Test - Cuphead

«Le diable est dans les détails» , - 7 réaction(s)

Ah la nostalgie, qu’elle a bon dos. Elle justifie tellement de revivals que ça en devient presque gênant. Pour autant, le studio MDHR n’a pas choisi les années 80 comme tous ses petits copains. Non, pour sortir du lot, les deux compères ont choisi les bons vieux cartoons des années 30, ceux que l’on regardait en boucle tous les Noëls (même encore maintenant), lorsque les studios Fleischer se tiraient la bourre avec Disney, les Looney Toons et Tex Avery. Mais est-ce que l’enrobage et les bonnes intentions suffisent, telle est l’éternelle question.

Cup Killer

Gang bang en vue

Cuphead et Mugman sont joueurs. Néanmoins, ils n’ont pas forcément de chance. C’est ce qui les amènera à prendre leur courage à deux mains pour partir délester de leur âme un grand nombre de boss afin de sauver la leur, perdue dans le casino du Diable. Oui, celui avec un D majuscule. Nul besoin d’un pitch plus solide, vous en conviendrez, pour justifier le périple des deux personnages qui tentent l’impossible pour le meilleur et pour le pire. Le meilleur étant bien sûr la géniale direction artistique du titre et le pire, et bien, les nombreux cheveux que vous, joueur, vous arracherez durant vos multiples essais infructueux face à ces méchants vicieux au possible.

Aucune faute de goût n’est à déplorer et ce jusque dans les moindres détails
J’ai cru voir un Grosminet

Cuphead n’est pas simplement beau. Le travail sur la direction artistique est énorme. Les traits des personnages, les arrière-plans, le choix des couleurs ainsi que les petits effets de pellicule usée par le temps se marient tous à merveille. Aucune faute de goût n’est à déplorer et ce jusque dans les moindres détails. Mais ce n’est pas que le fruit d’une inspiration aveugle de ses références, fort heureusement. Le titre dispose d’une vraie personnalité et le travail sur la DA permet des boss tous plus géniaux les uns que les autres. Qui plus est, ce ne sont pas les animations qui viennent ternir le tableau tant celles ci sont d’une finesse et d’une fluidité que l’on peut difficilement mettre en défaut. Le joueur se retrouve littéralement projeté dans un cartoon avec un sourire béat indélébile.

Ça cartoone

C’est ce qu’on appelle lui rentrer dans les plumes

Pourtant, la joie laissera souvent la place pendant de longues minutes à la frustration. Cuphead est difficile, c’est indéniable. Cependant, il l’est rarement pour des errances de gameplay ou des mécaniques mal fichues. Il y a bien quelques hitbox un peu reloues sur certaines attaques ou projectiles mais rien de dommageable ni d’insurmontable. L’ensemble est solidement ficelé et comme pour Furi, la difficulté n’est que temporaire puisque le joueur est toujours capable d’apprendre de ses erreurs jusqu’à triompher et trouver une véritable satisfaction au bout du combat. Pour rester sur la comparaison, Furi m’a même semblé plus difficile avec des échanges bien plus longs. Ici, une fois les différentes phases des boss maîtrisées, on les dégomme en 2/3 minutes tout au plus. Pour ne pas vous décourager, lorsque vous mourez et recommencez le combat du début, le jeu vous indique dans quelle phase du combat vous étiez et ce qu’il vous restait comme progression à parcourir pour en venir à bout. Il faut avouer que des fois ça peut être plus décourageant qu’autre chose, mais tenez bon !

