La saga de bourre-pif tant glorifiée au fil des années revient sur nos consoles pour fêter ses trente bougies. Le prétexte était plus qu’honorable pour que Capcom donne la possibilité aux joueurs de revenir sur une carrière faste entre les nombreuses déclinaisons et variations des titres. Est-ce que l’anniversaire est fêté dignement au point de pouvoir rassembler de nouveaux fidèles ? On l’espère, mais rien n’est moins sûr.
Un jeu pour les vieilles et les vieux...
Entre le premier Street Fighter, sorti en 1987 en arcade, et Street Fighter III : 3rd Strike, sorti lui en arcade en 1999, il y a eu douze épisodes. La notion d’arcade est importante dans cette phrase puisque ce sont les versions sorties sur bornes, et non sur consoles, qui sont présentes dans cette collection anniversaire. Exit donc les versions reliftées ou au contenu étoffé ressorties entre temps. Ceux qui ont dépensé un nombre considérable de pièces de monnaie pour quelques minutes de plaisir pourront simplement retrouver les sensations d’antan en déboursant tout de même 40€. Et oui, Capcom est toujours le maître dans l’exercice de la rentabilisation de licence.
Pour autant, le contenu n’est pas une arnaque et on prend plaisir à retrouver ses marques sur ses opus favoris. L’interface, aussi austère que fonctionnelle permet de passer d’un mode de jeu à un autre puis de choisir sur quel titre se lancer. Ainsi, on trouve deux sections principales : hors -ligne ou en ligne. Dans la première on peut choisir le mode arcade des douze jeux (Street Fighter, Street Fighter II, SF II’, SF II’ Hyper Fighting, Super SF II, Super SF II : Turbo, SF Alpha, SF Alpha 2, SF Alpha 3, SF III, SF III 2nd Impact et SF III : 3rd Strike) proposant selon les titres des options de réglages de difficulté, de vitesse ou de niveau des dégâts et des sauvegardes. S’ajoutent à cela les modes Versus et Entraînement. Petite feinte, seuls SF II’ : Hyper Fighting, Super SF II : Turbo, SF Alpha 3 et SF III : 3rd Strike sont dispos dans ce dernier puisque ce sont les quatre seuls à être jouables dans le mode en ligne. Petite déception cependant sur la forme de ce mode entraînement puisqu’on ne retrouve pas de Défis ou autres aides afin de maîtriser les combos. Il faut en effet se contenter du b.a.-ba avec l’affichage des dégâts et des inputs ainsi que les paramètres de l’adversaire. Il va falloir potasser ses combos avec des aides annexes, ce qui est bien dommage après les efforts fournis sur les SF IV.
...et pour les acharné.e.s
Le nerf de la guerre pour les acharnés du stick, c’est bien sûr le mode en ligne. On y retrouve de l’arcade, du match classé ou ponctuel et la possibilité de créer ou rejoindre un salon pour des mini-tournois. Les options y sont sommaires : par exemple, on ne peut pas choisir la région pour le matchmaking ce qui fait que, durant le test, nous avons eu quelques parties bien saccadées comme il faut, d’autant plus qu’aucune indication sur la qualité de connexion n’est proposée. Le nombre de joueurs étant peu élevé pour le moment, on se dit que ces soucis devraient être plus ponctuels par la suite. En attendant, on peut passer d’un jeu puis d’un personnage à un autre très simplement et c’est bien là le principal. Autant dire que ceux qui joueront pour avoir leur nom en haut du tableau de classement auront de quoi s’amuser, ce qui est là le principal pour de l’arcade, non ?
En dehors des menus très datés car sommaires et pas très heureux, il y a quelques options graphiques de proposées pour rendre l’affichage in-game plus moderne, notamment le choix d’étirer l’image sur la hauteur ou la largeur ou encore d’appliquer un filtre TV ou Arcade si ça pique trop les yeux sur votre TV 4K de bourgeois. Par contre, ce qui est à désactiver rapidement, ce sont les bordures d’écrans pas très heureuses et un poil trop chargées pour être agréables. Pour le reste, les différentes bornes semblent bien émulées et font honneur au grand âge de ces jeux cultes. En cadeau, Capcom propose des histoires sur la création des jeux, des fiches de personnages, un player pour chaque musique de chaque jeu ainsi que des croquis de conception des bornes. C’est toujours ça de pris.