Test - Kholat

«La montagne, ça vous gagne !» , - 1 réaction(s)

Après le très ennuyeux Husk et en attendant Seven : The Days Long Gone, le studio polonais IMGN.PRO nous offre Kholat, un FPA d’horreur tentant d’égaler l’angoissant Layers of Fear, originaire lui aussi de Pologne. Pour ce faire, Kholat s’inspire grandement de Slender et se base de surcroît sur une histoire vraie : celle de l’affaire du col Dyatlov. Il est rare que des jeux vidéo traitent de faits réels (les FPS sur fond de guerre mondiale ne rentrent évidemment pas en ligne de compte) et c’est là justement tout l’intérêt que l’on porte à ce titre ; mais cela suffira-t-il pour créer une atmosphère assez oppressante pour captiver le joueur ? Prenez votre carte, votre boussole, votre polaire et soyez courageux, votre enquête commence.

Bienvenue au col Dyatlov

Allez vous réchauffer dans ce campement tout de suite !

Cette histoire étrange mais néanmoins vraie relate la mort de 9 randonneurs sur le mont Kholat Syakhyl dans la nuit du 1er au 2 février 1959. Le col fut renommé Dyatlov d’après le nom du leader du groupe, Igor Dyatlov. Mais comment sont-ils morts me direz-vous ? De froid ? Ensevelis sous une coulée de neige ? Que nenni. Et c’est là que l’histoire devient intéressante et donne tout son attrait au titre : les recherches déterminèrent que les randonneurs avaient éventré leur tente de l’intérieur et avaient fui pratiquement nus sans aucune affaire. Mais la présence de fortes radiations sur les vêtements, les blessures extrêmes sur les corps malgré l’absence de lutte et l’apparition de lumières orange dans le ciel durant la nuit du drame laissèrent les autorités dubitatives et relancèrent le débat sur l’existence d’une vie extraterrestre ou d’un complot militaire. L’enquête menée par les autorités soviétiques conclurent alors que leurs morts avaient été causées par « une force irrésistible inconnue ».

Explore. Dream. Discover

Mais on est où là ?!

Cette histoire vous est donc dévoilée lors d’une intro contée par l’excellent mais toujours provisoirement vivant Sean Bean et à travers des pages que vous pouvez retrouver en osant vous aventurer dans les territoires enneigés du col. Le héros part donc enquêter sur ces disparitions mystérieuses les mains dans les poches. Enfin pas vraiment. Dans les années 50, posséder un GPS aurait posé un gros problème de réalisme. Vous voilà alors avec une carte, une lampe torche, une boussole et surtout votre médiocre sens de l’orientation (bon là c’est vrai, je parle beaucoup pour moi)… Vous passez les 5 premières minutes du jeu à chercher comment quitter la ville enneigée puisqu’aucune indication sur la route à suivre n’est présente. Vous marchez à travers le froid pour finalement tomber sur un campement salvateur (il y en aura d’ailleurs une petite poignée en guise de checkpoint). Vous êtes maintenant au cœur d’une montagne hostile et tombez comme par magie sur le lieu d’une sorte d’explosion. Vous y trouverez justement une des premières pages à collecter. Et là, BOUM ! Voilà que l’explosion se reproduit et que des formes humaines orangées fuient à toutes jambes. Voici donc votre point de départ.

