Test - Project Cars 2

«Pilotes du dimanche, fuyez !» , - 6 réaction(s)

Il y a de cela un peu plus de deux ans sortait Project Cars premier du nom sur consoles. Même s’il était bien loin d’être parfait, il a su s’attirer la sympathie des joueurs grâce à son approche résolument tournée vers le motorsport. Malheureusement, le jeu était plombé par de nombreux défauts de finition (framerate aux fraises, aliasing ou alors une jouabilité manette infecte pour ne citer qu’eux) ou encore par son nombre famélique de véhicules jouables. Project Cars 2 a donc le double enjeu de bonifier les bonnes intentions de son prédécesseur ainsi que de corriger ses défauts.

La course auto jusqu’au bout des ongles

Même en caméra « capot », l’interface de base reste bien chargée

À l’instar de son prédécesseur, Project Cars 2 n’a qu’un mot à la bouche : course. Ainsi, les gars de Slighty Mad Studios font fi des enrobages scénaristiques, des véhicules à débloquer ou d’autres collectibles pour laisser le joueur se concentrer sur la course sur laquelle il veut performer avec la voiture qu’il veut piloter. Comme dans tout jeu où la dimension motorsport est présente, Project Cars propose avant la course une séance d’essai pour découvrir le circuit et ajuster les réglages de son véhicule ainsi qu’une séance de qualifications pour se placer au mieux sur la grille avant la grande course. Au final, pour une course moyenne (essai + qualif + course de 5 tours), il faut compter environ une heure de temps libre pour en voir le bout. Project Cars 2 n’est donc pas une simulation automobile pop-corn que l’on peut picorer à base d’une course en jeu libre par-ci ou une étape de campagne par là.

Le mode carrière propose quelques objectifs à long terme pouvant retenir l’attention du joueur

Cette campagne propose d’ailleurs une évolution progressive au sein de l’univers de la course automobile allant du Kart ou de la Formule Rookie aux courses d’endurance, de Formule X ou encore de Grand Tourisme. En plus d’offrir une progression bienvenue jusqu’aux véhicules les plus puissants de la planète (même s’il n’est, dans le jeu, pas plus aisé de piloter une Formule Rookie ou un Kart qu’une Lamborghini Huracan), cette campagne se veut extrêmement personnalisable. Du niveau de l’IA à la rigidité du commissaire de course en passant par la longueur d’une saison, d’une session d’essai, de qualif’ ou d’une course, tout ou presque peut être modifié. Au sein de cette campagne, on regrettera simplement le manque d’éléments déblocables poussant le joueur à aller plus loin, à continuer, plutôt que de partir en jeu libre ou en ligne. Alors oui, il existe bien des épreuves sur invitation qui se débloquent en terminant certains championnats ou en remplissant certaines conditions, ainsi des objectifs de carrière « à long terme » comme par exemple « Finissez en tête du championnat dans 3 catégories différentes » qui sont très appréciables, mais l’enrobage de tout ça est bien faiblard. Une interface, justement plus ancrée dans le motorsport, comme l’avait fait Toca Race Driver Grid à l’époque aurait été la bienvenue.

L’IA plus artificielle qu’intelligente

Le circuit Côte d’Azur sponsorisé par Luc Besson

Comment parler de la carrière sans évoquer cette catastrophe qu’est l’intelligence artificielle ? Non content de se moquer totalement du positionnement du joueur, les IA semblent totalement s’ignorer entre elles par moment. Pour faire simple, faites une courses avec 31 adversaires virtuels sur un circuit urbain et observez ce qui aurait pu être la conclusion d’une course poursuite d’un film de Luc Besson. Porter notre attention sur l’IA a été l’occasion d’observer quelques comportements étranges comme cette fois où celles-ci démarraient pied au plancher en supercars sur un circuit gelé alors qu’elles n’arrivaient pas, dans une autre course, à faire 10 mètres corrects sur le circuit de glace de Sampala avec des véhicules préparés pour l’occasion.

C’est d’ailleurs un énième carambolage de l’IA qui a conforté l’idée naissante que les véhicules semble bien trop légers. On a réellement du mal à sentir les 1400Kg de la Maclaren P1 par exemple. À la limite, qu’on ait mis un moteur de P1 dans une Fiat 500, pourquoi pas. Les décrochages lors des virages n’en sont d’ailleurs que plus surprenants. La voiture semble tourner sans problème quand, tout à coup, on vient embrasser la rambarde de sécurité car les pneus ont perdu toute adhérence sans signe avant-coureur. La retranscription du transfert de masse est sûrement très bien réalisée dans le comportement du véhicule mais l’est beaucoup moins en termes de ressenti manette, ou volant, en main.

