serviteur qui n’a pas manqué de se prendre une bien belle mandale au passage. On prend le temps d’enfiler les gants et zou ! C’est parti !

Une compilation racée

Entre les remasters, les remakes, les remasters de remakes et les remakes de remasters, faire du neuf avec du vieux est décidément à la mode depuis quelques années et notamment sur cette génération de consoles. Cela étant dit, il est toujours agréable de voir revenir des licences ou des genres oubliés après tant d’années d’absence. Le beat them all en fait partie. Ses seuls représentants actuels n’étant qu’au nombre de trois : Bayonetta, Yakuza et évidemment Devil May Cry, autant dire que cela fait du bien de voir le catalogue s’étoffer légèrement. Capcom est donc venu poser ses deux pastèques sur la table pour nous proposer non pas un mais sept titres tout droit sortis de la grande époque où l’arcade régnait encore en maître.

Certains titres sont magnifiques (ici, Warriors of Fate)

Ce qui saute aux yeux dès qu’on lance le jeu c’est le soin tout particulier que les papas de Rockman (aka Mega Man) ont apporté à cette compilation qui réunit affiches, dessins et documents d’époque rassemblés dans un mode Galerie fort bien venu. Cette compilation comporte deux autres modes : hors ligne et en ligne. Le premier permet de profiter des différents jeux en solo et le second permet de jouer en coop avec d’autres joueurs. Les menus sont sobres, fluides et remplissent leur fonction. Les joueurs ont la possibilité d’ajuster la difficulté de chaque jeu ainsi que de choisir entre leur version japonaise et anglaise (aucune différence entre les deux versions n’a été observée cependant). Les jeux sont fluides et ne souffrent d’aucune détérioration graphique. Tout est parfaitement net et agréable à l’oeil. Le feeling à la manette est correct sans atteindre des sommets. Néanmoins, il est recommandé de jouer au stick arcade pour pleinement profiter de ces rééditions. Les jeux en paraissent sublimés et leur gameplay y délivre tout de suite leur plein potentiel.

Un manque de variété mais quelques pépites tout de même

Force est de constater que l’on a beau passer de jeu en jeu, les mécaniques restent peu ou prou les mêmes jusqu’à répéter inlassablement la même boucle : tuer, looter, tuer, looter, etc…jusqu’à arriver au boss de fin de stage avant de recommencer de plus belle. Heureusement, les dits stages sont en général courts, voire très courts sur la plupart des jeux présents. On ne peut que regretter un manque cruel d’originalité dans le gameplay d’un Captain Commando après avoir torché Warriors of Fate, les mécaniques étant effectivement identiques. Tout ceci donne finalement l’impression de jouer sept fois au même jeu mais avec un emballage différent à chaque fois. Pire, certains ne se contentent pas de reprendre le gameplay du voisin mais vont même jusqu’à l’amaigrir en enlevant par exemple des possibilités de combos et autres phases de jeu quelque peu différenciantes (les phases de shoot dans Armored Warriors et Battle Circuit, notamment). Les puristes seront malgré tout aux anges de retrouver l’origine du beat them all. Les autres, eux, déploreront le manque criant de diversité de la majorité des titres.

Certains boss sont franchement pénibles (ici, Captain Commando)

Cependant, il y a quand même quelques petits malins qui tirent habilement leur épingle du jeu, comme par exemple The King of Dragons qui inclut des notions de RPG dans sa structure. Le joueur aura ainsi la possibilité d’améliorer son équipement de stage en stage afin de mieux occire les menaces futures. À noter également qu’il s’agit là du plus beau jeu de cette compilation. Ses couleurs pastel sont absolument magnifiques. Battle Circuit lui aussi incorpore des mécaniques similaires mais en proposant cette fois d’améliorer sa panoplie de mouvements en combat. Armored Warriors est, lui, le plus inventif car il permet au joueur de personnaliser son robot en plein combat, en lootant les parties des mechas ennemis que l’on aura découpés. Cela ne vous rappelle pas un certain souls-like allemand sorti il y a quelques années ? C’est donc au joueur de planifier ses affrontements en fonction des ennemis présents et de déterminer quels membres récupérer et équiper en premier, ce qui pourra radicalement changer le gameplay et la tournure des combats. Un bras vous permettra d’électrocuter vos adversaires, tandis qu’un autre vous permettra de les tailler en pièces grâce à son laser intégré. Vous pouvez aussi troquer vos jambes pour des chenilles afin d’effectuer des attaques aériennes absolument dévastatrices… Bref, les possibilités sont bien grandes. Une profondeur de gameplay que l’on aurait aimé retrouver sur les autres titres.

Armored Warriors offre la possibilité de personnaliser son robot à volonté

Un autre aspect important des beat them all est le bestiaire. Là encore, on ne peut malheureusement pas dire que tous les jeux soient logés à la même enseigne. Warriors of Fate, par exemple, souffre typiquement d’un bestiaire trop peu varié ce qui limite le nombre de situations possibles et réduit donc naturellement l’intérêt du joueur pour le jeu. Des titres comme Final Fight et The King of Dragons bénéficient en revanche d’une pléthore d’ennemis différents, proposant un challenge sans cesse renouvelé de stage en stage.

Les boss ne sont également pas très réussis sur la plupart des jeux (notamment Final Fight, Captain Commando et Knights of the Round). Ne vous attendez pas à des combats mémorables.

Bilan

On a aimé :

  • certaines pépites qui valent le détour
  • la direction artistique léchée sur quelques titres
  • le feeling au stick arcade
  • le mode Galerie
  • les menus clairs et concis

On a pas aimé :

  • jouer au même jeu quatre/cinq fois de suite avec un skin différent
  • le bestiaire trop peu varié
  • les boss pénibles (Captain Commando, je t’ai à l’oeil)
Une belle surprise

Surprise de cette fin d’année, Capcom Beat ‘Em Up Bundle, ne sera sûrement pas votre GOTY mais il reste toutefois indispensable pour tout amoureux de castagne pure et dure, de gros pixels et d’arcade. Cette compilation est également le meilleur moyen de faire découvrir aux plus jeunes ce genre qui n’a cessé de se diluer jusqu’à ne plus ressembler à grand-chose. Forte de sept titres certes aux gameplay peu varié, elle ne manquera pas de vous étonner à travers les quelques pépites qu’on peut y trouver. Elle constitue également un doux rappel à ce qui fait l’essence du jeu vidéo : le fun et rien d’autre.

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Capcom Beat ’Em Up Bundle

PEGI 16 Violence

Genre : Action/Beat them up

Développeur : CAPCOM CO., LTD

Éditeur : CAPCOM CO., LTD

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, Nintendo Switch