Test - NieR Automata BECOME AS GODS Edition

«Ne pas NieR l’évidence...» , - 3 réaction(s)

Qu’est ce qu’un jeu moche ? On pourrait ressortir l’adage éculé, jauni par le temps de la non discussion autour du goût et des couleurs, on pourrait aussi étaler les faits que l’on jugerait objectifs pour étalonner le beau et l’ignoble. Mais rien n’est simple, ni tout à fait blanc ou noir. NieR:Automata divisera encore sur sa beauté, tout comme l’avait fait à son époque son grand frère, NieR Gestalt. Mais peu importe car, à l’instar de son aîné, il dispose de bien d’autres arguments pour faire vivre aux joueurs une expérience unique, loin des sentiers balisés qu’arpente généralement un média qui ronronne dans son confort. NieR:Automata est une expérience unique, un mélange de genres enivrant, un jeu qui aime se déconstruire pour mieux surprendre !

Symphonie Mélancolique

Une terre en ruine

Même si NieR:Automata Become As Gods Edition (que l’on nommera juste NieR:Automata dans le reste du test) se place dans la continuité de NieR Gestalt, les mille ans qui les séparent permettent au novice de pénétrer sans mal dans l’univers atypique du jeu sans se perdre dans les vestiges de l’opus précédent. La terre, ou ce qu’il en reste, a été vidée de toute présence humaine suite à l’avènement des machines. Les rescapés de cette guerre ont trouvé refuge sur la Lune et mirent leur survie entre les mains du projet YoRHa, une armée d’androïdes luttant pour repousser l’invasion des robots et permettre, un jour, le retour sur terre de l’humanité. NieR:Automata suit l’une de ces androïdes de combat, 2B accompagnée par 9S une unité de reconnaissance. Confrontés à la menace des machines, ils vont se rendre compte que ces dernières sont loin de partager le même désir de destruction de l’humanité et que cette guerre cache quelque chose bien plus complexe...

Le jeu alterne les gameplay de façon continue

Tout comme NieR Gestalt, NieR:Automata n’est pas un jeu qui se termine au premier générique de fin rencontré. L’histoire ne se dévoile complètement qu’en rejouant une partie du jeu plusieurs fois, permettant une grille de lecture différente à chaque fois et un dénouement autre permettant de lever le voile sur toutes les zones d’ombres de la première partie. Sauf que pour NieR:Automata on frise presque l’indigestion avec ses 26 fins différentes et un générique de fin qui tombe à la longue comme un gimmick un peu lourd. Tarô Yoko le créateur du jeu, aime déconstruire son univers jusqu’à en proposer un nouveau, surprendre le joueur, transformer en quelques phrases un combat homérique lors de sa première partie en une mise à mort pitoyable dans un autre run. Tarô ne se contente plus de pénétrer dans la psyché de ses personnages mais joue aussi sur le côté machine des androïdes, faisant intervenir des bugs, des voyages au cœur de leur matrice, de leur système d’exploitation ou des tentatives de piratage des machines. Tarô pousse le concept de NieR Gestalt au maximum de ses limites, heureux de pouvoir enfin matérialiser les plus folles envolées de son imagination.

Une classe sobre !

Oui, c’est vide mais c’est normal pour un désert...

NieR:Automata n’est pas un parangon technique, les décors sont épurés pour ne pas dire vides, les modèles simples, et le jeu semble tout comme son aîné issu de la génération précédente. On regrette aussi sur XBOX One première génération du moins, des ralentissements et les saccades de la caméra dans certains environnements ouverts. Mais on ne peut pas lui enlever sa magnifique direction artistique, ce charme inhérent à tout projet qui en dispose d’une particulièrement forte. NieR:Automata ne ressemble à rien d’autre qu’à un NieR, le côté délavé de ses couleurs, le vide de ses paysages transpire de la mélancolie de son histoire et de ses protagonistes, le tout magnifié par une OST en tout point fabuleuse.

Jouer à la dernière création de Tarô c’est se recevoir une volée d’uppercuts en pleine face...

Keiichi Okabe et Keigo Hoashi déjà à l’œuvre sur NieR Gestalt nous offrent une bande son sublimée par rapport à la précédente gagnant en maturité et transcendant chaque passage, chaque moment de NieR:Automata. Jouer à la dernière création de Tarô c’est se recevoir une volée d’uppercuts en pleine face par les scènes mémorables issues de son imagination fertile et des phénoménales compositions qui les accompagnent. Que l’on aime ou que l’on aime pas, NieR:Automata ne laisse pas indifférent, il cogne, il imprègne, il marque son territoire et laisse son empreinte de façon durable, tenace sur le joueur.

Profusion

L’esthétique est toujours soigné

Il est toujours difficile de cataloguer NieR Gestalt. Avec beaucoup d’imagination on pourrait le ranger dans le tiroir des action-rpg sans en être fier tant il brasse ses influences dans bien d’autres genres comme le beat them all et même… le manic shooter. Tarô voulait en faire un jeu hybride, NieR:Automata embrasse à pleine bouche toutes ces influences pour les faire siennes et assumer pleinement son côté compilation. Associé à PlatinumGames pour le jeu, Tarô arrive enfin à proposer des combats dynamiques, spectaculaires, gracieux. 2B alterne les esquives/contre-attaques mortelles, les tirs grâce à son Pod d’attaque comme dans Bayonetta. NieR:Automata s’amuse à enchaîner les séquences de shoot them up, de twin stick shooter, de beat them all, de plate-forme, les mélanger au gré des séquences, varier le gameplay suite au changement brutal de l’angle de la caméra. 2B n’est plus la seule à danser, le jeu entier le fait à sa place, dynamisant les séquences d’action, les combats dantesques contre des boss immenses. Le joueur est sans cesse pris à contre-pied, toujours sollicité et toujours récompensé.

