Test - Fear Effect Sedna

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Dans les années 90, les jeux 3D commençaient doucement à faire leur apparition sur nos consoles. Il était évidemment bien compliqué d’égaler les très bons Resident Evil qui régnaient en maître à cette époque. Cela dit, Eidos Interactive avait réussi un petit exploit en proposant Fear Effect, un jeu d’action/aventure basé sur le style manga se permettant d’avoir sa personnalité propre. Fear Effect 2 : Retro Helix avait alors suivi, un deuxième opus (et accessoirement une préquelle) angoissant à souhait et aussi prenant que son grand frère. Et alors que les fans s’attendaient à une suite, plus rien, nada, que dalle. Enfin si, un troisième opus malheureusement avorté qui laissa les joueurs orphelins. Mais c’était sans compter sur le studio breton Sushee qui a repris le flambeau pour sortir Fear Effect Sedna presque 20 ans après le premier opus.

Pour de l’émotion, il faut une histoire d’amour

Le message a le mérite d’être clair !

Alors qu’Hana vit le parfait amour avec Rain, le duo enchaîne les petits boulots pas vraiment légaux pour se faire de l’argent. C’est en partant à la recherche d’une mystérieuse statuette que tout part à vau-l’eau et c’est là que l’aventure de Fear Effect Sedna prend place. Hana et Rain retrouvent donc leurs vieux amis, Glas et Deke, mais aussi une ancienne connaissance, Axel, membre des services secrets français. On s’éloigne alors du survival horror pour se rapprocher ostensiblement de l’action/infiltration/réflexion. Si au début du jeu, vous n’affrontez que de simples hommes de main, vous allez vite devoir faire face à des entités surnaturelles et des créatures étranges provenant tout droit de la mythologie inuit. Cet aspect paranormal est plutôt sympathique et dégage une aura toute particulière.

Pour de l’aventure, il faut de l’action

Pas folichon comme énigme...

Dans ce nouvel épisode, vous incarnez plusieurs personnages en même temps. Bien sûr, chaque protagoniste a ses petits bonus : Deke a son lance-flamme, Glas possède des tourelles, Axel détient une jolie arbalète, Hana peut lâcher des mines alors que Rain peut poser des leurres...Les possibilités auraient pu être diverses et intéressantes si l’IA n’avait pas été aussi pathétique et la pause tactique aussi inutile. En effet, préparer ses actions et ses mouvements à l’avance aurait pu être judicieux mais dans le cas présent, tout ceci ne présente aucun intérêt tellement les ennemis sont aux fraises. Si le corps d’un garde est découvert, tous les collègues vont se rameuter voir ce qu’il en est... et c’est tout. Pas de fouille aux alentours ou de mise en niveau d’alerte, les crétins armés reprennent tout simplement leur tour de garde après 10 secondes de “Kesskicépacé” hasardeuses. On pourrait s’attendre à des gunfights plutôt vivaces mais que nenni. Les combats sont plats, dénués d’un quelconque intérêt puisque même les boss ne proposent le moindre challenge. En parlant de challenge, on ne peut pas non plus compter sur les puzzles et les énigmes. Soit trop tordu et tiré par les cheveux, soit trop simpliste et enfantin, ce qui devait être perçu comme un obstacle ne devient qu’une parenthèse lourde et inintéressante.

Pour du drame, il faut du suspense

Les balles volent et l’ennui reste

Pour Fear Effect Sedna, Sushee a pris la décision de laisser tomber la vue à la troisième personne pour opter pour la vue isométrique assez lointaine. Tellement lointaine d’ailleurs qu’on n’y voit pas grand-chose. En plus de graphismes pauvres et fades, la caméra n’en fait qu’à sa tête et devient votre pire ennemi (je pense tout particulièrement au passage des caméras de sécurité où il est tout bonnement impossible de savoir où va le faisceau, et donc de les éviter). Alors que le cel-shading reste une valeur sûre, les personnages sont balancés dans des décors sans vie et aux détails grossiers. Ceci est fort dommage puisque la vue isométrique aurait pu permettre des graphismes plus ambitieux grâce à des exigences techniques plutôt humbles. Heureusement que la bande-son sauve la mise avec des musiques rythmées et pas du tout redondantes. Pour ce qui est du doublage, on aurait espéré une version anglaise plus vivante et mieux jouée mais ce n’est indubitablement pas le cas (mention spéciale à Deke avec son accent ridicule et sa façon de s’exprimer digne d’un mauvais acteur de série B). On en arriverait presque à remercier le seigneur que le titre n’ait une durée de vie que de 5 petites heures malgré des zones assez diverses évitant une certaine monotonie.

Bilan

On a aimé :
  • La tentative sincère de renouer avec une saga culte
  • La nostalgie
  • La bande-son
  • Que le jeu ne dure que 5 heures
On n’a pas aimé :
  • Le doublage
  • La pauvreté des graphismes
  • L’IA complètement à la ramasse
  • La pause tactique inutile
  • Des combats fades et plats
Quand l’effet “madeleine de Proust” ne prend pas !

On est conscient que c’était parti d’une bonne intention mais malheureusement, le studio breton Sushee n’a pas su faire renaître la saga de ses cendres. Techniquement et graphiquement en deçà de ce que l’on aurait attendu d’un jeu en 2018, Fear Effect Sedna épuise plus qu’il ne passionne. Entre une IA illogique et bête comme ses pieds et des passages de gunfight qui ne nécessitent absolument rien côté stratégie excepté d’être patient en attendant que tout le monde meure, le titre ne présente pas de réel intérêt à part celui de nous faire retrouver une équipe de choc qui, jadis, nous avait donné la chair de poule.

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Fear Effect Sedna

PEGI 0

Genre : RPG

Editeur : Forever Entertainment

Développeur : Sushee

Date de sortie : 2017

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, PC Windows