Rares sont les boss qui déçoivent

Les contrôles sont plutôt basiques ce qui laisse la place à des joutes vraiment ingénieuses regorgeant de bonnes idées qui ne manquent pas d’originalité. Rares sont les boss qui déçoivent, ne serait-ce qu’un peu, dans leurs différents patterns d’attaque. Dans ces conditions, il coule de source qu’il ne fallait pas embrouiller le joueur avec trop d’actions complexes et inutiles. On dispose donc d’une touche de tir, une touche pour un super, un saut et une esquive. Le super se charge au fur et à mesure des dégâts infligés en 5 barres qu’il est possible de consommer une à une ou en déclenchant un ultra une fois la jauge maximale remplie. En bonus, on peut switcher entre deux armes différentes et verrouiller la direction de son tir en tenant une position. Pour les grincheux qui trouvent que le mapping des touches n’est pas optimal, qu’ils passent dans les options pour rectifier tout cela. Quoi qu’il en soit, Cuphead et son comparse réagissent au quart de tour et la physique du personnage, tout en souplesse, est un vrai régal. Si vous mourez à répétition, ce sera pleinement de votre faute et nul besoin de vous trouver des excuses à la con. Deal with it.

J’en pince tellement pour cette DA

Le jeu propose différents items dont on s’équipe pour se faciliter la vie ou mieux adapter son style de jeu en fonction des boss. Ainsi, plusieurs armes sont à disposition avec leur propre super, différents ultras se débloquent aussi et enfin, il est possible d’équiper des compétences comme une esquive qui évite les dégâts un court instant, des HP supplémentaires (mais avec des attaques moins puissantes) et quelques autres capacités bien pratiques. À vous de trouver votre combinaison gagnante.

La cup est pleine

Parler aux personnages permet d’avoir des indices sur les secrets

Si les boss avec des possibilités d’actions comme décrites précédemment constituent la majeure partie des combats, le jeu propose aussi deux autres types de gameplay pour varier l’aventure. Le premier prend la forme d’un shoot’em up où l’on dirige notre personnage dans un avion. Là encore, la folie créatrice des développeurs fait son œuvre et ces niveaux ne déçoivent pas même si les projectiles se confondent plus facilement dans les décors du premier ou second plan, constituant un vrai souci de lisibilité à relever. La seconde variation est celle des niveaux de type run&gun à la Contra ou Metal Slug qui laissent la place à quelques passages de plateforme. Ceux-ci ne sont pas nombreux et on peut regretter un peu des ennemis qui manquent de génie et de la plateforme un peu basique. Toutefois, cela permet de s’aérer un peu l’esprit en découvrant de nouveaux environnements et de se reposer avant de se remettre aux choses sérieuses.

La fierté

Difficile d’évaluer la durée de vie du titre puisque cela dépendra grandement de vos skills. Une petite dizaine d’heures me fut nécessaire, soit un peu moins que Furi qui proposait pourtant moins d’affrontements. En coop, cela peut être beaucoup moins mais si cela peut sembler de prime abord une bonne idée pour se simplifier la vie, on perd beaucoup en lisibilité de l’action et on se retrouve à se faire toucher par des projectiles ennemis perdus parmi ceux de notre allié. Et ce n’est pas de la mauvaise foi que de dire que l’on est mort à cause de l’autre, non, pas du tout. Par ailleurs, il est possible de jouer le scoring au chrono ainsi que sur plusieurs autres critères. C’est là que le jeu se révèle très dur car obtenir la note maximale partout risque de prendre beaucoup de temps. Ne comptez pas sur le mode facile pour essayer de finir le jeu une première fois à la cool avant de vous remonter les manches, il n’est pas possible de progresser sans faire les combats en mode normal. L’oeuvre du Diable, assurément ! Enfin, les plus acharnés pourront essayer de trouver les quelques secrets cachés dans le jeu. On souhaite bon courage à ceux qui voudront les 1000G.

L’OST vous remuera jusqu’aux tréfonds de votre âme

Esthétiquement, on l’a déjà dit et on le répète, Cuphead est une grande réussite. Dans son gameplay et l’efficacité de ses boss, là aussi on frôle le plaisir divin. Pour enfoncer le clou dans vos cœurs de nostalgiques d’une époque que vous n’avez pas vécue, l’OST vous remuera jusqu’aux tréfonds de votre âme. Du piano dansant, de la contre-basse groovy à souhait, des cuivres bien claquants et des rythmiques endiablées, ... Tout l’esprit du jazz et du swing des années 30 viendra vous soulever de votre fauteuil pour danser jusqu’à épuisement. Pour récupérer entre temps, des morceaux plus paisibles vous donneront envie de vous poser dans votre fauteuil club avec un bon whisky et une clope dans votre plus beau costume à rayures. On n’est pas bien, là ?

