Test - PES 2019

«Un génial incomplet» , - 11 réaction(s)

À chaque fois que je tombe sur le test d’une itération annuelle des deux jeux foot antagonistes que sont FIFA et PES, j’essaye de trouver une introduction originale. Comprenez que je veux ici à tout prix éviter le “PES : le retour du roi ?” qui fait généralement référence à des temps depuis longtemps relégués aux oubliettes de notre mémoire collective. Depuis combien d’années PES survit on ne sait trop comment dans l’ombre du friqué FIFA ? Qu’elle est loin l’époque où l’on regardait si le PES que l’on avait entre les mains venait du studio de Tokyo ou d’Osaka de Konami ! Loin aussi cette époque où il était impensable de mettre dans sa console une galette estampillée FIFA tant PES lui était supérieur sur tous les points, sauf pour les licences bien entendu… Aujourd’hui FIFA a clairement remporté la guerre. Une guerre qui ne se livre plus seulement sur le terrain, au grand dam des amoureux nostalgiques de la licence de Konami et des fans purs et durs de football. Car pour celle-là, PES 2019 a encore de quoi faire une résistance acharnée… NB : Ceci est la version 2019 “façon PES” de l’introduction de l’année dernière.

C’est presque aussi mauvais mais en un peu mieux

Le Camp Nou, aussi impressionnant à l’extérieur...

Une larme coule le long de ma joue. La même qu’en 2018, presque identique que celle de 2017 qui ressemblait comme deux gouttes de larmes à celle de 2016… Tous les ans, je pleure l’impossibilité d’utiliser les patchs de fans sur la nouvelle mouture Xbox One de PES. Un véritable drame qui laissera ipso facto, sur Xbox One, PES dans sa tombe à six pieds sous terre et sous l’annuelle itération de FIFA. Quel crédit peut-on donner à un jeu de football en 2019 qui ne réunit pas l’ensemble des meilleures équipes européennes ? L’année dernière on pouvait encore se consoler avec la présence de la Ligue des Champions, qui a décidé cette année d’aller se bronzer au soleil de FIFA. Il ne reste rien d’autre à PES que les miettes de championnats exotiques, telles que les compétitions belge, turc, brésilien et j’en passe. Difficile de faire oublier l’absence du championnat allemand, anglais et espagnol, même si le FC Barcelone est toujours là, à jouer le cache misère. Tant que la version Xbox One n’aura pas la possibilité d’intégrer les patchs communautaires salvateurs, PES, aussi bon soit-il, restera toujours un jeu de niche sur notre console. Voilà qui est dit.

... qu’à l’intérieur !

Ce n’est pas le seul problème général de PES. Il souffre comme chaque année de l’austérité de ses modes de jeu solo. Pas de mode scénarisé comme son grand rival mais toujours une Ligue des Masters et un mode Vers une Légende soporifiques. Côté jeu en ligne on retrouve très facilement nos repères vu que rien n’a changé ou presque. Le mode coopération à trois contre trois est toujours là, tandis que le mode MyClub (le FUT de PES) gagne un peu en souplesse avec l’apparition de packs de joueurs. Mais cela reste la seule nouveauté à se mettre sous la dent malheureusement. On note toutefois un léger mieux sur ce qui est des menus et de la finition d’ensemble de PES. Les menus et l’habillage du jeu sont, pour une fois, “beaux”. Oui, vous avez bien lu, j’ai employé le mot beau dans un paragraphe consacré aux menus pour un jeu PES. Moi-même, jamais je n’aurai cru cela possible. Restons toutefois mesurés car ce beau reste dans les critères PES, c’est à dire dotés d’une ergonomie largement perfectible et au choix de couleurs parfois étrange. Autre amélioration au niveau de la finition. C’est criant. Les portraits détourés des joueurs stars ne sont plus faits à la truelle, les annonces s’intègrent mieux, les polices sont plus jolies. En soit ce n’est pas réellement crucial mais cela fait ressortir les manques à ce niveau de son prédécesseur et par extension tous les soucis de la licence.

Pour la première fois depuis longtemps, les menus sont corrects !

PES 2019 prend réellement son envol vis-à-vis de son grand frère sur le plan technique. Le soin apporté à la modélisation des principales stars est réellement bluffante et globalement nettement plus satisfaisante que sur FIFA 18. On ne peut pas en dire autant pour tous les joueurs de l’ombre ou autres inconnus : moches à en pleurer. En parlant de pleurer je rajouterai un autre mot : Darren Tullet. Voilà. Les commentaires sont toujours aussi peu inspirés, redondants, totalement à côté de la plaque. Entre les deux mêmes phrases arrivant quasiment l’une à la suite de l’autre, j’ai eu droit à une tirade sur un match serré remporté avec un but d’écart alors que le score était de 15 à 0. C’est cela, oui. Konami a toutefois réglé tous les problèmes liés à l’éclairage. Plus de sursaturation des couleurs, le jeu est maintenant net, beau, propre, quelles que soient les conditions atmosphériques et l’éclairage. Testé sur Xbox One (pas X), le jeu est enfin beau.

