Test - The Crew 2

«Extrême limite» , - 2 réaction(s)

On ne peut pas dire qu’Ubisoft ces derniers temps n’a pas décidé de choyer un peu ses licences en étant à l’écoute des joueurs afin de proposer des jeux complets et qualitatifs. Si The Crew avait laissé une impression d’inachevé comme on vous le disait dans notre test à l’époque, sa suite qui se présente à nous aujourd’hui semble avoir eu les moyens de ses ambitions. Loin d’un simple copier/coller avec quelques ajustements donc, il s’agit ici d’une vraie suite à la logique et la construction différente. Est-ce que la direction prise est la bonne et évitera au jeu d’être boudé par les foules ? Probablement.

Welcome to America

Gone in 60 seconds

Si on vous accueille dans ce test comme le fut Niko Bellic dans GTA IV lorsqu’il foulait le sol américain pour la première fois, ce n’est pas pour rien. Car si sur le papier The Crew lorgne du côté de Forza Horizon, il faut dire qu’il sent bon le GTA avec ses courses délurées et résolument arcades faisant preuve d’un sens de la diversité inattaquable. Cela est induit par l’atout majeur de cette suite : la possibilité de passer d’un véhicule terrestre à un bateau ou un avion en une seconde et ce à n’importe quel instant durant l’exploration. La mise en place simplissime de ces changements de bolides apportent un sentiment de liberté difficilement minimisable. Le fun avant tout, c’est le leitmotiv qui semble avoir été appliqué à chaque instant de la conception du jeu à commencer par son immense terrain de jeu.

La richesse des paysages est grande et on a de quoi se faire plaisir comme jamais en matière de road trip
Ça t’en Bush un coin

Les États-Unis sont à nouveau au centre du titre. La grandeur de la map et la diversité des lieux à traverser était déjà une force du premier opus et on peut dire qu’il n’y a pas eu de retropédalage dans cette suite. La map est immense et propose de nombreuses villes dispersées aux quatre coins du pays. La richesse des paysages est grande et on a de quoi se faire plaisir comme jamais en matière de road trip. Les villes (LA, Chicago, NY, San Francisco, New Orleans,...) sont assez vastes pour s’y promener durant de longs moments mais c’est surtout la campagne qui impressionne par son étendue. Traverser le Grand Canyon en hors-bord, survoler Monument Valley à la tombée du jour, rouler à fond de balle dans les forêts et champs du centre,... tout est possible et il ne tiendra qu’à votre imagination de créer des petits délires en lançant le GPS dans un endroit au hasard. Les tracés balisés des courses sont eux aussi de qualité et profitent bien de la map et des spécificités de chaque coin du pays. Les courses imposées sont rapides et souvent endiablées, le jeu faisant preuve d’un sens du spectacle bien senti sans forcer sur les artifices et les scripts, les paysages se suffisant à eux-mêmes.

The world is mine

A Nicolas Winding Refn movie

David Guetta n’a qu’à bien se tenir car le roi de la piste, c’est vous. Qu’il s’agisse de faire le mariole dans les airs, sur l’eau ou sur la route, vous avez le champ libre ! C’est en ça que le titre se rapproche plus d’un GTA que de Horizon. Réparties en quatres catégories (Street Racing, Offroad, Freestyle et Pro Racing), les disciplines sont nombreuses et les véhicules à disposition, tout autant. Dans chacune des catégories, il y a trois ou quatre types d’épreuves (de cinq à douze courses) proposant un panel de véhicules adaptés qu’il faut maîtriser avec leur physique et comportement particuliers. On différencie aussi les courses où il s’agit de finir dans le top 3 de celles où il faut faire preuve de style et d’adresse comme le drift, l’aerobatics, le drag, le monster-truck ou encore le jetsprint. Il faut dire que si le jeu est extrêmement arcade avec des comportements de véhicules très simplistes et à la physique étonnante (ils sont aimantés à la route et n’ont rien contre les freinages tardifs ni les sorties de courbes à coup de nitro), il propose tout de même une variété indéniable qui oscille entre le fun et le frustrant. Un ressenti d’inégalité qui n’empêche pas au jeu, dans son ensemble, d’être amusant en toute circonstance, même le sourcil bien levé devant le WTF de certaines épreuves comme, par exemple, piloter une formule 1 sur une route de montagne enneigée. On préfère le répéter mais n’attendez pas du jeu une conduite à la Forza avec une physique poussée et une grande différence entre les véhicules d’une même catégorie. Ici, c’est à fond à fond façon Need for Speed.