Une pluie de balle qui n’est pas sans rappeler les manic shooters

On en arriverait presque à oublier le peu de combos disponibles malgré l’arsenal varié de 2B et le manque de diversité des adversaires rencontrés (au moins durant les premiers runs). Cela se ressent surtout en enchaînant les différentes parties en New GAME+. La lassitude pointe le bout de son nez, un nez de plus en plus fréquent si on s’échine à voir toutes les fins, à découvrir les différentes strates de l’histoire élaborée par Tarô. Les combats deviennent routine et les immenses décors vides finissent par devenir monotones à défaut de les trouver mélancoliques. Tout comme Nier Gestalt, NieR:Automata n’est pas un monde ouvert à proprement parler mais un ensemble de grandes zones, liées entre elles par des couloirs ou des hubs. On peut toujours trouver et monter quelques animaux pour les parcourir plus facilement, comme des élans ou des sangliers géants ; certains lieux s’avèrent plus pénibles à arpenter que d’autres, surtout si l’on se perd à vouloir finir toutes les quêtes annexes que nous proposent les différents PNJ du jeu. Quêtes qui seraient fortement dispensables si elles n’octroyaient pas autant d’XP ou d’objets intéressant pour améliorer son Pod et son équipement.

Le petit côté buccolique de NieR:Automata

À trop vouloir être généreux, NieR:Automata confronte le joueur à ses propres limites, ses défauts de conception. Le monde qui semble immense lors de sa découverte se fragmente peu à peu et fait tomber le voile sous les quêtes successives et nombreux runs à enchaîner. Mis à part trois grandes zones bien vides, on passe la plupart de notre temps à arpenter des couloirs et des niveaux étriqués. Effectuer des quêtes de livraison sans saveur puis revenir à leur pourvoyeur pour en récolter la récompense. Même si au cours de l’histoire de nouveaux chemins permettent de varier les trajets et raccourcir les aller-retours, limitant l’utilisation du voyage rapide, NieR:Automata n’arrive pas à cacher sa structure étriquée. Malgré tout, on ne peut s’empêcher de lui porter un regard attendri, presque amoureux, capable de gommer tous les défauts d’un jeu certes imparfait mais dont le charme et la sincérité sont tels qu’il arrive à marquer le joueur comme rarement. Il est à noter que NieR:Automata Become As Gods Edition est accompagné de tous les DLC cosmétiques sortis sur PS4.

Bilan

On a aimé :
  • Une direction artistique unique
  • Des musiques phénoménales
  • Des combats explosifs
  • Différents gameplay
  • Un New Game + qui a réellement du sens
On n’a pas aimé :
  • Techniquement moyen
  • Ça rame sur Xbox One fat
  • Un monde vide et étriqué
  • Des quêtes annexes sans saveur
Ne rien re NieR

NieR Automata est tout comme son grand frère un jeu hors norme, un joyaux pétri d’aspérités et porté par une OST grandiose et magnifique. Étant tombé dans la marmite de NieR Gestalt jusqu’à la lie, je ne pourrai vous donner qu’un avis fourvoyé par un amour irraisonné et le plaisir de retrouver le goût d’une passion passée. Si je laisse mon cœur de côté, sachez que NieR Automata est une expérience à part entière, un ovni à nulle autre pareil qui saura vous transporter si vous arrivez à faire fi de ses écueils, de ses errements techniques, de la vacuité des ses à-côtés et de l’obligation de refaire plusieurs fois toute une partie du jeu pour connaître les secrets de son intrigue. Vous êtes prévenu, mais NieR Automata a tout pour rester durablement dans le cœur de bon nombre de joueurs.

Accueil > Tests > Tests Xbox One

NieR:Automata BECOME AS GODS Edition

PEGI 18 Langage grossier Violence

Genre : Action RPG

Éditeur : Square Enix

Développeur : PlatinumGames

Date de sortie : 26/06/2018

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, PC Windows

3 reactions

jagershot25

06 aoû 2018 @ 12:01

Tout ce que tu dit est exact, pour avoir eu les 26 fins différentes effectivement c’était ultra long et on as bien du mal de s’y mettre correctement ne serais ce que pour atteindre le niveau maximum de notre personnage

mais pour les personnes qui hésite, je le dit c’est un jeu qui retourne les tripes en terme d’histoire et de moral, si vous cherchez un jeu à finir rapidos c’est pas la peine, par contre si vous vous sentez motiver à passer plus de 60 heures pour comprendre tout les tenant et les aboutissants et vous attachez a tout les personnages foncez

kalas68

06 aoû 2018 @ 20:52

Ca rame sur Fat ? Ah bon ? Je l’ai fait sur Fat et j’ai remarqué de très rare baisses de framerate pour ma part :-|

Jarel

07 aoû 2018 @ 10:24

j’ai remarqué de très rare baisses de framerate pour ma part

Moi aussi justement, mais suffisamment présentes toutefois pour les remarquer et particulièrement désagréables par moment.

D’où la notification dans le test.