Comment sortir de l’anonymat lorsque l’on est un petit jeu indé noyé dans un océan de plus en plus grand ? Certains développeurs tentent de tout miser sur l’originalité et d’offrir aux joueurs une expérience nouvelle, une bouffée d’air frais même si cela risque de ne pas être suffisant. D’autres s’en fichent complètement et préfèrent miser sur le partenariat avec un gros éditeur capable de leur faire un petit peu de pub et tenter de rentrer dans leurs frais en vendant leur truc à deux-trois pigeons/joueurs. Oh my Godheads fait partie de cette deuxième catégorie.
J’ai une super-mais-pas-tant-que-ça idée !
Oh my Godheads est un jeu multijoueur en arène comme il en existe à foison. Il propose des parties “endiablées”, mêlant “convivialité” et “fous rires” entre amis. Malheureusement, seulement pour quatre joueurs mais en local uniquement. Vous vous dites alors : “Ah mais oui, c’est un jeu comme Knight Squad !” pour ne citer que lui. Et vous n’avez pas tort. Sauf que l’originalité de Oh my Godheads, autre que de proposer de jolis graphismes et des musiques correctes, se trouve dans… les têtes de dieux/déesses (non, il ne s’agit pas d’écriture inclusive) qui se trouvent au centre du gameplay. En effet les modes par équipe, Capture de tête et Roi de la tête revoient les traditionnels rois de la colline et capture du drapeau en mettant des têtes de dieux/déesses à la place du précieux étendard ou lieu à défendre.
Ces têtes ont chacune des pouvoirs spéciaux censés mettre un peu de piquant dans les parties comme celui d’exploser si on tient la tête trop longtemps, créer un nuage opaque autour du porteur ou encore ralentir/accélérer les déplacements des joueurs à tour de rôle. Ces petits gimmicks sont plus ou moins réussis car dans certains cas ils peuvent faire durer les parties plus que nécessaire ou encore les rendre encore plus rapides qu’elles ne le sont suivant le stage que l’on choisit. Autre petite subtilité, les dix arènes que l’on trouve dans Oh my Godheads ajoutent elles aussi un tout petit peu de piment avec par exemple des pièges ou un seul autel que l’on doit mettre à notre couleur avant d’y poser la précieuse tête. Si on ajoute en plus la possibilité de lancer les têtes à notre coéquipier, le gameplay s’avère bien plus riche qu’il n’y paraît, si l’on excepte l’IA assez minable qui régit les bots.
Le côté sympathique des premières parties s’estompe très rapidement vu qu’il est impossible de fixer un nombre de rounds gagnants et que les parties se finissent généralement très rapidement mais aussi et surtout qu’au niveau de son contenu, Oh my Godheads frise le ridicule. Avec un postulat de base comme celui-là on aurait pu s’attendre à retrouver une déclinaison de modes de jeu à en perdre la tête ! Et bien non ! Oh my Godheads n’en propose que quatre et sur un nombre aussi restreint seulement deux utilisent le concept de ces fameuses têtes ! "« Incompréhensible » est le mot qui me vient en tête. Chasseurs de tête et Dernier homme debout ne sont que de bêtes batailles chaotiques où l’on s’attaque à coup de gourdin/d’épée/masse et objets explosifs. Posséder un concept sympa et l’utiliser de façon aussi superficielle montre bien que les développeurs avaient peut-être la tête ailleurs…