Test - Fortnite

« !! En construction !!» , - 3 réaction(s)

Annoncé en novembre 2011, il aura fallu plus de 5 ans à Epic et l’équipe de People Can Fly pour enfin sortir Fortnite, leur projet le plus ambitieux à ce jour. Mais il faut mettre les choses au clair tout de suite, il ne s’agit pas vraiment d’une sortie en bonne et due forme, même si la communication quelque peu ambiguë le laissait penser, mais un accès anticipé, de surcroît payant. D’ailleurs pour les moins attentifs, il faudra attendre le premier écran de chargement pour voir apparaître en toute lettres : « Beta fermée ». Oui, malgré sa mise en vente un peu partout, Fortnite est en fait toujours activement en développement. Et si on ne se renseigne pas plus amplement sur l’affaire, on pourra également passer à côté du fait que le jeu sortira en Free to play l’année prochaine. Certains pourront raisonnablement se sentir floués dans l’histoire et on ne peut leur donner tort... Bref, ça commence mal... Mais bon, maintenant que cela est clarifié (plus ou moins), rentrons, si vous le voulez bien, dans le vif du sujet.

Free to play AAA

On peut vite se faire submerger

Fortnite, c’est donc un jeu de construction et de tir en vue troisième personne à l’ambiance et aux graphismes qu’on dirait tout droit sortis d’un film d’animation des studios Pixar. Les couleurs chatoyantes et les proportions exacerbées sont du plus bel effet et donnent une réelle identité au titre. L’ambiance y est tout à fait sympathique, enfin si on oublie la catastrophe d’origine inconnue qui a balayé 98% de la population de la surface de la Terre et que la planète est maintenant infestée de zombies et autres monstres humanoïdes sortant de portails déclenchés par d’étranges tempêtes. L’introduction en vidéo est là pour nous faire le topo sur la situation et autant dire que ce n’est pas la joie ! Par miracle, le joueur (puisque la vue est en première personne) sera sauvé in-extremis par trois petits robots cloîtrés dans un abri et qui vont nous aider à établir notre nouvelle base d’opérations et partir à la recherche des derniers survivants. Une fois installé, on prendra le contrôle d’un personnage sur le terrain, au début une femme soldat équipée d’un pistolet. On nous apprendra à tirer sur les ennemis mais aussi à récolter des ressources, un des principaux éléments du gameplay.

On passe beaucoup de temps à chercher des éléments rares et à les récolter

Grâce à notre pioche on pourra donc récolter différentes ressources selon que l’on tape sur un tas de pierre, un chariot de mine, une voiture ou le tronc d’un arbre. On récupérera ainsi du bois, de la pierre et du métal qui nous serviront à construire des structures, le bois étant le plus faible matériaux et le métal, bien évidemment, le plus solide. On accédera à la construction grâce au bouton B par lequel notre personnage sortira un plan et un crayon et pourra ainsi faire apparaître mur, plancher et escalier en alternant avec Y. Grâce à un système de carrés que l’on pourra évider, il sera possible de former des assemblages plus complexes (murets, fenêtre, porte...). En quelques minutes, on aura alors construit un petit fort, auxquels on ajoutera des pièges au sol, sur les murs et même au plafond.

Le fusil à pompe est toujours aussi efficace, peu importe le jeu !

Le but de ces fortifications, c’est de résister à des vagues de zombies qui apparaissent dans des portails très facilement repérables par les tourbillons et nuages violets. Des tempêtes de zombies qui déferleront sur nous et tenteront de détruire les structures que l’on vient de construire. Il faudra donc sortir les armes pour les repousser, alors que les pièges feront le reste du travail. Et dès la première mission on sent tout le potentiel de ce gameplay qui mêle Tower Defense et construction de manière innovante. Même le tir à la troisième personne fonctionne excellemment bien, mais vu que le studio a notamment travaillé sur Bulletstorm et Gears of War Judgment, on ne pouvait en douter. C’est addictif et on en oublierait presque que le jeu est un Free to play.

Vous avez dit des lamas ?

Les lamas ! Ils ont l’air mignon comme ça !

Car oui, le jeu est bien un Free to play qui, pour l’instant, n’est accessible qu’en achetant une des versions du jeu allant de 39,99€ pour la moins onéreuse à 149,99€ pour le pack ultime offrant également deux clés à partager. Ce qu’offrent ces versions, ce sont en fait un assortiment de héros, des récompenses de « Fondateur » et surtout des « lamas », qui sont à la base du système de microtransactions du jeu. Sorte de Piñatas en forme de... lamas, ces paquets cadeaux sont la carotte bien connu des jeux du genre et s’avèrent être l’unique moyen de progresser dans le jeu.