Conduire une Formule Rookie sur une piste gelée... une autre idée de l’Enfer

Inutile de se le cacher, les premiers tours de piste sur ce Project Cars 2 vont être très difficiles, voire indigestes. Il faudra le temps de trouver, non seulement les bons réglages pour votre voiture, mais aussi pour votre périphérique de contrôle. Qu’on joue à la manette ou au volant, il est presque obligatoire de passer par la case “configuration”. D’un côté, la manette ne retranscrit que pâlement les sensations de conduite d’un véhicule semblant peser la moitié de son poids réel et d’un autre, le volant s’agite dans tous les sens même à l’arrêt car le jeu s’évertue à vouloir transmettre des vibrations à ce dernier même au point mort. Forcément, la moindre zone morte sur ce dernier est payée cash. Néanmoins, c’est avec le cuir sous les doigts que le jeu prend son envol et délivre toute sa profondeur. Les virages sont bien mieux maîtrisés, là où la sensibilité de la manette, bien que meilleure que dans le premier épisode, s’affole à chaque input.

La caméra “casque” permet une immersion comme on en a rarement vu
Les épreuves de rallycross sont vraiment passionnantes mais demandent énormément de temps

Vos réglages de conduite et de votre manette sont de toute façon amenés à changer dès lors que vous vous frottez à une nouvelle discipline car même si vous avez l’habitude de piloter avec le contrôle de stabilité activé, vous serez obligé de le désactiver en rallycross tant les voitures de cette catégorie sous-virent, même en tirant le frein à main comme une brute. Ici, tout se fait en jouant avec l’accélérateur et en flirtant avec la limite. Il convient donc d’être extrêmement précis mais le résultat est grisant même s’il faudra penser à économiser la gomme des pneumatiques qui adhèrent de moins en moins au fil des tours, nous forçant à adapter la conduite.

Pour profiter à fond de ce mode rallycross, la caméra “casque” permet une immersion comme on a rarement vu. La caméra mime parfaitement les yeux du pilote et offre une visibilité sans égale sur ce qui nous attend à court terme. Même si la qualité d’image est un peu moindre à cause de la visière, cela reste une très bonne alternative à la vue “capot”.

Du contenu à ne plus savoir qu’en faire

Par rapport au premier épisode, Project Cars 2 est beaucoup moins dans la retenue quant à son contenu. En effet, on passe ici de quelques dizaines de voitures jouables à plusieurs centaines. Il est donc beaucoup plus aisé de trouver chaussure à son pied que par le passé. Dans la même lignée, le jeu propose une pléthore de circuits avec une soixantaine de destinations différentes (sans compter les variations d’un même circuit). Ainsi, on ira aussi bien piloter au pied du Mont Fuji que dans la neige canadienne ou encore sous les trombes d’eau de Silverstone.

Les circuits de glace changent complètement l’expérience de jeu

Si la reproduction visuelle et sonore des différentes voitures du jeu est très bonne quelle que soit la marque ou l’ancienneté du modèle, on pestera contre le crissement des pneus qui semble être identique à tous les véhicules peu importent la vitesse ou la température de la piste. Pour continuer sur l’ambiance sonore du titre, on peut aussi noter, pour être tatillon, que le rugissement du moteur en sur-régime semble en deçà de ce qu’il devrait être. L’ambiance sonore pourtant excellente de la franchise en prend un coup, surtout si l’on a l’habitude de passer ses rapports à l’oreille. Il n’est pas rare de se surprendre en sur-régime complet pendant plusieurs secondes car le réflexe de poser les yeux sur le compteur de tours n’est pas instinctif. A la longue, on finit par s’y habituer mais cela reste toutefois bien dommage compte tenu des vrombissements habituels des moteurs sur le jeu.

C’est cassé, tu jettes

Les projections d’eau sont assez peu réalistes

Pour ce qui est des circuits, il y a beaucoup de chose à dire, et pas qu’en bien. Tout d’abord, pour rester dans la modélisation pure et simple des circuits, on s’interroge très clairement sur les traçages au sol qui manquent de finesse en virage (il faut comprendre par là qu’au lieu de former une courbe, c’est un assemblage de petits segments mis bout à bout) et souffrent d’un aliasing prononcé en ligne droite, tout comme les différentes ombres projetées sur la route d’ailleurs. On passera rapidement certains éléments du décor qui apparaissent en gradins à 20 mètres devant nous quand le rétroviseur fait disparaître tout derrière nous à une centaine de mètres. L’environnement reflété sur la carrosserie est, lui, retranscrit à environ 15 images par secondes. Il faut généralement passer sous un panneau publicitaire pour le remarquer, ce qui n’arrive pas toutes les 10 secondes fort heureusement.

Si l’on se penche sur la partie framerate, on se rend très vite compte que l’objectif affiché des 60 FPS n’est pas atteint, ou alors on parlait de framerate maximum et non constant. En effet, dès que le jeu commence à avoir trop de choses à calculer, et pas besoin de le mettre en état de stress (nombre maximum de véhicules en pistes, carambolage et météo exécrable) pour voir la fréquence d’affichage chuter. On ne subit pas des chutes nettes de 20 images par secondes d’un coup mais on voit qu’on se trouve clairement en dessous de la fréquence annoncée. Il faudra clairement attendre la version Xbox One X pour espérer avoir une version “propre” du jeu.