C’est presque aussi bon mais en beaucoup mieux

PES 2019 est très satisfaisant techniquement

Si l’on met de côté tous ces défauts (autant dire qu’il faut être conciliant quand même) et que l’on arrive à ne se focaliser que sur la partie terrain, PES 2019 régale. Même après avoir fait beaucoup de parties de FIFA 18 avec mon fils j’ai toujours préféré le gameplay, les sensations de PES 2018, sans avoir pu faire changer d’avis mon grand. Cet opus 2019, peaufine encore la recette de l’année dernière et s’approche de la perfection, à des années lumières en tout cas d’un FIFA 18 et sans connaître le potentiel du 19. Jouer à PES est presque organique, la construction reste au coeur du jeu grâce à sa physique bien particulière, une vitesse revue à la baisse et aux possibilités issues de la richesse de ses animations. Car c’est bien de cela qu’il s’agit et qui fait tout le charme du gameplay de PES 2019, un jeu d’instinct, de construction et des actions sans cesse renouvelées par la profondeur du moteur physique.

Le rendu du gazon et les éclairages sont sans fausses notes

Voir un tir dévié prendre à contre-pied le gardien, une faute sifflée suite à un coup de coude d’un défenseur dans la tête d’un attaquant, un contrôle orienté désarçonner complètement une défense… tout cela rend chaque partie de PES 2019 unique. Le gap avec la mouture de 2018 se ressent surtout à ce niveau-là et donne l’impression d’avoir eu entre les mains, l’année dernière, un brouillon mal dégrossi, pataud, pas fini. Tous les griefs que l’on pouvait avoir comme la grande facilité de marquer de la tête, le systématisme de la passe en profondeur lobbée pour les attaques de l’IA et même le côté risible par moments des collisions entre joueurs, tout cela a été corrigé et enlevé. Les gardiens ont des réactions plus logiques en regard de leurs capacités même si n’évitent pas encore quelques “cagades” incompréhensibles et rageantes. PES 2019 propose un gameplay qui semble enfin être arrivé à maturité et qui procure un plaisir immédiat quel que soit le niveau du joueur. On se prend à rêver de pouvoir un jour trouver un jeu qui rassemblera les qualités de gameplay de PES et les licences et les modes de jeu d’un FIFA.

Bilan

On a aimé :
  • Plus joli qu’en 2018
  • Gameplay affiné nettement supérieur au 2018
  • La richesse des animations
  • Un habillage enfin correct !
On n’a pas aimé :
  • Les commentaires
  • L’impossibilité d’utiliser les patchs communautaires
  • Des modes de jeu noyés dans le formol
Ballon de coeur 2019

Au début on a l’impression d’avoir affaire à une simple version améliorée de l’année précédente. On se surprend à égrener ad nauseam, encore une année, la liste des mêmes défauts récurrents des PES, habillage moyen, commentaires mauvais, modes de jeu à la rue, absence de licences et impossibilité d’y pallier avec les patchs communautaires des versions PC et PS4. On se morfond dans notre peine annuelle, celle de voir que nos cris n’ont pas été entendus, que nos petits plaisirs comme les rares licences de PES fondent comme neige au soleil mais pourtant… PES 2019 arrive à faire naître en nous, amateurs de jeu vidéo de football, un amour irraisonné, une passion dévorante, une flamme inextinguible dès qu’arrive le moment de fouler la pelouse ! On en vient alors à oublier tout ses travers et à espérer qu’un jour il puisse jouir, sur notre console, de l’immense communauté de fans et gommer par ce biais le seul gros défaut qui l’empêche de surpasser FIFA une bonne fois pour toute...

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PES 2019

PEGI 0

Genre : Sport

Éditeur : Konami

Développeur : Konami

Date de sortie : 30/08/2018

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, PC Windows

11 reactions

Pedrito33

03 oct 2018 @ 03:39

Mais pourquoi Konami et Microsoft ne se mettent pas d’accord une bonne fois pour toutes. Quitte à modder différemment sans passer par clef usb mais par d’autres façons comme pour d’autres jeux... c’est aberrant. Une pétition serait en vain.

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