Test - Soma

«Qu’est-ce que le transhumanisme ? Vous avez 2 heures !» , - 1 réaction(s)

Après avoir bossé sur la trilogie Penumbra, les Suédois de chez Frictional Games nous avaient fait frissonner grâce à Amnesia : The Dark Descent et sa suite, Amnesia : A Machine for Pigs. Nous étions déjà conquis et voilà qu’en 2015, leur nouveau titre avait fait son apparition sur PC et sur Playstation 4, laissant les adeptes de la Xbox sur le carreau. Mais il semblerait qu’une force supérieure ait entendu nos prières puisque le 1er décembre 2017, nous voilà manette en main pour tester le très inquiétant Soma. Au cœur d’un survival horror à la vue subjective où se mêlent frayeur et science-fiction, vous allez aimer avoir peur.

The sound of silence

Vous vous sentez de vous aventurer là-dedans ?

Dans Soma, Simon Jarrett est un pauvre bougre victime d’un accident de voiture dans lequel il a malheureusement perdu sa fiancé. Encore en vie mais souffrant de graves lésions cérébrales, il est contacté par un mystérieux docteur qui lui propose d’être le sujet d’un nouveau traitement expérimental nécessitant un scanner cérébral. N’ayant pas vraiment le choix, il accepte son offre et c’est parti pour le fameux IRM. Seulement voilà, après l’examen de routine, il se réveille dans la même pièce mais à un petit détail près : celle-ci est dorénavant vide, sombre et pas vraiment rassurante. Il décide donc d’arpenter ce qui s’avère être la base scientifique Pathos-II à la recherche de réponses et d’un semblant de sécurité.

Chut, madame recharge les batteries

Au gré des couloirs sombres et des pièces où suinte un curieux liquide noir visqueux, on redoute le moment où un monstre va nous tomber dessus…et il est évident que ça va arriver. Si les bestioles que l’on croise sont flippantes à souhait (un scaphandrier hideux, un robot tueur, un monstre luminescent…), les « alliés » que l’on rencontre sont, quant à eux, assez particuliers. Sans spoiler l’histoire, qui est la pierre angulaire du jeu, il faut savoir que le transhumanisme est le sujet principal de Soma et c’est justement en voyant et en parlant avec certains des scientifiques que l’on s’en rend compte. On pensait n’avoir affaire qu’à des vulgaires robots mais il n’en est rien. Il semblerait qu’ils aient une conscience et souffrent autant que vous et moi. Une des scènes les plus éprouvantes est d’ailleurs celle où l’on entend hurler à la mort un robot que l’on vient de débrancher électriquement. Pas de morale ici, juste une sérieuse prise de conscience qui fait réfléchir tout au long du jeu. En tout cas, plus on s’enfonce dans cette base, plus on se pose des questions sur ce qu’il nous arrive et surtout, sur ce qu’il est arrivé aux scientifiques qui bossaient auparavant sur place.

Une plongée en Enfer

Vous êtes sûr qu’on est pas à Rapture ?

On ne va pas attendre longtemps pour faire le lien avec la ville de Rapture dans Bioshock puisque la base est également sous-marine et nous plonge immédiatement dans un sentiment de solitude et de confinement extrême. Chaque recoin sera source d’angoisse grâce à des ennemis assez originaux comme ce fameux scaphandrier qui a le don de nous courir après frénétiquement dès qu’il nous aperçoit ou ce monstre à la tête « boule à facettes » qu’il ne faut sous aucun prétexte regarder en face au risque de se faire bouffer. Et il est inutile de penser pouvoir les bousiller à coup de fusil à pompe ou de clef à molette. Dans Soma, il faudra fuir et compter sur son endurance pour mettre la plus grande distance avec nos ennemis. Il est toujours possible de se planquer sous un bureau ou derrière des tuyaux mais cela ne marchera pas à tous les coups. À l’instar d’Amnesia, chaque rencontre avec un ennemi provoque des grésillements et brouille notre écran, il faut donc faire en sorte que cela cesse au plus vite pour éviter une mort immédiate. Immédiate mais pas définitive puisque qu’après s’être fait avoir une première fois, on se réveille non loin de là blessé et dans le flou mais bien vivant. Il ne nous reste plus qu’à boitiller pendant un petit moment pour nous requinquer ou trouver une sorte de poche bleutée dans laquelle plonger notre main, ce qui boostera notre santé instantanément.

Ne le regardez surtout pas en face !

