La grande force des studios Pixar est de pouvoir sortir des films d’animation originaux, familiaux et loin du standardisme dans lequel s’était enferré Disney à une époque. Cars, sorti en 2007, fut l’un de leurs films qui engendra le plus de merchandising associé. En effet, quoi de mieux que des voitures pour faire des produits dérivés de toute sorte en direction de nos chères petites têtes blondes ? La franchise étant très intéressante de ce point de vue, on a eu le plaisir de voir arriver sur nos écrans un Cars 2 en 2011, plutôt décevant, puis tout récemment un Cars 3 que j’avoue avoir réussi à éviter d’aller voir cet été 2017. Et pourtant, en étant un heureux papa de trois garçons dont l’âge se situe exactement dans le cœur cible ce ne fut pas facile. Je n’ai par contre rien pu faire pour esquiver le test du jeu Cars 3 : Course vers la victoire…
Tout le monde sur la ligne de départ !
Rien ne vaut un test en famille pour un jeu issu d’une licence familiale. Lorsque j’ai montré le boitier du jeu à mes enfants, celui de 6 ans a sauté partout et s’est précipité sur la manette, celui de 9 ans la lui a arrachée des mains, celui de 12 ans a esquissé un sourire en voulant quand même voir si c’était mieux que Forza Horizon 3 ou Mario Kart 8. Une heure plus tard, j’étais seul devant la télé en train d’essayer de finir tout les circuits tandis que mon trio était reparti sur leurs 3DS, tablettes et Switch. La raison de ce fiasco ? Très simple : le jeu n’est absolument pas fait, ni pensé pour eux.
Incompréhensible. Tout simplement. Même en mettant la difficulté au plus bas, il est tout simplement impossible à mon petit de finir une course, mon second d’en gagner une et le jeu reste très difficile même pour mon dernier pourtant joueur émérite de Mario Kart 8. Le titre est calibré pour les aficionados des jeux de course avec un troupeau irrémédiablement aspiré par notre voiture, ralentissant même pour nous attendre si on se prend une gamelle. Par défaut, toutes les voitures adverses vont plus vite que la nôtre et le jeu souffre en prime d’un gameplay qui nous pousse à effectuer toute une série de “cascades” (conduire en marche-arrière, sur deux roues, en drift) dans des zones précises et donc en cumulant les manipulations pour gagner du boost. Un boost indispensable si l’on souhaite ne serait-ce que vaincre sur la ligne la meute en folie qui nous colle aux basques. Pour les enfants c’est mission impossible : Cars 3 ne semble n’avoir jamais été pensé pour eux.
Personne à l’arrivée....
Et les grands alors ? Et bien, Cars 3 a redonné envie à mon grand de 12 ans de se remettre à Forza Horizon, voire de rejouer à Sonic Racing, ce qui est déjà une bonne chose, de mon côté, n’ayant aucun atome crochu envers la licence Cars, je me suis attelé à essayer d’avancer tant bien que mal pour en déceler les qualités. Dans le fond, Cars 3 n’est pas un mauvais jeu si on reste peu regardant sur l’effet aspirateur que l’on a sur nos concurrents mais rien n’arrive à le faire sortir du lot. Certains circuits sont sympathiques, regorgeant de raccourcis et de routes alternatives mais beaucoup sont aussi loupés, trop longs et dotés par moments d’un gros souci de lisibilité.
Le plus gros reproche que l’on pourrait faire à Cars 3 est de n’avoir à aucun moment saisi le côté dessin animé pour le transposer sur ses pistes. On a une sorte de semi-réalisme terne, grisâtre, très loin des couleurs chaudes et saturées du premier Cars avec son ciel d’un bleu immaculé. Tout est triste, sans vie. Les modes de jeu sont nombreux (contre la montre, course simple, combat, cascades, destruction… pas de mode histoire par contre) mais n’arrivent pas à maintenir en vie un titre mal dégrossi, mal calibré dont on s’éloigne petit à petit en oubliant même jusqu’à son existence. Une sorte de projet mort né car sans public qui viendra remplir le cimetière déjà bien garni des jeux à licence faits n’importe comment…