Le jeu est extrêmement arcade avec des comportements de véhicules très simplistes et à la physique étonnante
Au loin, l’Horizon

Le jeu propose de nombreuses courses et épreuves mais finalement, contrairement à ce que sa présentation originelle laissait penser, il mélange peu les genres au sein d’une même course. Les longs trajets où l’on passe du sol à l’eau ou dans les airs se limitent aux quatres épreuves Live - des courses scénarisées pour impressionner la galerie - et aux épreuves qui consistent à battre les leaders de chacune des quatres catégories. On est même un peu déçu que les déformations de terrain façon Inception pour passer d’un type de véhicule à un autre ne se limitent qu’à la toute première course du jeu. Dommage, c’était plutôt original et bien foutu même si, concrètement, ça n’apportait rien à l’expérience de jeu. Quoiqu’il en soit, d’un point de vue contenu brut y a de quoi faire puisque toutes les courses sont proposées en mode normal ou difficile avec, entre les deux, un vrai gap lié aux performances des véhicules. Nous reviendrons là-dessus. Si votre délire, par contre, est de profiter de la map sans vous soucier d’être un winner, vous pourrez toujours vous balader librement pour réaliser des défis de vitesse ou de skill, voire même profiter du mode photo et ainsi gagner de nouveaux fans en faisant le touriste de l’extrême.

L’école des fans

On s’amuse bien avec le mode photo

Parlons des fans justement. Toute la progression du jeu est basée sur le fait d’en obtenir afin de pouvoir accéder à de nouvelles épreuves qui se débloquent en fonction de votre réputation. Cela signifie également que dès le début du jeu vous pouvez jouer à un peu toutes les catégories sans restriction. Le jeu n’impose pas de scénario à suivre et vous permet de vous concentrer sur ce qui vous intéresse. Avec le petit pécule de départ, vous pouvez choisir quelques véhicules et tester un peu de tout. Au fil des courses, vous accumulez des fans mais aussi des pièces de véhicules. En plus du niveau de réputation, les courses exigent une puissance de bolide minimale afin d’espérer gagner. Ces pièces sont donc très utiles pour booster considérablement les stats initiales afin de rendre accessible le mode difficile. Petit point noir avec ce système, la courbe de progression est bonne mais arrivé aux dernières épreuves de chaque catégorie, il y a souvent un gap de performance qui implique de devoir refaire des courses déjà réalisées jusqu’à débloquer assez d’upgrade. Sans cela, c’est même impossible de gagner ces courses puisque le jeu triche de manière effrontée. Pire qu’un Mario Kart, les concurrents ont tendance à vous rattraper en un rien de temps à la moindre erreur. Il en va de même si vous avez un peu de retard, il est largement possible de remonter les sept autres pilotes en un coup de boost en ayant pourtant 12 secondes de retard. En difficile, c’est beaucoup moins le cas, ce qui explique qu’il est presque impossible de gagner sans avoir le niveau requis. Bien entendu, cela a été pensé pour ceux qui veulent finir le jeu de bout en bout en y passant plusieurs dizaines d’heure mais si on se limite au mode normal, il y a de quoi faire sans s’ennuyer et sans se prendre la tête. On trouve aussi tout un système de boost d’aptitudes comme “gagner plus de followers”, “recharger plus vite la nitro”, mais au final, cela impacte peu l’expérience de jeu et fait plus office de gadget.