L’avantage de Soma, c’est de laisser le joueur profiter de l’histoire sans être tenu par la main. Rien n’indique le chemin à suivre excepté de rares dialogues ou informations dites à voix haute. L’interface aussi sera pauvre et ce n’est pas plus mal. À part un effet rougeâtre lorsqu’on est blessé ou ces fameux brouillages quand un ennemi est proche, l’inventaire se compose seulement de l’objet dont on a besoin à l’instant T et de simples mouvements de base comme se baisser, sauter et se pencher. Pour le gameplay, rien de plus évident, il suffit d’ouvrir un tiroir, baisser un levier et appuyer sur l’interrupteur d’une porte. Il est possible aussi de prendre n’importe quel objet, utile ou non, pour le jeter ou le poser où on le souhaite. Soma se base sur la frousse mais avant tout sur la réflexion, et cela, à tous les niveaux. Le but principal du titre est de faire réfléchir sur le sens de la vie, mais aussi de réfléchir lors de certaines énigmes bien ficelées permettant d’avancer et d’en découvrir un peu plus. Des portes ne s’ouvrent que grâce à un code planqué dans un tiroir, un dossier informatique n’est accessible que grâce à un identifiant à trouver sur un corps etc. C’est à nous de juger si l’on est assez courageux pour partir à la recherche de tous les documents et dossiers permettant d’assembler toutes les pièces du puzzle.

Sous l’océan, sous l’océaaaaaan

Un décor à la fois magnifique et effrayant

Graphiquement, le titre offre des effets de lumière sous-marine magnifiques et un sérieux sentiment d’oppression une fois au fond de l’eau, mais ça s’arrête là. Des problèmes de netteté et de contraste font parfois leur apparition mais rien de rédhibitoire pour autant car on voit une sincère amélioration en comparaison avec ses aînés. Côté technique malheureusement, ça s’aggrave un peu. Le temps de chargement au lancement de la partie semble durer une éternité et Soma souffre régulièrement de gros ralentissements, voire même de freezes à certains moments cruciaux du jeu. Ces défauts cassent pas mal le rythme ainsi que l’immersion et c’est bien dommage. Gardons le meilleur pour la fin tout de même. Le sound design ! Le doublage est tout simplement parfait et les bruitages sont à tomber par terre. Mettez un casque et éteignez la lumière : vous n’avez même pas besoin d’être en face d’une créature pour flipper car l’atmosphère s’en charge déjà. L’eau comprimant la structure en métal, les bruits de pas, les portes qui claquent et les objets qui tombent…le moindre bruit sourd vous fera sursauter ainsi que votre personnage dont la respiration et le battement de cœur s’accélérant soudainement n’auront rien de réconfortant. Une dizaine d’heures seront nécessaires pour découvrir le fin mot de l’histoire et je vous met au défi de ne pas avoir la chair de poule et des questions plein la tête lors du générique final.

Bilan

On a aimé :
  • Le sound design formidable
  • L’ambiance angoissante
  • Le scénario très intelligent
  • Une fin qui fait réfléchir…et c’est rare !
On a pas aimé :
  • Les graphismes pas au top de leur forme
  • Le côté technique handicapant
Il ne reste plus que vous et votre conscience maintenant

Cela ne m’arrive pas souvent de réfléchir VRAIMENT à la fin d’un jeu, de rester quelques temps après le générique de fin sans rien dire, juste penser. Et bien là, c’est ce qu’il s’est produit. Au-delà de la frousse provoquée par les bruitages parfaits et les apparitions cauchemardesques de créatures immondes, Soma réussit avec brio à torturer votre cerveau autant que vos nerfs pour que vous n’en sortiez pas indemne. Le transhumanisme est un sujet sur lequel il est facile de se pencher sans vraiment savoir ce qui en découlera une fois les pieds dedans. Avec le jeu de Frictional Games, aucune morale barbante ou fin scriptée où tout est évident. Non, il ne reste plus que votre conscience mise à rude épreuve et une réelle question sur le sens de la vie qui reste malheureusement sans réponse. Dans Soma, vous êtes le seul maître à bord et c’est à vous de faire des choix qui vous feront vous poser des questions dans un sens comme dans l’autre. Une trentaine d’euros pour une dizaine d’heures, ça vaut le coup, surtout si c’est pour en sortir changé et ouvert à un autre horizon.

Accueil > Tests > Tests Xbox One

SOMA

PEGI 0

Genre : Survival Action

Éditeur : Frictional Games

Développeur : Frictional Games

Date de sortie : 01/12/2017

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, PC Windows

1 reactions

Joaz

15 déc 2017 @ 21:11

HUMMmm... BONNE CAME !