Ça roule toute de suite moins bien comme ça...

Lors d’une partie en ligne, en revanche, le jeu subit de très gros ralentissements dès lors qu’un joueur rejoint la partie. Pendant la phase d’essai, on peut se dire que ça passe. Pendant les phases de qualifications par contre, c’est déjà beaucoup plus pénible. Dans leur principe, les joutes multijoueurs reprennent les même bases que les parties personnalisées, à savoir que l’on peut tout configurer ; de la présence ou non de qualification à la météo en passant par la catégorie de véhicules acceptés. On ne vous cache pas qu’il faudra avoir, ici aussi, un bon bout de temps devant soi pour pouvoir en profiter pleinement. Un bon 45 minutes à 1 heure pour un course classique. Mais après tout c’est ça aussi Project Cars 2, un jeu qui demande du temps.

Bilan

On a aimé :
  • L’ambiance transpire l’amour pour le sport automobile
  • Une tonne de circuits
  • La caméra casque
  • Le rallycross
  • La personnalisation du volant et de la manette très poussée
On n’a pas aimé :
  • Le poids des véhicules mal retranscrit
  • Le crissement des pneus un peu crade
  • De trop nombreuses déconvenues visuelles
  • Le framerate chancelant
  • L’IA scandaleuse
Tellement grisant, tellement frustrant

Qu’on se le dise, Project Cars 2 est un jeu qui transpire l’amour du sport automobile. Un de ces jeux qui sent bon la gomme brûlée et l’essence. Ce second épisode fonce pied au plancher sur les mêmes bases que son prédécesseur avec les mêmes qualités, mais aussi les mêmes défauts que l’équipe de Slighty Mad Studios a essayé de corriger tant bien que mal. En l’état, ces défauts ont plus été atténués que totalement corrigés. Si vous étiez donc imperméable à Project Cars premier du nom, passez votre chemin. Dans le cas contraire, en voiture Simone.

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Project CARS 2

PEGI 3

Genre : Courses

Éditeur : Bandai Namco

Développeur : Slightly Mad Studios

Date de sortie : 22/09/2017

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, PC Windows

6 reactions

HighFast

22 sep 2017 @ 13:51

Et la jouabilité à la manette, c’est aussi mauvais que le 1 ou ça s’est amélioré ?

Koinkoin

22 sep 2017 @ 15:00

Je suis un peu déçu par ce PC2 après quelques courses je trouve le jeu trop proche du un en terme de conduite pas de réelles évolutions et pas vraiment d’améliorations. Graphiquement ça à peu évolué, malgré un contenu dantesque je trouve que pour le moment en ayant testé des courses basiques le jeu trop proche du un. Un arrière gout de PC 1.5 avec un studio qui à bossé sur la quantité et non sur la qualité. J’ai pas vraiment l’impression de jouer à une suite. A la manette c’est mieux que sur le un mais un passage par les réglages est obligatoire, mais on à toujours cette sensation de flottement et de perte d’adhérence constante, on aime ou on aime pas. Un dernier petit défaut la caméra casque moins immersive que dans le un selon moi et avec une configuration de base qui ne me convenait pas en terme d’angle. Pour ma part je suis encore très loin des sensations que procurait un shift 2 en terme de vue casque. Après avoir fait la démo de FM7 le jeu fait un peu peine à voir en terme de graphisme même si on à deux jeux différents niveau conduite. J’ai hâte de tester tout de même le rallycross et le nascar.

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bangy78

22 sep 2017 @ 16:00

Moi j’ai vu la vidéo de DF, choqué par le mode destruction derby, auto tamponneuse

Koinkoin

22 sep 2017 @ 18:03

J’ai testé en course personnalisé le NASCAR et le Rallycross c’est plutôt sympa mais c’est vrai que le premier c’est du destruction Derby et le deuxième est très difficile à prendre en main malgré les réglages manette De manière général l’IA est vraiment trop agressive et pénible.

Baka32

22 sep 2017 @ 18:25

Pour le flottement, il faut ajouter un peu de précharge et des g en longitudinal. C’est le probleme de PC, il faut adherer au set-up de la config et au caisse pour apprécier. Ca reste elitiste.

Le GRC est vraiment top au volant, la Honda...whaouu. Le karting vire à 90 lors d’un appuie sec sur les frein comme en frein le ffb est bien gérer sur ce point. Par contre graphiquement , c’est pas GG mais les sensations sont la. Vivement la sortie de la X.

Rhaganazielle

25 sep 2017 @ 09:29

Bonjour à tous,

Je passe dans les commentaires pour vous prévenir de ne pas trop vous attacher à votre carrière. En effet, il existe actuellement un bug qui efface aléatoirement toute progression dans la carrière (à part l’affinité avec les constructeurs). Je vous conseille donc d’attendre un correctif avant de vous lancer (j’ai perdu la mienne 2 fois ce week end)