Les Français de Passtech Games s’associent à nouveau à Focus Home Interactive, après leur premier jeu Space Run Galaxy, pour livrer un jeu de stratégie pas comme les autres. Ne vous faites pas avoir pas ses charmantes couleurs et ses graphismes typés cartoon, Masters of Anima est plus violent quece qu’il ne paraît.
Master of puppets
Dans le monde de Spark, les Animanciens, des magiciens maitrisant l’Anima, vivent une douce existence depuis plusieurs siècles. Cette relative paix sera bientôt troublée par l’un d’entre eux qui décide de basculer du côté obscur de la force.
Pour épouser sa bien aimée, l’Animancienne suprême, Otto est obligé de devenir Animancien. Seulement, le jeune homme est un benêt un peu fainéant et pas bien passionné par la création de golems via de la magie. C’est une fois les règles de base apprises avec lui que Zahr, le terrible, déboule dans le nid douillet des amoureux pour “mor-sceller” la chef en plusieurs pierres avant de tenter de réveiller des puissances anciennes. En bon égoïste, Otto se fout bien du destin du monde et décide de partir à l’aventure pour sauver sa bien-aimée. Ainsi commence un périple parfois éprouvant.
Le principe du jeu est simple. Vous êtes un magicien qui peut invoquer des créatures. On pense forcément à Overlord ou Pikmin en le regardant dans le sens où ces unités créées sont là pour répondre au doigt et à l’œil du héros afin de résoudre des énigmes et battre des gros golems bien énervés. On dispose donc de plusieurs types de créatures allant des tanks aux archers en passant par les soigneurs et quelques autres. Les spécificités de chacune des catégories ne sont pas à prendre à la légère car ce sont bien elles qui permettent de se sortir des situations les plus délicates. Notez bien que le jeu n’est clairement pas évident et nécessite d’étudier les attaques des ennemis afin de se placer au mieux sur le terrain afin d’éviter de lourdes pertes. Tel un chef d’orchestre, on passe son temps à déplacer des troupes et on tente de garder l’attention des monstres sur ses tanks.
Le magicien dose
Le jeu est relativement bien pensé pour être jouable agréablement et efficacement à la manette. À l’aide de LB/RB on passe d’une catégorie d’unités à l’autre et on peut ensuite en générer avec RT et A. Avec RT et B, on peut en retransformer à l’état d’Anima pure et via RT et X, on peut déclencher un cri de guerre qui excite nos golems aux alentours. Bien sûr, la génération de golems ne se fait pas à la légère. D’une part, vous êtes limité en nombre d’unités totales sur le terrain et d’autre part, il vous faut de la magie en stock. La génération d’unités coûte un point de magie que l’on ne récupère pas intégralement en annulant une unité ou lorsque celle-ci est détruite. Il faut donc gérer avec intelligence ses troupes et en invoquant seulement quand cela est nécessaire, surtout dans la deuxième partie du jeu où les ennemis sont nombreux et la magie plutôt rare. Il arrive même de devoir déclarer forfait en se trouvant dans l’incapacité de générer de nouvelles unités.
Le jeu est difficile pour plusieurs raisons. Comme évoqué plus tôt, il faut bien connaître les ennemis pour éviter de perdre tout une partie de son armée sur une attaque non anticipée. Les golems n’étant que des pantins, c’est au joueur de les déplacer sans cesse en rappelant soit quelques unités en les sélectionnant directement, soit un type d’unité au complet avec B, soit toutes les unités déployées en laissant appuyé sur B. Seulement voilà, tout ce petit monde revient droit sur Otto et souvent en passant en plein dans la zone d’attaque des ennemis alors qu’on voulait justement éviter cela. Le souci survient bien sûr lorsqu’on peine à prendre place correctement sur le terrain et qu’on se laisse déborder mais aussi parce que les hitbox ne sont pas très larges, parfois même en dehors de la zone pourtant indiquée au sol. Certains attaques étant très rapides, il est difficile aussi de les anticiper réellement en switchant entre les unités à contrôler. Rien de tout cela n’est insurmontable mais en tout cas, c’est assez frustrant pour décourager les joueurs les moins habitués aux jeux de stratégie. Le reste du temps, on prend bien assez plaisir à affiner ses stratégies pour que le jeu ne soit pas gâché par ces errances.
S’il ne brille pas par son histoire, Masters of Anima propose néanmoins de bonnes phases d’exploration en plus des bons combats stratégiques au bestiaire relativement varié. Sur la dizaine de niveaux présents dans le jeu, il offre l’occasion de se promener dans différents lieux qui amènent chacun de nouvelles énigmes environnementales. Parfois, il faut trouver des interrupteurs à actionner en simultané, à d’autres moments il faut composer avec une orbe de protection à la durée limitée afin de pouvoir marcher sur des zones enflammées, et ce ne sont que quelques exemples. On rencontre même d’autres personnages qui viennent repousser la monotonie de ces phases en proposant des objectifs différents. Sur la dizaine d’heures qu’il faut pour en voir le bout, on ne s’ennuie jamais car la progression est savamment orchestrée. Les plus téméraires pourront tenter d’avoir le rang S à tous les combats en plus de réaliser les objectifs secondaires de chaque niveau pour booster la durée de vie. À noter qu’à de rares occasions le jeu perd un peu en fluidité mais cela n’entache pas non plus le travail technique qui offre un univers agréable et propre.