Bilan

On a aimé :
  • Un cartoon comme si on y était
  • La DA et les animations canons
  • Des boss ingénieux et inventifs au possible
  • Une OST de fou furieux
  • Un contenu conséquent pour le genre
  • Difficulté jamais injuste et nullement insurmontable
  • On en veut encore !
On n’a pas aimé :
  • Des chargements un poils longs en début et fin de combat
  • De légers défauts de lisibilité et hitbox étranges
  • English only
Le plaisir dans la douleur

Bonne pioche pour Microsoft que de s’être attiré l’exclusivité du jeune Studio MDHR. Cuphead est une vraie petite pépite de chocolat noir et amer, celui que l’on se découvre à apprécier en faisant l’effort de s’éduquer le palais. Si vous avez été charmé par son design cartoon aux petits oignons, sachez que le jeu ne s’adresse pas forcément à tous les joueurs. Seuls les plus persévérants pourront jouir des victoires arrachées aux différents boss les unes après les autres. Pour autant, il est impensable de ne pas vous conseiller de vous y frotter, à votre rythme, sans perdre patience, quel que soit votre niveau de skill, car le jeu mérite largement d’être soutenu. Si le chemin a été long pour qu’il arrive entre nos mains depuis son annonce en 2014, on n’est pas prêt de l’oublier et de le citer comme l’une des expériences riches et pleines de charme qui auront su marquer le catalogue des jeux indépendants de la Xbox One aux côtés d’Ori et quelques autres.

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Cuphead

PEGI 0

Genre : Aventure/Plates-Formes

Éditeur : MDHR

Développeur : MDHR

Date de sortie : 29/09/2017

Prévu sur :

Xbox One, PC Windows

7 reactions

Mr Moot

04 oct 2017 @ 15:55

Je le suis de loin depuis son annonce, mais ce n’est pas du tout mon type de jeu. Hier j’ai maté un streaming sur Mixer, et je l’ai acheté sur un coup de tête ! J’en suis à Lady Zeppelin, j’adore, il me rend fou mais il est tellement plaisant à jouer. A 20 balles, il mérite plus que le détour.

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bangy78

04 oct 2017 @ 16:46

Que dire de plus que cette conclusion !

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heloi

04 oct 2017 @ 21:24

Le nouveau bijou de la XBox One après Ori And The BLind Forest. J’apprécie le fait que tant Ori que Cuphead, le gameplay ne soit pas sacrifié sur l’autel des marketeux désireux de vendre plus de copies. Pour les 2 la vision des développeurs est respectée par l’exigence bien présente du gameplay. Et pour les 2, la qualité est donc au rendez-vous à tous les niveaux : c’est dur de faire une bonne bande son, c’est dur d’obtenir d’une DA cohérente, juste et des animations folles, mais c’est aussi dur de faire un jeu dur. comme pour Ori, le combo est total.

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McLeod

04 oct 2017 @ 22:01

100% d’accord avec Mr Moot, Bangy et heloi !

La DA et la musique sont fantastiques, le jeu est difficile oui, mais qu’est ce que c’est gratifiant quand on bat un boss !!

MS a eu du nez cette fis ! Carton plein pour Cuphead ! B-)

ETRE HUMAIN

04 oct 2017 @ 22:57

Ce jeu est un chef d’œuvre.

ETRE HUMAIN

04 oct 2017 @ 23:00

Vous auriez pu mettre son prix dans les positifs également ,car 20€ pour un jeu pareil ,sérieux a l époque du rois dlc.

Le Tactical

05 oct 2017 @ 20:03

J’attends cette nouvelle IP depuis plus de deux ans et le voilà. Je vais le résumé en un seul mot : MAGIQUE.Je remercie le studio de développement(studio MDHR) pour avoir eu l’audace de réalisé ce jeu vidéo. Un exemple à prendre en considération pour beaucoup d’éditeurs tiers et autres... Bravo en tous cas.