Regardez votre carte, allumez votre lampe et sortez votre boussole. Déjà, vous remarquez que le nord et le sud, et bien ce n’est pas « n » et « s ». Ça aurait été trop facile ! Du coup, rien de vous empêche d’aller faire un tour sur Google Traduction pour découvrir la signification de « ю » et « с ». Une fois que c’est chose faite, il va falloir que vous tentiez difficilement de vous orienter à travers le blizzard avec comme seuls indices de mystérieuses coordonnées inscrites sur votre carte. Tout au long de votre enquête périlleuse, vous trouverez des symboles et d’autres coordonnées vous menant vers les lieux d’événements étranges dont vous serez le témoin. Déjà, ne vous attendez pas à vous promener pépère et descendre les pentes vos fesses dans une luge. Vous allez en baver sévère ! Vous vous perdrez sans arrêt et lorsque vous aurez repris confiance en vous, une lueur d’espoir dans le regard, vous vous retrouverez dans une impasse ou face à un carrefour qui n’était absolument pas censé être là. La frustration est le mot qui décrirait avec perfection Kholat puisque la seule chose que vous ferez c’est vous perdre. Et…fuir ! Pourquoi fuir ? Et bien parce que, contre tout attente, vous n’êtes pas seul dans cette montagne déjà inquiétante de nature. Une sorte d’entité style Slender Man va se faire un réel plaisir de vous courser et accessoirement vous tuer. Je peux vous assurer que vos premières rencontres avec l’ennemi se solderont indubitablement par votre échec, alors vous prendrez rapidement l’habitude de recommencer votre petite balade pédestre à partir du dernier checkpoint visité. Et soyez honnête : vous vous êtes retrouvé là-bas par le plus grand des hasards, pas vrai ? C’est dingue comme la colère peut prendre vite le dessus sur la frustration quand il faut tout se retaper. Et pour au final ne pas du tout vous retrouver au même endroit par la suite bien évidemment. Après un certain temps, vous comprendrez que la seule chance de vous en sortir est de prendre vos jambes à votre cou et rester le plus possible éloigné de cette entité meurtrière. À l’instar de Slender, cet être maléfique surgit de nulle part et disparaît de la même manière. Le principe du jeu qui consiste à vadrouiller dans la montagne, se paumer et se faire tuer de manière assez sadique devient vite lassant et freinera beaucoup de joueurs. Les nombreuses morts sont plutôt incompréhensibles et brutales, ce qui augmente le sentiment d’injustice.

Vous avez le souffle coupé n’est-ce pas ?

Rassurant...très rassurant...

Au vu des possibilités d’action très limiteés (vous pouvez seulement courir sur une très courte distance et vous n’êtes même pas foutu de sauter), l’interface est vide de chez vide. Après tout, pas besoin de barre de vie puisque vous mourez en un one-shot. Du coup, vous n’avez aucune excuse pour ne pas admirer tous ces paysages à la fois superbes et angoissants. On attribuera le manque de diversité à l’effet voulu de déjà-vu, l’impression de tourner en rond en pensant être déjà passé devant cet arbre ou ce rocher. Les lacs gelés, les grottes, les falaises, les forêts... L’ensemble des lieux donnent la chair de poule. Tout comme la bande-son qui est horrifique à souhait. Pas de fioritures ici, juste ce qu’il faut de bruitages et sons pour vous foutre la pétoche. Le sifflement du vent entre les arbres, le crissement de la neige sous vos pieds, le craquement des feuilles ; tous ces petits bruits anodins réussissent ici à vous mettre mal à l’aise, et pire encore si vous mettez un casque. Je ne vous parle même pas des hurlements ou des voix qu’il vous arrivera d’entendre au cours de votre quête. Frissons garantis !

Bilan

On a aimé :
  • L’adaptation de l’affaire Dyatlov
  • Les graphismes superbes
  • La bande-son angoissante
On n’a pas aimé :
  • Des game over injustes
  • L’impression constante de tourner en rond
  • Une fin plutôt vague
La peur est un plat qui se mange froid

Ce que l’on peut dire à propos de Kholat, c’est que sa réalisation graphique réussit avec brio à nous faire flipper. Les divers sons sinistres et les paysages inquiétants vous plongent dans une ambiance des plus angoissantes et promettent bien des sueurs froides. En revanche, tout cet effet est très vite gâché par la structure même du jeu : avancer pour mieux se perdre et recommencer. Tourner en rond fait qu’on se lasse des paysages et mourir sans vraiment comprendre pourquoi laisse un arrière-goût de frustration. À ce moment précis où vous mourez pour la 32e fois, vous n’avez qu’une seule envie : poser le plus tranquillement possible la manette et aller faire un tour avec le flash et l’application Map de votre smartphone histoire de prendre l’air...

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Kholat

PEGI 12 Peur

Genre : Survival Action

Éditeur : IMGN

Développeur : IMGN.PRO

Date de sortie : 09/06/2017

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4

1 reactions

tomzati

06 sep 2017 @ 11:35

C’est dommage, le concept est plutôt sympa au départ je trouve. Et même recommencé en faisant le même chemin sans arriver au même résultat ne me parait pas inintéressant (ça accentue le côté perdu) mais s’il n’y a pas eu plus de reflexion sur le gameplay ni le côté injuste du game over, cela perd très vite de son intérêt......