Autant le dire tout de suite, le modèle économique de Fortnite ne semble pas encore au point. Il emprunte à de nombreux autres jeux Free to play, mais pioche parfois parmi les mauvais exemples avec une monnaie in-game omniprésente et des restrictions absurdes dans nos possibilités d’évolution. Il est d’autant plus frustrant de constater qu’après avoir payé le ticket d’entrée et accédé au contenu offert, on n’a pas l’impression d’être beaucoup plus avancé. On trouvera tout de même un assortiment de héros bien pratique pour commencer et trouver sa classe de prédilection parmi les 5 différentes.

Les armes comme les personnages peuvent évoluer avec de l’XP

On obtiendra donc héros, schémas d’armes et de pièges grâce aux “lamas” que l’on ouvrira fébrilement, en espérant tomber sur du matériel qui conviendra à notre façon de jouer ! Dans le lot, on récoltera aussi des survivants qui sont plus importants qu’ils n’y paraissent, puisque ces personnages ont des attributs et des qualités qui serviront à former différentes équipes qui nous octroieront des bonus de statistiques en jeu. Les bonnes combinaisons peuvent ainsi décupler notre santé, notre attaque ou encore l’efficacité de nos pièges et capacités spéciales.

Mais c’est à vous rendre fou !

Le menu principal est vraiment mal foutu !

Tous ces éléments récoltés seront alors stockés, stock bien évidemment limité. Je parlais des schémas d’armes et de pièges, et pour cause, les schémas permettent de construire des objets et équipements. Chaque arme ayant une durabilité, il faudra donc avoir un schéma et les ressources nécessaires pour la fabriquer. Et là aussi ça se complique, parce que le menu du jeu est loin de nous faciliter la tâche. Entre les différents onglets de la carte, des héros, la collection, les défenseurs, les survivants, la boutique et les quêtes, il est difficile de s’y retrouver. Et le jeu ne disposant pas encore d’un tutorial à proprement parler, il faudra parfois avoir recours à internet pour savoir comment fonctionne certaines options. De plus, il n’est même pas possible de gérer l’inventaire de son personnage autrement que pendant une mission. On passera donc un certain temps au début de chaque partie à sélectionner ses armes et fabriquer certains objets ou ingrédients. Pas pratique du tout...

Le jeu est parfois impressionnant

Chaque objet, héros et survivant peut aussi évoluer. Il y a ainsi trois types d’expériences différentes que l’on obtiendra en récompense des missions accomplies. Cette expérience pourra ensuite être distribuée comme bon nous semble et les premiers niveaux de nos héros et équipements se monteront rapidement. Ce n’est qu’à partir d’un certain niveau et notamment le passage à la deuxième zone parmi 4 que le jeu révèle sa vraie nature. Notre progression sera notamment freinée par des ennemis plus coriaces et des ressources que l’on doit récolter en grandes quantités pour fabriquer nos armes préférées, sachant qu’elles s’usent rapidement : 1 à 2 mission(s) en général. Les munitions et les pièges sont aussi un gouffre à ressources et nécessiteront des écrous et boulons que l’on devra récupérer en détruisant inlassablement des voitures et en fouillant des boites de conserves. Cela devient rapidement une obsession et une corvée…

Circulez, il n’y a rien à voir

Non, désolé, je suis pas ton larbin !

On peut ainsi diviser les missions en deux phases. Une phase d’exploration où on parcourt la zone de jeu générée procéduralement. La carte sera alors un outil précieux pour se repérer. Et mis à part les héros « aventuriers » qui auront en particulier pour tâche de trouver les coffres et récupérer des charges pour alimenter leurs capacités spéciales, tous les autres sont libres de parcourir la carte et de récolter des ressources comme bon leur semble. Durant cette phase on rencontrera également des objectifs secondaires comme trouver des survivants, défendre des points d’intérêts, construire des tours radios, accomplir des tâches de quête et, chose importante, récolter la précieuse bleulithe. Cet élément qui n’a d’utilité en dehors des missions sert à la fois à activer certains dispositifs présents sur la carte, mais est surtout indispensable pendant la seconde phase : la phase de fortification et de défense.

Le tout c’est que ça tienne bon !

C’est la phase la plus importante et aussi la plus fun ! Certains pourront pester à l’idée de devoir construire presque à chaque mission, mais c’est ce qui différencie Fortnite de tous les autres jeux. Placer ses défenses seul ou à plusieurs à quelque chose d’excitant. Certains seront plus inspirés que d’autres. Des joueurs pourront, par exemple, privilégier l’efficacité, d’autres feront davantage preuve de créativité et d’originalité. Il est en tout cas très intéressant de voir ses camarades à l’oeuvre ! Bien sûr, il est préférable de réunir une paire d’amis, mais le jeu semble relativement bien supporter la coopération avec des inconnus. Il y aura évidemment toujours des joueurs qui font leurs petites affaires dans leur coin ou d’autres qui quittent prématurément, mais en règle générale, il est dans l’intérêt de tout le monde de terminer la mission pour récupérer les coffres de fin de partie.

La fameuse bleulithe !