Le cycle jour/nuit est vraiment propre et rend souvent justice aux environnements.
Des chemtrails pour tous les contrôler

Du contenu à foison, check. Du fun, check. Une map géante, check. Toutes les cartes sont donc déjà en main pour faire de The Crew 2 un jeu arcade hautement recommandable. Pour parfaire ce tableau, il ne reste plus qu’à attaquer le bilan technique. Le premier opus n’était pas un foudre de guerre et autant le dire clairement, il y a du mieux. Beaucoup même. Sans être monstrueusement beau, open-world gigantesque oblige, le jeu est très propre, sans aliasing, et très fluide, voire parfaitement fluide sur One X. Cerise sur le capot, les chargements sont très rapides pour aller d’un point à un autre, naviguer dans les menus et lancer une course. La distance d’affichage au sol est bonne et même si il y a des éléments qui popent de-ci de-là, il n’y a rien de dramatique. En revanche, une fois en l’air, le constat est un poil plus mitigé avec des textures pas terribles par moment et des éléments de décors qui apparaissent brutalement. Il faut dire que passer d’un type de véhicule à un autre en une pression sur le stick sans temps de chargement ne pouvait pas se faire sans quelques concessions. Ce rendu moyen en l’air n’est cependant pas la norme puisqu’avec la qualité des ambiances lumineuses et la beauté de certains paysages, on arrive largement à s’émerveiller en ne volant pas trop haut. Le cycle jour/nuit est vraiment propre et rend souvent justice aux environnements. On regrette cependant que les changements climatiques soient moins convaincants en plus de n’avoir qu’une incidence trop légère sur la conduite. Bonus final, l’OST résolument rock et psyché du titre envoie comme il faut entre titres rock à papa plutôt grand public et des choses un poil plus pointues. Traverser l’ouest sauvage à la tombée de la nuit sur une Harley en écoutant du Black Rebel Motorcycle Club, c’est quand même bien classe.

Pouet Pouet Canyon

Qu’est ce qui manque alors à ce The Crew ? Et bien les crew. En l’état, le jeu ne propose rien de plus que de se mettre en équipe vite fait avec ses amis afin de se promener librement ou de faire des épreuves à plusieurs. Autant dire que c’est très léger pour un jeu qui exige une connexion en ligne pour fonctionner et avec un titre pareil. On pouvait s’attendre à un peu plus mais en l’état, ça permet déjà de refaire des courses sans s’ennuyer pour booster son matos, à condition qu’il n’y ait pas de grand écart de niveau entre vous et vos amis pour que chacun s’amuse. Heureusement, si les autres n’ont pas débloqué une catégorie d’épreuve en achetant au préalable un véhicule, il y en a un de gracieusement prêté. C’est déjà ça de pris.

Bilan

On a aimé :
  • La map et ses jolies ambiances lumineuses
  • Facile à prendre en main
  • Résolument fun
  • Du contenu à foison
On n’a pas aimé :
  • Certains types de véhicules moins funs
  • Peu de modes de jeu en ligne
  • Une progression qui force à rejouer les même courses
Croustillant

The Crew 2 c’est la boîte de chocolat de Noël offerte par grand-mère. Il y a plein de choses dedans et on se dit que ça ne va pas être très fin mais finalement, on picore tout sans s’en rendre compte. On grimace parfois sur une pièce moins goûtue mais on passe vite à la suivante. Seulement, contrairement à la boîte, le jeu propose bien assez de contenu pour garder l’attention du gourmand fort longtemps. On enchaîne les épreuves d’une catégorie puis d’une autre sans voir le temps passer en prenant en main facilement chaque type de véhicule, jeu arcade à l’extrême oblige. Même lorsqu’il part dans des courses complètement irréalistes, le jeu reste fun, rapide et nerveux. En tout cas il devrait plaire à plus de monde que son prédécesseur et c’est tout le mal qu’on lui souhaite.

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The Crew 2

PEGI 0

Genre : Courses

Éditeur : Ubisoft

Développeur : Ivory Tower

Date de sortie : 29/06/2018

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, PC Windows

2 reactions

blackshade

05 jui 2018 @ 13:08

À quand un Forza horizon avec une carte des USA ?! Je préfère largement horizon à the crew,ce serait un kiff un Forza horizon aussi gigantesque que ce jeu !

lucas30tdu

08 jui 2018 @ 10:22

@blackshade le soucis c’est que plus la map est grande, moins elle est soignée. Je suis désolé mais à certains endroits la map dans the crew 2 tu sens qu’elle est « bâclée » ou en tout cas que des éléments sont placés au hasard sur la map, ce qui n’est pas du tout le cas de FH