Une fois la base construite autour de l’objectif à défendre, il faudra l’activer grâce à la bleulithe (si vous suivez toujours) et résister ensuite aux vagues d’ennemis, parmi lesquels des zombies de différentes tailles et aux attaques parfois dévastatrices si on n’est pas attentif. Il faudra alors user de ses capacités spéciales comme le raid aérien, les grenades ou autre attaque spéciale pour venir à bout de la chair putréfiée qui n’a qu’une envie : détruire nos fortifications et l’objectif qui s’y trouve caché. Une fois le chrono tombé à zéro, on sera ramené automatiquement au menu. Il faudra alors recommencer le processus.

On peut remplir les objectifs de ses coéquipiers

Certaines missions proposent des variantes à la défense d’objectif, mais le matchmaking est fait pour que des joueurs ayant des missions différentes puisse se retrouver ensemble sur la même carte. Ce qui est ingénieux, mais limite de fait la variété des objectifs possibles. On pourra notamment participer à des défenses de bouclier tempête, qui sont des étapes essentielles à la progression où l’on devra construire ses défenses qui seront conservées sur les serveurs du jeu et que l’on devra étoffer au fur et à mesure que l’on améliore son bouclier. C’est par ce biais que l’on pourra observer les créations des autres joueurs. Et malgré l’aspect procédural des missions, la trame principale n’est pas en reste et elle nous amènera au travers de documents récupérés et de dialogues audio à en apprendre un peu plus sur ce qui est arrivé à notre bonne vieille Terre et aux expériences sur les portails dimensionnels. Il est toutefois à noter que des joueurs acharnés ont déjà pu atteindre la fin présumée du jeu et ont révélé que les deux dernières zones sont malheureusement incomplètes.

Je terminerai par évoquer les problèmes de lag et les déconnexions qui perturbent bon nombre de parties à l’heure où j’écris ces lignes. Les sessions sont très instables et il arrive même que le jeu plante et nous ramène à l’accueil de la console. Heureusement, les développeurs ont inclus la possibilité de rejoindre une partie toujours en cours. Cela reste en tout cas des problèmes récurrents lors de beta, mais dont on se passerait bien pour le lancement d’un jeu dans lequel on a investis.

Bilan

On a aimé :
  • La direction artistique digne d’un Pixar
  • Un gameplay addictif
  • La coopération à 4
  • Un contenu pléthorique (héros, armes, pièges, survivants…)
  • Un potentiel énorme !
On n’a pas aimé :
  • Les lamas, seule façon de progresser dans le jeu
  • Des microtransactions omniprésentes
  • Payer pour être Beta testeur d’un futur Free to play !
  • Il est où le tutorial ?
  • Certaines tâches abrutissantes
  • Les dernières zones incomplètes
  • Problèmes de lag et déconnexions
Patience mes amis, patience…

Fortnite est en apparence un jeu tout à fait sympathique et plein de bonnes intentions, mais il faut bien dire qu’il est d’ores et déjà miné par une communication ambiguë sur son état actuel, ainsi que par des microtransactions qui plombent sérieusement la progression. Cela étant, les gars de People Can Fly savent y faire en termes de gameplay accrocheur, qui, mêlé à la construction et au style du Tower Defense, permet de passer de très bonnes soirées avec 3 de ses amis. Tout le reste est malheureusement le résultat de mauvais choix de gamedesign et un équilibrage des coûts en ressource à vous rendre carrément barjot. C’est bien dommage et il est donc difficile de recommander le jeu pour l’instant, d’autant qu’il sera en Free to play à partir de l’année prochaine.

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Fortnite

PEGI 0

Genre : TPS

Éditeur : Gearbox Publishing

Développeur : Epic Games

Date de sortie : 25/07/2017

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, PC Windows

3 reactions

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davspider

07 aoû 2017 @ 19:48

Bon test, pour ma part la déception du payant est comme nous sommes en famille, les enfants n’ont pas pu bénéficier des mêmes joueurs et armes de départ avec le modèle payant...donc je m’estime floué surtout pour les enfants....mais selon fortnite c’est normal...

Sinon jeu addictifs, puisque cela mène aussi à collectionner les cartes...explo (on ne peut que envoyer les perso)

Mais pour la version définitive ils devraient corriger ces erreurs cités dans le test...surtout construction arme

kalas68

07 aoû 2017 @ 23:04

Je suis pas vraiment d’accord pour les « microtransactions omniprésentes », il y a largement moyen d’avancer dans le jeu sans avoir à payer plus que la version standard :-|

Naeje

08 aoû 2017 @ 00:20

Le jeu met quand même beaucoup en avant les microtransactions et les lamas, d’autant que c’est le seul moyen d’avoir des schémas et donc de l’équipement qui a de la valeur, puisque toutes les armes ont une durabilité. Et franchement, arrivé à Villeplanche la progression devient tellement lente, qu’on est forcément tenté de repasser à la caisse. C’est comme si le jeu nous disait : « tu peux continuer à jouer sans payer, mais ça va être long, très long... » J’aime le jeu, mais je trouve qu’ils abusent.